DÉPARTEMENTALES Bagnols : une liste de « citoyens ordinaires » se présente hors partis
Ils se sont rencontrés lors du mouvement des Gilets jaunes, et partent ensemble sur le canton de Bagnols en continuant de porter les revendications entendues sur les ronds-points : Christophe Prévost, 53 ans et Antoinette Walkowiak, 57 ans, se présentent aux élections départementales des 20 et 27 juin prochains sur le canton de Bagnols.
Sous quelle étiquette ? « La seule et unique étiquette, c’est celle de citoyens ordinaires », revendique Christophe Prévost, qui s’inscrit toutefois dans le mouvement du député Jean Lassalle, Résistons !, « un mouvement apartisan », ajoute le candidat. L’idée est de convaincre les abstentionnistes de revenir aux urnes en leur offrant « la seule et unique alternative pour qu’ils aient une représentation réelle », poursuit-il, en rappelant que chacun a la même carte électorale.
« Nous voulons la souveraineté du peuple par le peuple et pour le peuple, reprendre le contrôle de nos institutions et de nos vies », déroule Antoinette Walkowiak, commerçante à Orsan, qui se lance pour la première fois en politique. Christophe Prévost était quant à lui passé des ronds-points aux urnes en 2020 pour les municipales à Bagnols, en portant déjà ce message apartisan et citoyen. Et on ne peut pas dire que les électeurs ont été au rendez-vous, puisque sa liste avait obtenu 1,31 % des voix, soit 62 votes.
« Je l’explique très simplement, répond-t-il. Nous avons été plombés par des élections illégales, le jour de notre réunion publique on interdit de se réunir à plus de cinquante, et qui est notre électorat ? Les 64 % d’abstentionnistes. » Cette fois il en est sûr, ce sera différent. « Aujourd’hui je suis très confiant car on a vécu une année historique et les gens ont vraiment compris les ‘bonnes intentions’ du Gouvernement vis-à-vis du peuple », lance-t-il, avant de rajouter : « on est là et on sera toujours là tant que les gens n’auront pas compris où est leur intérêt pour qu’ils arrêtent de subir et de souffrir. »
Car « nous sommes de plus en plus en dictature avec toutes ces lois liberticides », estime Antoinette Walkowiak. Au contraire, les candidats proposent de « donner la possibilité à tout le monde de donner son avis. » Alors plutôt qu’un programme, ils proposent « un manifeste avec des propositions, la décision appartiendra au peuple. » On y retrouve notamment le principe des « maisons référendaires » dans chaque commune du canton. « Il y aura des ordinateurs pour que les gens puissent se prononcer sur les projets et on pourra suivre la tendance au jour le jour », précise Christophe Prévost, et ainsi décider si tel ou tel projet se fera, ou pas.
Le binôme veut également réformer le système de protection de l’enfance, qu’il juge « défaillant », donner la « priorité financière » à la précarité, la pauvreté, le handicap et contre l’exclusion, et souhaite mettre « plus de moyens humains et financiers » sur la santé, la recherche, l’éducation et la fonction publique. Et s’ils sont élus, les candidats veulent « avoir un contrôle sur les budgets pour savoir où va l’argent », dit Antoinette Walkowiak, et traiter l’argent public « avec équité, solidarité et justice. » « Si nous ne sommes pas élus, ça ne va pas changer nos vies, par contre si nous sommes élus, nous allons changer la vie de tout le monde », déclame Christophe Prévost, comme un slogan.
Le leitmotiv, c’est que le peuple doit décider de tout. « L’argent c’est le nôtre, le peuple doit décider de son utilisation », martèle le candidat. Car « la colère gronde », affirme la candidate, qui évoque une possible « guerre civile » à venir. « Nous sommes à une encablure, ça peut clasher aux présidentielles », croit savoir Christophe Prévost, « mais la guerre ce n’est pas ce qu’on veut, nous sommes pacifiques, nous voulons que ça passe par les urnes », reprend Antoinette Walkowiak. « Mais nous sommes prêts dans les deux cas », conclut Christophe Prévost.
Thierry ALLARD