Publié il y a 1 an - Mise à jour le 30.10.2023 - Corentin Migoule - 5 min  - vu 1435 fois

FAIT DU JOUR Voierie, réhabilitation du lavoir, aérodrome : des projets à Deaux qui veut garder son identité

Élu maire de Deaux en 2020, Didier Salles se plaît dans son costume d'édile d'un "village dortoir" qui s'échine à préserver son identité. À mi-mandat, son équipe municipale a déjà réalisé près de 90 % de ses engagements de campagne. Mais de nouveaux projets émergent au fil de l'eau, tandis que la lumière est régulièrement braquée sur la commune située près de Vézénobres en raison de son aérodrome tant convoîté...

Adopté par la commune à Deaux en 2006, Didier Salles s'est d'abord engagé dans la vie communale sous la mandature de Laurent Brunel de 2014 à 2020. Lorsque le dernier nommé a émis le souhait de ne pas rempiler, le nom du cadre territorial alors adjoint aux Finances est apparu naturellement. Devenu tête de l'unique liste composée d'une majorité d'anciens de la mandature de Laurent Brunel, lui-même toujours en activité en tant que conseiller, Didier Salles était élu maire de Deaux au printemps 2020. 

"Aujourd’hui, travailler avec mon équipe municipale, c’est du velours. C’est du velours !", insiste-t-il. "Je me régale de bosser avec eux. On a vraiment bâti le projet tous ensemble. Ce n’est pas qu’un petit noyau qui a décidé", indique le maire de ce petit village de 673 habitants. Lequel s'est prêté à notre demande au jeu du bilan de mi-mandat. À l'occasion de notre rencontre en mairie il y a quelques jours, profession de foi distribuée avant les élections de 2020 en main, l'édile deauxois a surligné l’un après l’autre les engagements déjà tenus.

Avec satisfaction, il a constaté qu'à un peu moins de trois ans de la fin de son mandat, la municipalité a déjà tenu près de 90 % de ses promesses de campagne. Le projet se déclinant en quatre axes majeurs : le développement, le bien vivre, l’environnement et le patrimoine, ainsi que l’organisation. En matière de développement, le lancement de la deuxième tranche de la zone d'activité économique (ZAE) attenante à la première est en cours. "On est en plein dans les demandes administratives", indique le maire, tandis qu'un bout de la parcelle communale de la ZAE doit accueillir le futur bâtiment des services techniques, entre autres.

La vigilance promise relative au maintien de l’école communale s'est traduite par des "prospections" menées avec la directrice, lesquelles ont fait émerger une nouvelle rassurante : "De manière théorique, notre école conservera sans problème ses deux classes dans les cinq prochaines années." Le développement d’un lieu ludique et sportif est quant à lui toujours en réflexion. "On ne veut pas se précipiter car on a tellement peu de foncier en cœur de village qu’il ne faut pas faire n’importe quoi. On ne veut pas mener le projet de manière anarchique", justifie Didier Salles, qui rajoute que des contacts ont été établis avec des entreprises spécialisées.

La Fête de l’amitié est peut-être l'évènement qui illustre la quête de "bien-vivre" poursuivie par la municipalité. "La commune offre l'apéro, le repas et la soirée dansante à toute la population", résume le maire. 287 personnes y ont participé le 2 septembre dernier, occasionnant un temps d’échanges sans nul autre pareil. Parce que Deaux est "un village dortoir comme beaucoup d'autres aux alentours", notamment dépourvu de commerce, d'église et de temple, les occasions de se rencontrer ne sont pas si fréquentes. Les cérémonies commémoratives en font toutefois partie. "Pour le 11-Novembre, j’ai demandé à la directrice d’enseigner la Marseillaise aux élèves et de venir la chanter. Chaque année, ça réunit quasiment 100 personnes car les grands-parents viennent les voir chanter", glisse le quinquagénaire. 

À Deaux, le soutien de l'exécutif local aux trois associations du village représente 9 % du budget de fonctionnement de la commune. Concrètement, il s'agit de répartir la somme de 5 000 euros par an. "Si on rajoute la location de matériel, les mises à disposition de locaux, sur l’année 2023, c’est 16 000 euros. Ça n’a jamais baissé depuis notre élection", commente le maire. Lequel fait également valoir son implication dans le déploiement du très haut débit internet, illustré par l'envoi de courriers par dizaines pour accélérer le processus. "On a encore un point noir sur un petit quartier où il y a eu un loupé sur le déploiement. Je suis en contact avec le Département. C’est en cours de résolution", assure-t-il. 

