Publié il y a 1 an - Mise à jour le 11.08.2023 - Thierry Allard - 4 min  - vu 1484 fois

FAIT DU SOIR La foire aux vins d’Uzès annonce un bon millésime

La 48e foire aux vins d'Uzès s'est ouverte ce vendredi matin

- Photo : Thierry Allard

La 48e édition de cette institution qu’est la foire aux vins d’Uzès s’est ouverte ce vendredi matin sur l’esplanade de la cité ducale. Une belle vitrine pour les vins gardois et des départements limitrophes, à quelques jours du coup d’envoi des vendanges.

La recette, ils la connaissent et l’appliquent chaque année. « Il faut plusieurs ingrédients, un lieu magnifique, une poignée de bénévoles, une pincée de passionnés, avec 52 vignerons, et une forte proportion de visiteurs pour déguster la recette », expose Didier Blanc, vigneron et organisateur de l’événement pour le Comité de promotion agricole d’Uzès. Et elle est presque immuable, cette recette, avec aussi la remise des prix du concours des vins et la réalisation des prix par des artisans locaux et les élèves du lycée Gide.

Le patron de la foire aux vins Didier Blanc devant les lauréats du concours des vins • Photo : Thierry Allard

Entre autres prix, les deux Prix d’excellence ont cette année été remis à la Tour de Gatigne, pour son AOP Duché d’Uzès blanc 2022 et au domaine Coudoulis pour Evidence AOP Lirac 2021. Et s’il n’y a que deux prix, cela ne veut pas dire qu’il n’y a que deux bons vins sur la foire, loin de là. On y retrouve des domaines de l’appellation Duché d’Uzès, Costières de Nîmes, Côtes du Rhône, IGP Cévennes, Pays d’Oc ou encore Pont du Gard, et hors de nos frontières, du Châteauneuf du Pape, Râteau ou encore Pic Saint-Loup. La foire est aussi une occasion de rencontrer des vignerons passionnés.

La foire aux vins d'Uzès a été inaugurée ce vendredi matin • Photo : Thierry Allard

« Je signe tous les jours pour des années comme celle-là ! »

Et là où la sécheresse était au coeur de toutes les préoccupations au même endroit il y a un an, cette année les choses s’annoncent bien. « On n’a pas eu assez de pluie pour que les nappes soient réalimentées mais assez pour la végétation », avancent Louis et Marin Lefebvre, du domaine Lefebvre d’Anselme, à Sabran. « Je signe tous les jours pour des années comme celle-là ! », lance Loïc Berard de Malavas, du domaine Clau du Sol, à Savignargues, qui produit des vins bio et nature.

« On a eu beaucoup de pluie, c’est une bonne année », reprend-t-il. Et alors que ces dernières années, les vignerons comptaient sur les pluies d’août pour sauver leur saison, cette année « ça m’irait bien qu’il ne pleuve plus, on a ce qu’il faut dans les sols », affirme Loïc Berard de Malavas. « Ce serait bien que ça reste sec, pour que ça se concentre un peu », abonde Louis Lefebvre.

Marin et Louis Lefebvre, du domaine Lefebvre d'Anselme, à Sabran • Photo : Thierry Allard

Tout baigne au niveau de l’eau donc, mais le prix à payer de cette humidité a été une offensive du mildiou, une maladie causée par des champignons redoutable pour les raisins, et du black-rot, une autre maladie causée du même type. « En bio on a eu beaucoup de mildiou et de black-rot, et on n’a rien pour lutter », glisse Luc Reynaud, du domaine du même nom à Saint-Siffret, près d’Uzès. « En mai-juin on a eu une très forte pression de mildiou, il a fallu être très présent et vigilant et traiter intelligemment », affirme pour sa part Louis Lefebvre.

Pour autant, rien de catastrophique chez nos vignerons. « Le mildiou nous a pris un peu de raisins, mais comme c’est une bonne année, ça ira », estime Loïc Berard de Malavas, rejoint par ses deux confrères. Globalement, tous sont d’accord pour miser sur un millésime qualitatif, la météo, d’abord humide puis sèche mais pas trop chaude, ayant joué en leur faveur.

D’ailleurs, après une vendange extrêmement précoce l’an dernier, cette année marque un retour à la normale. « Nous serons sur une date de lancement des vendanges classique, avec dix jours de retard par rapport à l’an dernier », pronostique Luc Reynaud, rejoint par ses confrères. Ce qui donne pour Louis et Marin Lefebvre, qui sont sur un terroir plus frais dans la vallée de la Cèze, « vers le 10 septembre, un peu plus tôt pour les blancs », et « certainement fin août » pour Loïc Berard de Malavas.

Loïc Berard de Malavas, du domane Clau du Sol, à Savignargues • Photo : Thierry Allard

Reste désormais à croiser les doigts pour que ça continue comme ça jusqu’aux vendanges. « La qualité, c’est maintenant qu’elle va se jouer », rappelle Louis Lefebvre. Restera ensuite ce qui se présente comme peut-être le plus gros problème à venir pour les vignerons : la vente de leur production. « Le souci est sur la commercialisation, avec la baisse du pouvoir d’achat et de la consommation, nous avons un problème de méventes », pose Luc Reynaud. C’est là tout le sort des vignerons, tributaires de la météo du ciel et de celle des marchés économiques.

La foire aux vins d’Uzès se tient encore ce samedi 12 août de 10h à 20h, avec à 11h un défilé des confréries bachiques, à 17h30 une dégustation commentée des vins médaillés de la foire, à 19h30 une vente aux enchères de vins de la foire au profit des oeuvres caritatives du Lions club d’Uzès avant à 20h30 des animations du Lions club ; et ce dimanche 13 août de 10h à 18h30, avec à 10h30 des intronisation par la Compagnie bachique et à 11h30 une dégustation commentée des vins de la foire. Entrée : 3 euros le verre ouvrant à la dégustation.

Thierry Allard

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