La folie du tatouage a envahi la France. Sébastien Pradels, âgé de 50 ans, est tombé amoureux de cette pratique, cela fait vingt ans qu'il tatoue : "À l'époque, ce n'était pas une pratique vraiment reconnue, c'était plutôt réservé au monde alternatif, à une clientèle un peu rock'n'roll, les gens du voyage, les bikers, les rockers...", confie-t-il.

Musicien d'un groupe de huit personnes appelé "Les Potes de Sept Lieux", lui batteur, son frère guitariste, il est également diplômé des Beaux-Arts en 2000 et a travaillé en tant que tailleur de pierres. Ensuite, il s'est dirigé vers ce qu'il aimait le plus : le tatouage japonais. Une passion qu'il s'est trouvé depuis tout petit, dans une histoire assez folle. "Petit, en allant chez le docteur pour une angine, je suis tombé sur un magazine Paris Match, qui faisait un article sur un livre de Philippe Bosc, qui traitait du tatouage japonais. En ouvrant le magazine, je tombe sur ces tatouages que je trouvais magnifique", dévoile Sébastien. Le pays du Soleil levant comme on le surnomme, l'a toujours attiré.

Il existe autant de tatouages que de pays, mais certains ont développé des tatouages de type tribal comme les Philippines, la Polynésie ou le Japon, qui ont d'ailleurs inspiré les tatouages anglais ou américains. 

L'ancienne boutique était située rue Jean-Castagno et était d'une superficie de 47 mètres carrés, aujourd'hui elle est à 120. Les prestations proposées sur place sont les suivantes : du piercing, du tatouage semi-réaliste essentiellement animalier, de la pop culture japonaise (axée sur le manga et la période actuelle).

Le prix de la réussite

Comptez environ 120 euros de l'heure, le temps de tatouage dépend de la corpulence de la personne, des motifs qu'elle veut insérer, si elle choisit ou pas de mettre de la couleur... beaucoup de critères sont à prendre en compte. Avant le tatouage, il y a toute un procédure : rasage de la partie à tatouer et nettoyage sont les mots d'ordres. "Quand on est brun, on voit moins les poils sur un tatouage que lorsqu'on est blond", explique Sébastien.

Un tatouage peut ne pas traverser les époques et ne plus être dans l'esthétique d'aujourd'hui, mais il garde tout de même une histoire : "Je croise parfois des personnes d'un certain âge qui ont des tatouages qui ne sont plus dans l'ère du temps, mais certains les ont fait à une période de leur vie assez marquante. Quand ils me demandent de les recouvrir, je leur explique toute la symbolique qu'il y a derrière", dévoile Sébastien.

"Aujourd'hui je trouve que le tatouage devient un produit, avec des émissions, des concours ou autres...", déplore-t-il. Dans le tatouage irezumi (issu de la culture japonaise), il y a des codes à respecter. Si une personne vient avec un dessin, les tatoueurs se chargent de le refaire au propre pour le préparer de manière réalisable. "Mais on aime bien quand-même avoir notre part de créativité et que les personnes qui viennent nous voir nous font confiance".

Un tatouage est plus ou moins douleureux selon l'endroit où il est réalisé : "Les genoux et le cou ça fait mal, ce sont des zones très sensibles", affirme-t-il. Sébastien a déjà eu des tatouages à réaliser sur des parties intimes ou des paupières, "mais c'est rare", confie-t-il. En revanche, "Art'On Tattoo" ne propose pas d'enlever des tatouages bien que cela soit réalisable. Il faut prendre rendez-vous chez un dermatologue, moyennant un coût très élevé et un très mauvais moment douloureux à passer...