FAIT DU SOIR L’alimentation de demain mise sur la table lors de la fête de la Confédération Paysanne du Gard
L’alimentation était au centre des débats lors de la 21e édition de la fête de la Confédération Paysanne du Gard, à Garrigues-Sainte-Eulalie, les 5 et 6 octobre.
Renverser la table pour mieux se nourrir et de manière saine. C’est la principale revendication de la Confédération paysanne du Gard qui œuvre pour une meilleure répartition des revenus et pour l'avenir des paysannes et paysans sur le territoire.
Depuis 3 ans, les membres du second syndicat agricole du département, ont fait de la commune de Garrigues-Sainte-Eulalie leur repère pour prôner l’agriculture biologique et locale. Pour la 21ᵉ fois au total, la toile a été déployée. Un thème principal a été choisi : l’alimentation, chère aux producteurs gardois, tout en s’interrogeant sur l’avenir et l’évolution de l’agriculture.
Le week-end festif avait débuté par une démonstration d’un moulin mobile. Des céréales, produites par des paysans du département, ont été moulues puis vendues.
À 17h, l'Addearg (ndlr : l'association pour le développement de l'emploi agricole et rural dans le Gard) a présenté le parcours de jeunes paysans et paysannes installés. Après la pratique, place à la détente en musique, avec la montée sur scène d’un premier groupe, nommé Cocagne à 20h, avant que Banan'N Jug prennent le relais pour animer la fin de soirée.
« Nous n’avons pas oublié la crise agricole de l’hiver dernier »
Dimanche 6 octobre, ce sont les producteurs qui ont pris possession des lieux, lors du traditionnel marché paysans, pour proposer leurs produits en faisant découvrir de nouvelles saveurs. À 10h, Julia Chatal, ingénieure agronome et Arnaud Vens, venant de Greniers d'abondance et Didier Marion, le porte-parole de la Confédération paysanne du Gard, se sont réunis lors d’une table ronde autour de l'alimentation.
« Il faut repenser complètement le modèle agricole et la répartition de la nourriture »
« Nous avons choisi ce thème car nous n’avons pas oublié la crise agricole de l’hiver dernier ». Il y a une réalité : presque 30 % de la population française qui ne mange pas à sa faim, parce que l’accès à une alimentation de qualité n’est pas possible pour tout le monde », fait remarquer Didier Marion. Avant de poursuivre : « On a des bons produits, mais les gens n’ont pas les sous pour les acheter. Il faut repenser complètement le modèle agricole et la répartition de la nourriture. Les agriculteurs voient évoluer la situation de manière pessimiste, car ils sont pieds et poings liés envers leurs coopératives et ils n’ont pas d’issue. Si on n’en construit pas un autre, ils continueront à perdre de l’argent », alerte t-il, tout en réclamant une « sortie des traités de libre échange, des prix minimums d’entrée et une protection sociale ».
La Confédération paysanne représente, aux dernières élections professionnelles, aux alentours de 20 % des agriculteurs. 150 sympathisants composent ce syndicat bien décidé à enrichir les débats pour “produire et nourrir autrement” afin de poser des bases solides autour de l’alimentation et de l’agriculture de demain.