Sans hésiter, Mathieu Givelet se dit "soulagé". Avant de tempérer quand même, "on était confiants, on s'y attendait. Mais ça fait toujours plaisir que ce soit marqué et acquis". Désormais, plus d'angoise annuelle pour savoir si, une nouvelle fois, l'État français usera de son zèle à donner des leçons de morale à ses partenaires européens en étant seul à interdire ce que la cour de justice de l'Union européenne autorisait. "On va pouvoir travailler plus sereinement", se satisfait l'exploitant.

Mathieu Givelet n'en attend pas pour autant une révolution bancaire qui inciterait les établissements financiers à se montrer moins frileux sur l'investissement dans le chanvre, alors que l'aspect légal est désormais sécurisé. "On travaille avec des partenaires qui nous appellent pour nous dire que leur banque leur demande de clotûrer leur compte parce qu'ils sont revendeurs de CBD... Peut-être que nous aurons mieux accès au crédit, je l'espère. En attendant, nous, on met de côté, ça prend plus de temps...", relativise Mathieu Givelet. 

Un accès facilité aux aides à l'agriculture ?

L'introduction de la plante dans les végétaux cultivables pourrait-elle ouvrir l'activité aux dispositifs de soutien agricole ? "On va y travailler à partir de janvier-février, confie Mathieu Givelet. D'autant qu'on a un projet plus vaste, autour de tout ce qui est la fibre. On va donc constituer un dossier et voir ce qu'on peut avoir comme aide." Mathieu Givelet espère ainsi dans la région Occitanie, "plutôt ouverte aux projets audacieux". 

En attendant, en association avec le laboratoire Phytofrance de Mauguio, les premières cosmétiques du Chanvre cévenol sortiront en mai. Et les trois associés de l'entreprise continuent d'enrichir leur page Youtube pour raconter l'histoire de leur production ou offrir une playlist sur fond d'images des champs cévenols de chanvre.