Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 09.02.2024 - Maxence Sauret - 3 min  - vu 333 fois

BAGNOLS/CÈZE Les chiens guides, ce truc de wouf !

Julia Golas, éducatrice (à gauche), Florence et Tonka (au milieu), Pierre Person, aveugle bénéficiant d'une cannes blanche électronique et Jean Bergogne, référent électronique de l'association (à droite), après les deux semaines de formation ochestrées par Les Chien Guides d'Aveugles.

- Maxence Sauret

L’association niçoise Les chiens guides d’aveugles a offert sa chienne guide Tonka, une femelle golden retriever de 2 ans, à une Bagnolaise ce jeudi. Le couple Florence-Tonka peut désormais se promener dans les rues de la ville.

Totalement aveugle depuis 9 ans, Florence Decherf vient de recevoir son chien guide Tonka, une femelle golden retriever de presque 2 ans. Après deux semaines de formation au côté de Julia Golas, éducatrice de l’association Les chiens guides d'aveugles, Florence peut enfin se déplacer avec Tonka dans les rues de Bagnols/Cèze. À l'âge de trois ans, Florence Decherf souffre d’une rétinite pigmentaire, qui lui fait perdre petit à petit la vue. Elle part donc étudier à l’École régionale pour déficients visuels, à Lille. Aujourd’hui, la Bagnolaise a 33 ans et vit seule. L'arrivée de ce chien est une aubaine pour elle, six mois après qu’elle se soit séparé, “à contrecœur” de Summer, son ancien chien guide, au bout de six mois. “Summer était trop vive et joueuse, elle ne voulait pas travailler. Mais Tonka est calme et elle cherche les gratouilles, donc on va essayer”, sourit Florence Decherf, confiante pour cette nouvelle aventure.

Le chien guide n’est pas un GPS”, précise Julia Golas. Il faut donc former Florence à s’occuper et à se servir de son chien guide. “En réalité, le chien ne travaille qu’une vingtaine de minutes par jour”, le reste du temps, c’est à Florence de travailler pour le chien, explique l’éducatrice. Julia Golas a passé deux semaines à former le couple Florence-Tonka et est fière d’annoncer que “le duo est prêt”. La personne qui reçoit un chien guide doit passer certains tests. “J’ai dû travailler avec une psychomotricienne pour ne plus dévier à droite ou à gauche quand je marche", raconte Florence. 

“On va trois fois plus vite avec un chien”

Le chien guide est un avantage considérable pour les déficients visuels, mais peut aussi être un handicap. Typiquement, Florence ne pouvait pas continuer sa collaboration avec son ancienne chienne Summer, puisque leurs allures n'étaient pas compatibles, “et Summer un peu trop tête en l’air”. Julia Galos, l’éducatrice, a donc trouvé un nouveau coéquipier à Florence. Car le chien guide ne va pas à tous les aveugles : “On va trois fois plus vite avec un chien. C’est à la fois un grand atout, mais aussi un point négatif.” Si le mal voyant ne s'habitue pas à son nouveau compagnon, le chien peut être un handicap ou une source d'angoisse.

Le travail de wouf réalisé par l’association azuréenne

Malheureusement, beaucoup d’aveugles restent cloisonnés chez eux”, explique Jean Bergogne, administrateur de l’école de chien guide. Depuis quelques années, l’association Les chiens guides d’aveugles œuvre aussi pour aider les personnes déficientes visuelles par d’autres moyens. Comme Patrick Person, équipé depuis 2014 d’une canne blanche électronique qui, grâce à des rayons lasers et infrarouges, permet de le prévenir en cas d’obstacles. Patrick Person bénéficie aussi d’un MiniTact, qui lui permet de se déplacer en intérieur. En douze ans, 400 malvoyants dans 20 départements ont été formés à cette technologie. L’association cherche depuis quelques années à ouvrir une délégation dans le Gard. Pour le moment, seuls trois chiens ont été remis sur le territoire. Sans oublier que l’association remet ces chiens guides sans aucune contrepartie financière. La formation et le suivi de chaque binôme aveugle-chien coûte en moyenne plus de 35 000 € à l’association niçoise.

Tonka, une femelle golden retriever de presque deux ans. • Maxence Sauret

Comment former un chien guide ?

Les chiots sont récupérés dans un élevage à l’âge de deux mois. Ils sont ensuite gardés par une famille d’accueille à proximité de l’une des deux écoles de l'association, soit à Eze, dans les Alpes-Maritimes, soit à Lançon de Provence dans les Bouches-du- Rhône. Les chiots vont une semaine par mois à l’école. Au bout de douze mois, ils commencent à travailler avec un harnais de traction, qui permet aux malvoyants d’être guidés. Tonka est entrée au centre d’éducation Pierre Aicard à Eze. Stevy Galard, moniteur de l’association, lui a appris pas moins de 50 ordres pour s’occuper, comme il se doit, de Florence et “lui éviter de rentrer dans une boîte aux lettres”. Après un an et demi de formation, les chiots font une première rencontre avec leur futur maître. Si tout se passe bien, Les Chiens Guides d’Aveugles forment le binôme pendant deux semaines : une première chez la famille d’accueil “pour que le chien soit dans un environnement qu’il connaît” ; puis chez son maître. Une fois validé, le binôme sera suivi par l’association tous les ans pour vérifier et ajuster leurs formations.

 

Maxence Sauret

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio