Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.05.2023 - Corentin Migoule - 4 min  - vu 1769 fois

GÉNOLHAC "Ceza ouvre-toi", ce nouveau projet qui profitera aux résidents de la Cézarenque

pose de la première pierre

Pas besoin de truelle ni de béton pour la pose symbolique de la première pierre.

- Corentin Migoule

Ce vendredi 26 mai en matinée avait lieu la cérémonie de la pose de la première pierre de la nouvelle offre d'hébergement de la Cézarenque baptisée "Céza ouvre-toi", suivie de l'inauguration d'un tiers-lieu en contrebas du site.

1h30 de discours, c'est très long ! Plus d'une dizaine d'orateurs, c'est beaucoup ! Surtout lorsque ces derniers sont tous d'accord et délivrent un propos peu ou prou identitque. Mais, à en croire l'importance que revêtait l'évènement à leurs yeux, il le fallait ! Si d'aucuns associent facilement la Cézarenque à son siège social situé à Concoules, en bordure de la route de Villefort, c'est quelques kilomètres plus bas, à Génolhac, qu'il fallait se rendre ce vendredi matin.

Face à la gendarmerie, l'établissement et service d'aide par le travail (Esat) possédait déjà la résidence les Hortensias et le foyer Les Chambons. Bientôt, la résidence connaîtra une extension notable. C'était le sens de cette cérémonie de pose de la première pierre de la nouvelle offre d’hébergement de La Cézarenque baptisée "Céza ouvre-toi". 

pose de la première pierre
Pas besoin de truelle ni de béton pour la pose symbolique de la première pierre. • Corentin Migoule

Jean-Christophe Audema, vice-président de l'établissement, s'est naturellement et avec brio mué en maître de cérémonie. Pendant toute la durée des prises de parole, le dernier nommé a ponctué chaque "passage de plat" par un propos introductif, contant à l'assistance - non sans émotion parfois - son histoire personnelle avec le futur orateur.

Parce qu'il savait qu'il était le premier d'une longue série, Guy Chéron, maire de la commune hôte, l'a joué sobre en indiquant simplement que Céza ouvre-toi est "une bâtisse destinée aux résidents de l’Esat", dont la construction intervient "après maintes et maintes péripéties qui ont fait perdre un temps fou"

Jean-Marie Malaval, maire concoulois de la commune voisine, lequel a dû au cours de plusieurs réunions publiques rassurer sa population qui craignait que cette extension génolhacoise entraîne la fermeture du site historique de Concoules, a très justement rappelé que la Cézarenque "œuvre depuis plus de 50 ans pour l’intégration des travailleurs handicapés"

Jean-Christophe Audema
Jean-Christophe Audema, ému lors de la cérémonie de la pose de la première pierre. • Corentin Migoule

Pour le dernier nommé, la réussite globale du projet consiste à apporter la meilleure réponse à cette question fondamentale : "Que faire des locaux libérés ?" La mise à disposition des studios au profit des seniors est envisagée dans le cadre d'une réflexion partenariale menée avec Patrick Malavieille, président du conseil de surveillance du centre hospitalier de Ponteils-et-Brésis. 

Le maire honoraire de La Grand'Combe a salué l'initiative des cadres de La Cézarenque qui "portent le premier projet gardois d’habitat inclusif destiné à des personnes en situation de handicap". Aux yeux du vice-président d'un Conseil départemental qui a su se montrer généreux pour financer ce projet onéreux (une subvention de 2,4M€ pour un coût total de 8M€), Céza ouvre-toi "met en œuvre un nouveau paradigme" matérialisé par le triptyque "travail, habitat et épanouissement".

Christophe Rivenq, président d'Alès Agglo, a qualifié de "nécessaire à la qualité de vie dans nos territoires ruraux" un tel projet de "maintien de service public", lequel est aussi "un projet social de solidarité" que l'agglomération "ne pouvait pas ne pas aider". À ses côtés, pas moins de quatre sénateurs, dont trois gardois, avaient fait le déplacement. 

"Le handicap c’est du droit commun"

À commencer par Vivette Lopez, chaudement remerciée par Jean-Christophe Audema pour son implication dans le projet, et qui a été "la première à inviter les résidents de l'Esat au Sénat". Le sénateur Laurent Burgoa a souligné la pertinence de la démarche qui survient à l'heure où "on manque cruellement de places pour nos aînés en situation de handicap dans le Gard".

"Ce projet, c’est toi !", a lancé, très ému, le maître de cérémonie à l'intention de Denis Bouad. Le dernier nommé est en effet parvenu à faire venir le directeur régional de l’agence régionale de santé autour de la table. Un quatrième sénateur, des Deux-Sèvres, était du périple génolhacois ce vendredi. Philippe Mouiller, président du groupe d'études Handicap au Sénat, avait répondu à l'invitation de Vivette Lopez. 

"Je n’ai jamais vu autant de remerciements au cours d’une inauguration", a souri le sénateur, provoquant l'hilarité de l'assistance qui commençait à souffrir de la chaleur. Et d'enchaîner d'un ton plus sérieux : "Le handicap c’est du droit commun. C’est l’affaire de tous les jours ! Les politiques publiques doivent s’adapter au parcours de vie des personnes en situation de handicap, et pas l’inverse."

Le nouveau tiers-lieu inauguré

Avant les élus, Patrick Fesquet, président de l’Esat, s'était chargé de présenter l'activité de la Cézarenque qui ne met pas tous ses œufs dans le même panier : "On élève des chèvres, des poules, des moutons, on fait de la pâtisserie, de la boulangerie, des chocolats, de la confiture et des plats cuisinés. On commence à faire du service à la personne. Maintenant on se lance dans la rénovation de l’habitat."

L'architecte nîmois Mathieu Morel a brièvement présenté la construction d’un nouveau bâtiment sur deux niveaux en continuité du bâtiment existant, tandis qu'un nouveau terrain de pétanque devrait ravir les résidents. Pierre Martin, directeur régional de Sogea Sud bâtiment à qui revient le chantier a prévenu : "Les engins de terrassement sont arrivés. On fera en sorte de tenir les délais."

Une soixantaine de résidents profiteront dans quelques mois de la réhabilitation de plus de 2 000 m² de locaux. Leur patience a pris fin concernant le nouveau tiers-lieu, inauguré ce vendredi à l'issue de la cérémonie. "C'est un choix politique de l’association que d'offrir un lieu de partage et d’ouverture vers l’extérieur, avec deux studios au dessus du tiers-lieu", a conclu le directeur de l'Esat, Stéphane Coutelan, qui donnait à voir une exposition réalisée par les résidents.

Corentin Migoule

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