BAGNOLS/CÈZE Le cœur de ville sur une "très belle dynamique"
Le directeur national de l'Action coeur de ville, Rollon Mouchel-Blaisot, était en visite à Bagnols ce mercredi, une des deux villes du Gard avec Alès faisant partie du programme de revitalisation des villes moyennes.
Il connaissait déjà le chemin : le directeur national de l'Action coeur de ville était déjà venu à Bagnols en 2019, "une des plus petites des 222 communes" du programme, souligne le maire Jean-Yves Chapelet. Un programme qui a été pour Bagnols "une chance", selon les mots du premir édile, le principe étant d'épauler financièrement les communes dans leurs projets de revitalisation.
Parmi ces projets, il y a "à terme toutes les entrées de rues commerçantes qui vont être rénovées, pour Bourg-Neuf et Langevin c'est déjà fait, et maintenant nous en sommes à Bertin-Boissin, c'est aussi la rénovation de la friche de Carcaixent, le Pôle d'échange multimodal ou la passerelle Maia sur la Cèze", énumère Jean-Yves Chapelet. Autant de projets "rendus possibles grâce à l'attention que nous porte l'État", rajoute-t-il.
Le programme Action coeur de ville était doté d'une enveloppe de 5 milliards d'euros, "que nous avons déjà dépassée", note Rollon Mouchel-Blaisot. De quoi permettre au niveau national "le financement de plus de 78 000 rénovations de logements, la restructuration de mille cellules commerciales, des centaines de requalifications d'espaces publics", présente le directeur national. Le tout grâce à "un accompagnement des projets portés par les collectivités."
Des indicateurs au vert
C'est toute la différence de l'Action coeur de ville, "une méthode d'action très innovante où tout est décentralisé, on fait confiance aux élus locaux", souligne Rollon Mouchel-Blaisot, avec une transversalité des actions. Et ça marche : "Le taux de vacance commerciale à Bagnols a baissé, même s'il reste important, et la vacance de logements baisse aussi, alors que Bagnols partait d'une situation qui nécessitait un accompagnement particulier", souligne celui qui est aussi préfet.
Autre indicateur, "Bagnols fait partie des villes qui ont vu leur nombre de transactions immobilières évoluer entre 2018 et 2021, d'entre +5 et +10 %", avec des prix immobiliers à l'avenant, passés de "1149 euros le mètre carré en 2018 à 1316 euros en 2021, même si Bagnols reste en dessous du prix médian", poursuit-il, saluant "une très belle dynamique." Le maire abonde, avec "+18 % de permis de construire entre 2018 et 2021" et une démographie en légère hausse, après des années de baisse.
Bref, à en croire les protagonistes, les résultats commencent à se voir. Alors le programme Action coeur de ville, prévu pour s'achever fin 2022, va être prolongé jusqu'à 2026. "Il y a encore beaucoup de choses à faire, et sur ces enjeux stratégiques, il nous faut du temps, explique Rollon Mouchel-Blaisot. On ne contrarie pas quatre décennies d'étalement urbain qui ont négligé les centres-villes d'un coup de baguette magique."
À terme, l'idée est de rendre les villes moyennes plus attractives pour répondre "aux aspirations profondes de la population, un tiers des jeunes actifs des métropoles souhaitent déménager dans une ville plus petite", avance le directeur national de l'Action coeur de ville. Et ce pour aller vers un développement plus vertueux, estime-t-il : "Le potentiel de croissance durable de la France est dans ces territoires à taille humaine."