FAIT DU JOUR À Lirac, gendarmes et ONF sécurisent la forêt
« C’est une coproduction de sécurité », résume le lieutenant Samuel Blachon, commandant de la compagnie de gendarmerie de Roquemaure/Rochefort-du-Gard, juste avant de partir dans une opération de contrôle dans la forêt communale de Lirac, en compagnie d’agents de l’Office national des forêts (ONF) et du maire de la commune, Cédric Clemente, ce mercredi après-midi.
Une opération conjointe qui unissait donc huit gendarmes et deux agents de l’ONF, le fruit « d'une volonté collective sur le territoire », souligne le maire, qui préside aussi l’Association des communes et collectivités forestières du Gard. L’idée de ce dispositif expérimental est simple et vise à l’efficacité : unir les agents de l’ONF qui ont une connaissance parfaite du massif forestier, et les gendarmes qui ont une force de frappe supérieure. Quant à la mairie, elle a mis à disposition deux VTT à assistance électrique aux gendarmes, utiles notamment pour aller patrouiller sur les pistes DFCI.
Le dispositif, testé sur Rochefort-du-Gard et Lirac à l’initiative su Syndicat mixte à vocation unique de l’Yeuseraie, a été lancé après que « nous nous sommes aperçus que sur les DFCI (les pistes au coeur des forêts destinées aux véhicules des pompiers, NDLR), il y avait un peu d’anarchie, des quads, des motos qui dégradent les pistes. En 20 minutes un quad nous a fait 8 000 euros de dégâts sur les pistes et ces véhicules mettent en danger les randonneurs et les vététistes », explique Cédric Clemente.
Autant d’atteintes au Code forestier, vu qu’il est interdit de circuler sans autorisation du maire sur les DFCI avec une véhicule motorisé sous peine d’amende, intrusions qui peuvent s’avérer dangereuses en période de risque de feu de forêt. Lors d’une opération de contrôle précédente sur le secteur, pas moins de huit motos et quatre 4x4 ont été contrôlés en infraction.
Voir du « bleu »
Alors « on informe en même temps, avec l’entrée en vigueur prochaine de l’interdiction de rentrer dans les massifs en période de risque », rajoute-t-il. La forêt n’est donc pas une zone de non-droit, qu’elle soit communale ou privée, et ces contrôles permettent aussi de prévenir les dépôts sauvages et le vol de bois. Sur tous ces plans, « ça s’est dégradé depuis le covid, tout le monde fait ce qu’il veut », souffle le maire. Et ce alors que dans ce coin, « la forêt est particulièrement fréquentée, les risques sont importants », pose Thierry Mamalet, responsable de l’unité territoriale Garrigues-Rhône pour l’ONF. Les agents de l'ONF en profitent également pour flécher aux gendarmes les zones favorables à l'installation de rave-partys.
Or les agents de l’ONF, même s’ils sont assermentés et armés pour certaines de leurs missions, sont parfois dans une impasse. « De plus en plus souvent, on tombe sur des gens avec des véhicules motorisés non immatriculés, comme des motocross qui ne sont censées rouler que sur circuit, et là on ne peut rien faire, explique Pascal Guenot, de l’ONF. Alors que quand on voit du bleu et qu’on est un peu nombreux, le rapport n’est pas le même. » « Quand il y a quelqu’un en bleu, on s'aperçoit qu'on est plus écouté », glisse le maire.
Il s’agit plutôt de « faire de la prévention », souligne le maire d’une commune qui compte pas moins de 650 hectares de forêt, tout sauf une exception dans un département recouvert pour moitié par de la forêt. Alors un tel dispositif pourrait être dupliqué ailleurs. Un bilan sera fait à la fin de l’été.
Amendes salées
Le fait de rouler avec un véhicule motorisé sans autorisation sur une piste DFCI expose à une amende de 4e classe, soit 135 euros. C’est encore plus cher sur un sentier, avec une amende de classe 5 laissée à l’appréciation du tribunal, mais d’au moins plusieurs centaines d’euros. Le tout multiplié par deux en réserve naturelle.