GARD RHODANIEN Au 1er janvier, les professionnels n’auront plus accès aux déchetteries de l’Agglomération
Une réunion publique à destination des professionnels du Gard rhodanien se tenait ce mercredi soir à Codolet, avec un thème : leurs déchets.
Car il y a du changement au 1er janvier : on a beaucoup parlé de la mise en place effective de la redevance incitative pour tout le monde, moins de la fin de l’accès aux déchetteries intercommunales pour les professionnels. Jusqu’ici, les professionnels du territoire payaient une vignette annuelle pour y accéder autant de fois qu’ils le voulaient. C’est donc fini, et c’est la loi : « Ça fait deux ans qu’on essaie de trouver une solution, car la loi nous impose la traçabilité des déchets, ce que nous n’avons pas la capacité de faire dans l’ensemble de nos déchetteries », explique le président de l’Agglo, Jean-Christian Rey, au milieu d’un débat parfois houleux.
Concrètement, il faut désormais savoir combien de fois chaque professionnel vient à la déchetterie, peser chaque type de déchet et être en mesure de lui sortir un récapitulatif annuel, qui pourra lui être demandé par les services de l’État. Infaisable donc dans les déchetteries intercommunales, souvent trop petites pour recevoir l’équipement nécessaire, qui vont donc être réservées aux seuls particuliers. Pour les professionnels, l’Agglo a d’abord envisagé de leur consacrer celle de Connaux, avant d’y renoncer. Finalement, c’est un privé, l’entreprise Dumas, zone de Bernon à Tresques, qui ouvre un centre de valorisation.
L’entreprise était donc à Codolet pour présenter sa solution, qui sera pour l’heure la seule du territoire, même si les professionnels pourront aller sur les territoires voisins du moment qu’ils payent pour déposer leurs déchets. Spécialisée dans la ferraille et la déconstruction d’automobiles, l’entreprise Dumas se diversifie donc en ouvrant un centre de valorisation capable d’accueillir les flux des professionnels, plus les pneus et l’amiante, que les déchetteries publiques ne récupèrent pas.
Le site, d’ores et déjà équipé, « est prêt », selon Thierry Dumas, à la tête de l’entreprise. Reste que pour les professionnels, il faudra se rendre à Tresques, là où auparavant ils avaient plus de choix. Et il faudra payer à la tonne : 59 euros HT pour les déchets verts, 40 euros HT pour les papiers et les cartons, 159 euros HT pour les plâtres et plaques de plâtre et jusqu’à 429 euros HT pour l’amiante, « les prix du marché », souligne Thierry Dumas. Un sacré surcoût pour certains, qui payaient jusqu’ici 650 euros maximum par an. Ça évoluera lorsque les différentes filières auront adopté leurs REP, pour Responsabilité élargie du producteur : à partir de ce moment-là, les professionnels s’acquitteront d’une éco taxe à l’achat de leurs matériaux, et le coût de leur dépôt en centre de valorisation sera pris en charge en partie ou entièrement par leur éco organisme. Reste que la mise en place de ces filières REP a pris du retard, en tout cas pour nombre d’entre elles.
Quant aux déchetteries intercommunales, elles verront dans le courant de l’année 2024 leur accès régulé par des cartes magnétiques pour chaque usager particulier, histoire là aussi de tracer les déchets. Et, avec la sortie des déchets professionnels du circuit public, l’Agglo espère une baisse du tonnage qu’elle collecte de 30 %.