SAINT-SÉBASTIEN-D'AIGREFEUILLE Le mas le Brès, la merveille cévenole
Bien d’exception implanté au cœur du parc national des Cévennes sur la commune de Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille, ce hameau du XIIe siècle se distingue par sa superficie défiant toute concurrence et son exposition exceptionnelle qui offre calme et volupté.
Visiter le Mas le Brès est un privilège, l’agence immobilière Salery nous l’a offert. Le chemin de Bédéjus qu’il faut emprunter pour y accéder, quelques hectomètres après avoir laissé à sa gauche la Bambouseraie en arrivant d’Anduze, laisse augurer la beauté du lieu, ou tout au moins, son caractère dépaysant. Les derniers mètres, lorsque s’entrevoit enfin cette immense bâtisse située à 300 mètres d’altitude, sur la commune de Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille, sont à couper le souffle.
La présence de voitures garées sur le petit parking en graviers est l’unique signe de vie d’un lieu où le temps paraît s’être arrêté au Moyen-Âge. Pourtant sur place, Michel Bonaventure est bien là pour nous rappeler que ce hameau de 950 m² habitables est occupé. Depuis 22 ans, le musicien en est l’heureux propriétaire avec sa femme, Carole, et ses beaux-parents. Tous les quatre vivent dans deux appartements distincts qui composent un ensemble auquel il faut ajouter trois gîtes pouvant accueillir jusqu’à 36 personnes en haute saison, mais « presque le double si on voulait vraiment », selon Michel Bonaventure qui refuse d’atteindre ce seuil de peur qu’il ne dégrade la tranquillité des lieux.
C’est à la fin des années 90 que ces Azuréens en vadrouille dans le Gard sont « tombés amoureux du coin » et ont entrepris une démarche d’achat. Leur coup de cœur initial n’a pas donné lieu au compromis espéré, ce qui a conduit les Bonaventure à jeter leur dévolu sur le Mas le Brès. « Quand les gens viennent séjourner ici, ils ne veulent plus jamais partir », promet le musicien devenu jardinier émérite pour entretenir comme il se doit les abords du hameau. S’il a mis en vente ce bien d’exception, c’est uniquement parce que le quinquagénaire pense à ses vieux jours et à l’accessibilité rendue complexe par les nombreux escaliers et un vieillissement inéluctable.
« On n’est pas pressés de partir », promet Michel Bonaventure qui l’a récemment prouvé en se montrant réfractaire à la vente du mas à un investisseur avec lequel il n’a guère apprécié l’échange. Vendre, à un prix jugé « un peu élevé » (2 912 000 euros) par l’agente immobilière, mais pas à n’importe qui, tel est le leitmotiv de cette famille qui depuis plus de vingt ans s’échine à rénover ce typique mas cévenol tout en préservant son authenticité. « Les archives du mas ont brûlé », regrette Michel Bonaventure qui sait « juste que la construction a démarré au XIIe siècle » et s’est « sans doute échelonnée sur plusieurs décennies. »
Bâti sur un rocher à partir de pierres prises sur place, le mas dispose d’une proximité avec une source qui alimente encore la famille en eau. Exposée plein sud, la façade principale de la bâtisse offre une vue dégagée sur la vallée. « Ce qui est fou, c’est que ce bien n’est entouré que de vieux mas du même genre ce qui ne dégrade pas la vue », fait apprécier Idelette Marteau, l’agente immobilière en charge de la vente. Quatre terrasses, une piscine et un four à pain traditionnel sont aussi à mettre au crédit de ce mas « intelligemment construit » au point qu’une fraîcheur appréciable est conservée même en été.
Corentin Migoule