Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 26.02.2025 - Erwan Robert - 3 min  - vu 633 fois

FAIT DU JOUR Parc photovoltaïque à Fontarèches : lumière sur un projet qui divise

Parc photovoltaïque - Fontarèches

Philippe Tiébot et les autres membres d'associations militent contre ce parc photovoltaïque à l'étude à Fontarèches.

- E.R

Des associations se sont mobilisées, mardi 25 février à Uzès, contre le projet d’installation d’un parc photovoltaïque industriel, dans la forêt du Mattas de Fontarèches. Le maire Patrick Mejean maintient un avis favorable.

C’est un projet de production d’électricité qui fait grincer des dents. Un parc photovoltaïque de 50 hectares pourrait être installé dans la forêt de Mattas de Fontarèches. Des associations locales ne comptent pas rebrousser chemin et se sont fait entendre mardi 25 février. 14 participants se sont réunis autour de la table pour marteler leur opposition, en développement leur argumentaire, en s’appuyant sur une étude : « Lors de l’enquête publique qui s’est déroulée du 30 septembre au 29 octobre 2024, nos associations et nos nombreux citoyens ont pu démontrer que ce projet de parc en zone naturelle forestière était incompatible avec la préservation de la biodiversité, la lutte contre le réchauffement climatique et les engagements des collectivités locales de préserver les espaces forestiers en Uzège-Pont du Gard à travers le Schéma de cohérence territorial. »

Sachant que les feux ne sont pas aux verts pour qu’il aboutisse. Tout d’abord, le préfet a refusé le défrichement préalable, qui concerne une zone boisée de 97 hectares. Puis, les avis publics recensés appuient leur position, avec 106 défavorables sur 111 réponses. La balle est dans le camp de la communauté de communes du Pays d’Uzès selon Philippe Tiébot : « Nous voulons interpeller la CCPU pour savoir s’ils vont suivre les recommandations du préfet ou qu’ils soutiennent le recours de Voltalia. »

Parc photovoltaïque - Fontarèches
Plan de la forêt le Mattas, lieu d'implantation envisagé du parc photovoltaïque.  • DR (source de l'étude)

Un parc photovoltaïque jugé inadéquate avec les enjeux écologiques

Les associations présentes ont été unanimes pour dire que ce projet, porté par le parc solaire du Mattas, est incompatible avec les enjeux écologiques et climatiques. La zone choisie cristallise les désaccords : elle est située dans un massif boisé au sud de la commune, composé principalement de matorral à Chêne vert et d’une plantation de conifères allochtones (Cèdre de l’Atlas). Les frondeurs mettent en avant le fait que la « préservation des milieux naturels forestiers et la protection des paysages » ne sont pas assurées. Comme le souligne Denis Forzy, représentant du comité Mes Praden : « La forêt est menacée sur tout le territoire. On aimerait que les municipalités et les autorisés fassent d’abord le travail d’installations sur les zones anthropisées avant d’attaquer des zones qui sont des biosphères protégées, des zones naturelles classées boisées, qui absorbent par ailleurs le CO2. »

Guy Vialle, enseignant de profession et représentant d’Attac Uzège a aussi interpellé l’assemblée sur une question qu’il juge fondamentale : « C’est utile de savoir ce que l’on fait de l’usage de l’énergie. Réunissons-nous pour que l’on réfléchisse comment va-t-on les produire, quelle énergie veut-on pour demain. »

Catherine Tauveron du Citre a demandé plus de concertations.  • E.R

Rémy Coulet, de l’association St-Hilaire Durable exige de son côté que « l’on mette un moratoire sur ces projets agricole. » Enfin, Catherine Tauveron, membre du Citre, fustige le manque d’échanges entre les acteurs concernés : « Il n'y a aucune concertation. Cela serait plus intelligent pour déterminer les zones à protéger », conseille-t-elle. Les opposants réclament une « statégie territoriale de recours aux énergies renouvelables ». Alors que les associations militent pour empêcher que le parc photovoltaïque ne rayonne sur le territoire gardois, parmi les cinq avis favorables déclarés, il y a le maire de la commune.

« Je suis un farouche défenseur de la production d’électricité décarbonée »

Patrick Mejean voit plutôt d’un bon œil l’installation d’un parc photovoltaïque dans sa commune et se justifie tout en faisant un bref historique : « C’est un ancien domaine de chasse privé qui appartenait au château de Fontarèches. C’est un endroit où la forêt est assez dégradée. Ça nous paraissant intéressant que ce projet naisse. Nous allons commencer par manquer d’électricité. Nous avons 1200 hectares de garrigues. Certes, on déboite mais on ne déboise pas bcp. J’ai l’impression que ce sont des gens qui ne connaissent peu le terrain. Il va bien falloir trouver une source d’énergie et fournir de l’électricité. Je suis un farouche défenseur de la production d’électricité décarbonée. »

À l’instant t, un recours a été déposé de la part de Voltalia, fournisseur de services spécialisé dans les énergies renouvelables. Contactée par nos soins, la CCPU n’a pas réagi pour le moment. Une alternative est avancée de la part des intervenants : installer des panneaux solaires en zones artificialisées ou durablement dégradée, en toitures et sur les parkings. Dans sa synthèse transmise fin 2021, la MRAe Occitanie (NDLR : Mission Régionale d’Autorité environnementale) avait recommandé aux porteurs de projet de compléter le dossier par « une analyse des possibilités d’implantation sur des terrains dégradés appartenant à la SNCF », bénéficiaire de la production attendue.

De nouvelles réunions pourraient avoir lieu de la part des associations mobilisées pour proposer des solutions afin « d’assurer une transition énergétique vertueuse ».

Erwan Robert

Bagnols-Uzès

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