FAIT DU JOUR Avec le nouveau salon POP, le monde économique du Gard rhodanien joue l’ouverture
La première édition du nouveau rendez-vous économique du Gard rhodanien, organisé par le Collectif, qui regroupe les associations d’entreprises et de commerçants du territoire, et l’Agglomération du Gard rhodanien, se tenait ce jeudi au Forum de Laudun-l’Ardoise.
POP, c’est son nom, a démarré par des rendez-vous d’affaires toute la matinée, co-organisés par la CCI Gard. « Il y a eu plus de 600 rendez-vous d’affaires », revendique le président du Collectif, Vincent Champetier. Rendez-vous qui ont, pour une bonne partie d’entre eux et d’après un sondage effectué par nos soins dans les allées du salon l’après-midi, été fructueux.
Le salon de l’après-midi, avec 78 exposants, et plus de 600 visiteurs inscrits, mettait en lumière les entreprises du territoire, mais pas seulement. « Nous avons voulu l’ouvrir au bassin économique, avec plus de 50 % des exposants sur deux villages sur quatre venant de l’extérieur de notre territoire, de Tricastin, Nîmes, Beaucaire ou Alès », explique Vincent Champetier. Une nouveauté, ardemment souhaitée par le Collectif et les jeunes chefs d’entreprises que l’association a mobilisé pour organiser le POP. « Il ne faut pas avoir peur de s’ouvrir, sinon on se priverait d’opportunités », affirme le président du Collectif.
Parmi ces entreprises venues de l’extérieur du territoire, Pertuis Froid, et plus précisément son agence de Nîmes, a fait le déplacement. L’entreprise, qui compte 56 ans d’existence et 43 salariés, est « une institution dans la grande cuisine professionnelle, nous équipons les cafés, hôtels et restaurants, les métiers de bouche, les grosses collectivités, nous venons de terminer le lycée Jean-Baptiste Dumas, à Alès, nous travaillons au lycée Einstein de Bagnols, des collèges, des mairies », présente le chef d’agence de Nîmes, Jean-Antoine Bunoz.
L’entreprise, présente sur tout le Gard, a « beaucoup de clients sur le Gard rhodanien », affirme le chef d’agence, qui a donc trouvé naturel de se déplacer. Aussi car l’entreprise développe un secteur climatisations pour les particuliers, et cherche donc de nouveaux clients.
Mais le salon POP était aussi et surtout une manière de valoriser les entreprises du territoire, dont certaines présentent une belle croissance. C’est le cas de Fadilec, basée à Laudun-l’Ardoise, 52 salariés et 30 ans d’existence, qui fait dans l’électricité, le contrôle commande et la robotique. Fadilec travaille dans les secteur pétrolier, nucléaire, agroalimentaire, chimique ou encore pharmaceutique. En France mais aussi à l’international : « Nous travaillons depuis peu pour Valéo sur une baie de test en bout de ligne de leur usine au Brésil », précise le directeur commercial et financier de l’entreprise, Benjamin Marin.
L’expertise de la PME basée à Laudun-l’Ardoise, qui compte aussi une agence à Vénissieux, près de Lyon, lui a aussi ouvert des marchés au Moyen-Orient. « Nos compétences en sécurité des machines et des personnes ont fait qu’on est venus nous chercher pour un parc d’attraction au Qatar, un autre en Arabie Saoudite et bientôt un autre à Porto-Rico », développe Benjamin Marin. Fadilec, dirigée par Didier Farigoule, a même intégré le projet Business France de la Banque publique d’investissements.
Dans un secteur d’activité tout à fait différent, Tut Tut connaît elle aussi une véritable Success story. Cette solution de « co-transportage », conçue comme un « Blablacar de la livraison », fondée en 2021 à Saint-Laurent-des-Arbres, a vu son activité se développer de manière exponentielle en à peine deux ans, et a dû déménager à Avignon avec sa quarantaine de collaborateurs. « Nous travaillons dans toute la France, avec des partenaires comme Carrefour, Intermarché, Weldom, et nous avons plus de 85 000 co-transporteurs inscrits sur notre plateforme », présente Cécile Chazalon, directrice des opérations au sein de Tut Tut.
De quoi permettre aux co-transporteurs de se faire un petit complément de revenu via le défraiement, comme pour le co-voiturage. Et ça plaît donc : d’une simple idée partie du fondateur de l’entreprise Vincent Chabert, Tut Tut est devenue un phénomène, passant d’une chiffre d’affaires de 45 000 euros en 2021 à 1,5 million d’euros sur les huit premiers mois de 2023.
Le salon POP avait pour fil rouge l’énergie, et la transition énergétique et écologique. Parmi les entreprises présentes, TotalEnergies renouvelables France avait des choses à dire en local. « Nous avons deux projets avancés dans le Gard, un parc éolien à Moulézan et un parc photovoltaïque à Tavel », présente le responsable régional d’affaires et relations extérieures de l’entreprise, Jean-Luc Sanchez. Les projets se multiplient pour la multinationale : « Nous avons beaucoup de projets en prospection, nous sommes en phase d’accélération sur les énergies renouvelables », poursuit-il, tout en rappelant « l’objectif de TotalEnergies en 2050, zéro carbone, c’est une révolution. »
Transition énergétique toujours, à l’extérieur du Forum, un engin de chantier sur le stand de l’entreprise Equip +, basée à Bagnols, Rochefort-du-Gard, Avignon et Rognac. Un engin de chantier électrique, que l’entreprise loue depuis trois ans. « C’est en train de se démocratiser, avance le responsable d’exploitation de l’entreprise, Romain Vernet. Les grands groupes nous en demandent. » Une question de transition énergétique donc, mais pas que : même si l’autonomie est forcément moins grande, « ces engins nous permettent de travailler à l’intérieur, comme dans des magasins », affirme-t-il.
La transition écologique était aussi au coeur de la table ronde de la rentrée économique de l’Agglomération et du Collectif, en clôture du salon. L’occasion, entre autres, de rappeler « l’atout très important qu’est le nucléaire » pour atteindre la neutralité carbone, comme le rappellera le président de l’Agglomération Jean-Christian Rey.
Et aussi :
Le POP a été l’occasion de remettre les Collectif d’Or, pour mettre en lumière des entrepreneurs du territoire. Le prix Green revient à l’entreprise GECO, qui fait dans le génie écologique, le prix Responsabilité sociétale et environnementale à l’entreprise Tut Tut, citée ci-dessus, le prix de l’innovation à la Box médicale, qui propose des cabinets médicaux connectés et autonomes, le prix du rayonnement national à Handiwork, qui s’occupe de formation et de recrutement de personnes en situation de handicap, le prix de l’entrepreneur le plus dynamique à Anthony Gazan, qui porte les Halles de la Cèze à Bagnols, le coup de coeur des jeunes au vigneron Mathieu Rivier, à Chusclan, et le coup de coeur des présidents du Collectifs à Rémy Jennepin pour son implication auprès des jeunes du territoire.