Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 11.04.2024 - Thierry Allard - 2 min  - vu 811 fois

BAGNOLS/CÈZE La militante insoumise Geneviève Sabathé : « Je m’en vais mais je continue »

Geneviève Sabathé quittera Bagnols début mai

- Photo : Thierry Allard

Depuis son retour à Bagnols il y a neuf ans, la militante insoumise Geneviève Sabathé s’était imposée comme une figure du paysage politique de la troisième ville du Gard. Dans quelques semaines, elle quittera Bagnols.

Les cartons sont en train d’être faits, direction Perpignan, où l’infatigable militante a choisi de déménager. « Depuis que je suis revenue de Guyane pour Bagnols, je n’arrête pas », lance-t-elle. Cette ancienne journaliste, puis enseignante, a d’abord monté une association féministe, Mouvement d’Elles 30, puis un groupe d’action de la France Insoumise dès 2017 et la création du parti, a organisé une dizaine de conférences, été candidate aux départementales en 2015 avec le Parti communiste puis aux législatives en 2017 sous l’étiquette LFI.

Auparavant, celle qui a mené sa première action militante avec son cégétiste de père à seulement 13 ans, sur un piquet de grève à Marcoule, avait « essayé plusieurs partis comme des paires de chaussures », le PS, le PCF ou encore brièvement le Parti de gauche, avant de se fixer chez les insoumis. « Je me reconnais dans une Gauche radicale, pas dans celle qui accompagne les mesures et qui ne sait plus affronter », affirme-t-elle, louant aussi « la grande autonomie » que LFI laisse à ses groupes d’actions.

Seulement voilà, le 24 janvier dernier, le jour de ses 69 ans, Geneviève Sabathé fait « une crise d’épilepsie massive, les urgences de Bagnols m’ont sauvé la vie », raconte-t-elle. Résultat : elle s’en sort, mais son neurologue lui conseille vivement de « lever le pied, donc notamment de me désengager de l’animation du groupe d’action Bagnols insoumise », poursuit-elle. C’est la première raison de son départ.

La seconde n’étonnera pas ceux qui la connaissent, « elle est plus politique », présente-t-elle. Geneviève Sabathé l’affirme, elle souhaitait « faire l’union populaire des gauches à Bagnols, et seulement des gauches », sur un territoire où quelques uns, et non des moindres, « se réclament désormais de la Gauche libérale et sont devenus macronistes », glisse-t-elle. Si elle parvenait à s’entendre avec d’autres, restait un important point d’achoppement : « Je suis et je resterai antinucléaire, même dans ce bassin voué au nucléaire. » Du reste, lors de la mobilisation pour l’EPR2 à Tricastin, largement menée dans le Gard rhodanien, elle a été la seule à faire entendre une voix discordante. De quoi faire grincer des dents, y compris chez ses potentiels alliés.

« Je veux pouvoir être sur un bassin de vie, un bassin politique, où je vais pouvoir exprimer mes opinions et aller avec une Gauche qui n’a pas d’autre choix que de s’allier, vu que le pire est déjà arrivé », développe-t-elle, faisant allusion à l’élection en 2020 à Perpignan d’un maire RN, Louis Aliot. Alors parmi les dix groupes d’actions de LFI que compte la capitale des P-O, Geneviève Sabathé va redevenir « une simple militante » au sein de celui de Mickaël Idrac, 18e de la liste LFI aux Européennes. Début mai, Geneviève Sabathé aura tourné la page bagnolaise. Quant au groupe d’action Bagnols insoumise, il sera repris par Claudine Chalamon, qui en est membre depuis 2017.

Thierry Allard

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