La réfection et la mise en sécurité de la voierie ont été poursuivies, notamment aux abords des écoles où d'aucuns se prenaient pour des pilotes de Formule 1. Ainsi, 91 000 euros ont été injectés dans la voierie en 2023, ayant permis de regoudronner le centre du village. Le coûteux enfouissement des réseaux aériens (219 000 euros de travaux subventionnés en majorité par le SMEG pour le chemin de Saint-Étienne) a été accentué. L’éclairage de l’aire de jeu réclamé par nombre de parents désireux de surveiller leurs enfants de manière plus optimale reste à réaliser. "On a trouvé une bonne solution, on va mettre des luminaires solaires ne nécessitant pas de câblage", annonce le maire.

La réhabilitation du lavoir fait l'objet d'un travail collaboratif avec le CFA BTP de Méjannes-les-Alès où une nouvelle formation "bâti ancien" a vu le jour. Les apprentis de l'établissement, des maçons confirmés en cours de spécialisation, entameront donc la réhabilitation du lavoir en janvier 2024. En tant qu’ancien adjoint aux Finances, Didier Salles met un point d’honneur à gérer le budget de la commune "avec sérieux et efficacité". Depuis 2014, Deaux est sur la voie du désendettement. "On n’emprunte plus depuis quelques années, on investit uniquement à partir des fonds propres de la commune", avertit le maire. Loin d'avoir la folie des grandeurs, le dernier nommé fait de "la rigueur budgétaire" sa priorité. 

Défendre "l’identité de la commune au sein d’Alès Agglomération" faisait également partie des engagements de campagne de l'équipe élue. En 2021, à peine élu maire, Didier Salles a arrosé ses collègues maires du canton de courriers au moment où l’Agglo a décidé de restituer la compétence scolaire aux communes. "On n’était pas d’accord. Au final on a perdu de deux voix", se souvient celui qui en retient sa capacité à fédérer. D'ici 2026, de nouveaux projets non-inscrits à la liste initiale seront sans doute menés à Deaux. L'exécutif deauxois se réunit dans le bureau des élus tous les jeudis soirs pour en décider. En contrebas de la mairie, la construction d’un parc de 400 m², dont une partie sera réservée à la création d’un jardin potager dédié aux écoliers, est une démarche qui se concrétisera peut-être par la coupe du ruban inaugural tricolore. 

Aérodrome de Deaux : le maire entre fermeté et mystère 

Parce que tout n'est pas ficelé, Didier Salles refuse de tout dévoiler en ce qui a trait à l'épineux dossier de l'aérodrome de Deaux. On le sait, l'édile deauxois n'est pas particulièrement fan de l'activité aéronautique - et c'est un doux euphémisme - dont il a déjà à maintes reprises dénoncé les nuisances. "Je suis persuadé que si je faisais un référendum, la majorité de la population se prononcerait contre l'activité aéronautique", commentait Didier Salles en mai dernier, lors de notre article relatif à la cession de l'aérodrome par la CCI qui le possède depuis 50 ans. "La fermeture de l’activité aéronautique est une possibilité. Je ne m’interdis rien sur cette zone. Si, il n’y aura pas de projet éolien. Ça je me l’interdis !", concède aujourd'hui le maire, qui reconnaît qu'une "attribution" a été faite par la Chambre de commerce et d'industrie. Mais il le rappelle bien volontiers, la commune bénéficie du droit de préemption puisque 28 des 45 hectares sur lesquels est apposé l'aérodrome lui reviennent. "Le plus important pour notre conseil municipal, c’est que la commune doit impérativement garder la maîtrise de ce qui se passe sur cette zone. Une zone de 45 hectares au sud d’Alès, ça fait rêver. Mais le rêve peut vite se transformer en cauchemar et je n’ai pas envie que les habitants de la commune fassent des cauchemars", justifie Didier Salles. Et d'enfoncer : "La commune va proposer ou un plusieurs projets. Je souhaite que ça ne coûte pas un centime au contribuable deauxois." D'ailleurs, toutes les propositions qui auraient généré un coût pour les habitations ont été éliminées systématiquement par la municipalité, laquelle a toujours "maintenu un dialogue" avec le président de la CCI Éric Giraudier et l'intérimaire Fabien Dorocq. "En temps voulu, on fera une conférence de presse avec les différents partenaires", promet le maire, qui a bon espoir que "quelque chose se profile" d’ici la fin de l’année 2023. Et d'ajouter, toujours aussi énigmatique : "Il faut qu'on sorte de ce marasme. On va trouver une solution. L’alignement des planètes n’est pas parfait, mais il commence à être bien."

Corentin Migoule

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