PONTEILS-ET-BRÉSIS Le personnel du centre hospitalier, entre mal-être et manque de visibilité
À l'appel de la CGT, une part du personnel a débrayé tandis que se tenait, mardi après-midi, un conseil de surveillance. En plus de conditions de travail difficiles, ils s'inquiètent de la survie de cet hôpital de proximité.
Fin des soins non programmés, plannings de travail compliqués, fermeture de services de soins de suite et de réadaptation (SSR)... Le centre hospitalier de Ponteils, qui "dépend de" et partage son directeur avec celui d'Alès, est en souffrance et le personnel tenait à le faire savoir, mardi en début après-midi. Un personnel qui a reçu au passage le soutien du président du conseil en question, le maire et conseiller départemental de La Grand'Combe, Patrick Malavieille. Il a notamment précisé que son seul pouvoir était de convoquer une session du conseil et qu'il avait maintes fois tenté d'inviter sur place le directeur de l'Agence régionale de santé... en vain.
"On est censés être un hôpital de proximité, un des plus petits de France, explique Harold Albisser, secrétaire CGT de l'encore CHSCT (conditions d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) appelé à disparaître ici au 1er janvier, pour se glisser dans le comité social et économique. On est labellisés pour ça depuis 2016 et on ne remplit qu'à moitié le cahier des charges pour activité isolée. Et sans dotation pérenne, on ne peut embaucher que des précaires." Résultat, des conditions de travail qui se dégradent et "plus d'absentéisme que pendant le Covid".
Il ne reste plus qu'un kinésithérapeute, alors qu'un second poste reste ouvert. "Un service de médecine de douze lits a été fermé, poursuit Harold Albisser, qui travaillait par exemple sur la fin de vie, l'orientation avant le retour à domicile, la transfusion... Il y avait un SSR de pneumologie, historiquement. Il a été rénové, puis n'a plus servi comme SSR (soins de suite et de réadaptation, NDLR). Ils y ont mis un service de médecine pour économiser." Aujourd'hui, il reste 17 lits d'un SSR polyvalent, 30 d'Ehpad, et 43 patients suivis par un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Et depuis 2016, le centre n'assure plus aucune urgence ou bobo non programmé, comme il est indiqué dès la porte vitrée.
Sur les 123 personnes qui travaillent sur le site, tout secteur confondu, une part ne supporte plus le manque de sept infirmiers diplômés d'État et de dix aides-soignants, d'après la direction. Et l'absurdité, face à ces trous dans la raquette, de conserver une carence de dix-huit mois avant le stage les différentes catégoiries de personnel, de six mois pour les infirmiers, disposition que rappelle Thomas Bernard, secrétaire général du syndicat CGT infirmiers.
Avant de monter animer le conseil de surveillance, Patrick Malavieille a délivré le sommaire qu'il comptait soumettre aux membres : "La question de soins non-programmés doit être traitée au niveau de la direction commune Alès/Ponteils ; et pour conforter l'activité médicale sur l'hôpital, nous proposons l'accueil de personnes handicapées vieillissantes, en lien avec la Cézarenque." Harold Albisser approuve mais avoue craindre un travers, "on a peur de se faire déshabiller petit à petit avant de devenir un gigantesque Ehpad".