DÉPARTEMENTALES Bagnols/Cèze : Alexandre Pissas et Sylvie Nicolle incarnent la Gauche sociale de la majorité
Sur le canton de Bagnols-sur-Cèze, le binôme sortant Alexandre Pissas/Sylvie Nicolle sera bien entendu celui de la majorité départementale. Ils défendront les couleurs de la Gauche aux élections départementales qui se dérouleront les dimanches 20 et 27 juin.
Pas de changement sur le binôme de la majorité. On a toujours d'un côté Sylvie Nicolle, 57 ans, adjoint administratif à l'Agglo du Gard rhodanien, maire de Sabran depuis 2013 et conseillère départementale. Elle sera en revanche suppléée cette fois par Laurence Voignier, fleuriste bagnolaise et militante socialiste et non plus par Maria Seube qui part avec Claude Roux.
On a de l'autre Alexandre Pissas, 70 ans, chirurgien hospitalier et enseignant à la faculté de médecine, maire de Tresques depuis 2001 et conseiller départemental depuis 2008. Il a même été président du conseil départemental par intérim pendant un mois, après que Denis Bouad est devenu sénateur. Il assume plusieurs responsabilités comme celle du patron du SDIS, de la Semiga ou d'Habitat du Gard.
Une multiplicité qui lui est parfois reproché mais dont l'intéressé se défend : "Je n'ai que deux mandats. C'est compatible et c'est moins que Christophe Serre ou Fabrice Verdier. Mais ma disponibilité est extrême. Je donne mon seul numéro de portable à tout le monde." Disponibilité qu'il peut même accorder au maire de Bagnols, Jean-Yves Chapelet, avec qui les rapports n'étaient pas au beau fixe jusqu'à présent.
"Il faut montrer une détermination sans faille contre le Rassemblement national"
Si son binôme avec Sylvie Nicolle représente la Gauche officielle, d'autres listes plutôt de même sensibilité se sont greffées sur le canton. Notamment celle de Christian Roux qui voulait au départ être le remplaçant d'Alexandre Pissas à la place du maire de Cavillargues, Laurent Nadal, qui est là depuis 2015. "Je ne pouvais pas dire à Laurent, qui est d'une droiture extrême de s'en aller. Je l'ai gardé parce que je n'aime pas considérer les gens comme des pions", argue le maire de Tresques.
Pour Alexandre Pissas, cette multiplicité de listes ne marque en aucun cas la division de la Gauche. Son binôme avec Sylvie Nicolle bénéficie du comité de soutien PS, PC, PRG, EELV et FI. Pour lui, le défi est ailleurs : "Il ne faut pas évoluer dans la haine et montrer une détermination sans faille contre le Rassemblement national."
Côté bilan, le binôme se dit satisfait. L'installation de la fibre dans tout le département fin 2022 est en bonne voie. Deux nouveaux collèges sont sortis de terre dans le département sur le mandat..."En 13 ans, on a construit trois casernes et augmenté les effectifs. On a des pompiers parmi les plus efficaces de France", se réjouit le patron du SDIS.
Rénovation urbaine : 24 millions d'euros seront investis sur le canton
Selon lui, l'un des enjeux pour le prochain mandat résidera dans la rénovation urbaine : "On ne peut pas garder ces tours affreuses à Bagnols, surtout celle où il y a eu le terrible incendie. Le renouvellement urbain, c'est 143 déconstructions et 143 constructions. Le droit au logement est inscrit dans la Constitution comme un droit imprescriptible." Il indique que 24 millions d'euros seront investis sur le canton de Bagnols.
Pour Sylvie Nicolle, il "faut poursuivre l'existant et continuer dans les compétences affectées au Département notamment le social". Comme "un gros CCAS", lâche-t-elle. Elle compte aussi "développer les déplacements doux en faisant cohabiter cyclistes et automobilistes". Par exemple, sur la route de Tresques, partant de Bagnols, l'aménagement d'une piste cyclable lui semble judicieuse. "Il y a tout un tas de choses à faire pas forcément coûteuses. L'association AC2GR a beaucoup planché sur le sujet." Un nouveau plan Mobilité est aussi dans les valises.
L'un des enjeux majeurs des prochaines années, c'est aussi l'accompagnement des personnes âgées. Le binôme souhaite favoriser au maximum le maintien à domicile, grâce à des logements adaptés. "Il y a la dépendance des personnes âgées mais aussi des personnes handicapées. Handicap qui parfois est invisible. Le RN nous reproche cette politique sociale mais s'il n'y avait pas de social, il y aurait un déséquilibre dans ce pays. Ça rendrait les gens agressifs." Parole d'un médecin qui a parcouru de nombreux pays, parfois pauvres, pour donner des conférences...
Marie Meunier