Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 15.12.2023 - Thierry Allard - 2 min  - vu 1178 fois

BAGNOLS/CÈZE Jean-Marie Michel, quarante ans derrière les fourneaux à l’Étincelle

Le pizzaïolo de l'Étincelle Jean-Marie Michel et la gérante du restaurant Chantal Cuq

- Photo : Thierry Allard

Le 1er novembre 1983, alors âgé d’à peine 19 ans, Jean-Marie Michel était embauché à la pizzeria l’Étincelle, place Bertin-Boissin à Bagnols. Quarante ans plus tard, il y est toujours, et a reçu la médaille du travail échelon or ce mercredi soir.

En quarante ans, « à part la peinture, pas grand chose n’a changé », lance le pizzaïolo en balayant la salle du regard, mais aussi en parlant de lui, même s’il dit avoir « mûri », logique en quatre décennies. C’est que l’Étincelle est une institution, ouverte il y a 49 ans, qui a vu passer des générations de Bagnolais. Jean-Marie Michel est de cette histoire depuis presque le début, avec Chantal Cuq et son ex-mari Janick Pascal, décédé en juin dernier.

Devant son four à bois sur le côté de la salle, Jean-Marie Michel estime, en quarante ans, avoir cuisiné « environ 250 000 pizzas. » Pas de quoi le blaser pour autant : « Je garde toujours la même passion pour ce que je fais, et j’aime toujours manger des pizzas », sourit celui qui se définit comme « un râleur, pas toujours facile à vivre. » Certains clients, collègues et fournisseurs peuvent en témoigner, notre pizzaïolo a le sang chaud. « Ça nous a valu quelques querelles, mais c’est un employé hors pair, personne ne lui arrive à la cheville », affirme Chantal Cuq.

Quarante ans, à peine entrecoupés d’une année de service militaire durant laquelle il passait toutes ses permissions devant son four, une longévité « qui a contribué au succès de l’Étincelle », estime la gérante. Ça, et une recette « qui a très peu évolué, avance le pizzaïolo. Tout se fait à la minute, avec des bons produits pour avoir des bonnes pizzas. » « Il a une façon de faire unique », abonde sa patronne, qui estime que Jean-Marie « s’est bonifié avec le temps, comme les grands crus. »

« Je crois que j’ai trouvé ma place ici », glisse Jean-Marie Michel. Un euphémisme, pour le moins, même si le pizzaïolo n’aime pas qu’on dise qu’il fait partie des meubles. À en juger par l’assistance nombreuse venue pour la remise de sa médaille mercredi soir, avec parmi les présents le maire Jean-Yves Chapelet et le président de l’Agglomération Jean-Christian Rey, il est une pièce maîtresse d’une institution bagnolaise. Pour combien de temps encore ? « Dans deux ans, je serai à la retraite », précise l’intéressé. Ce sera assurément la fin d’une époque, puisque Chantal Cuq l’annonce : « S’il arrête, j’arrête. » Avant, il reste à Jean-Marie Michel quelques pizzas à confectionner : entre 12 000 et 14 000, selon ses estimations.

Thierry Allard

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