GRAND AVIGNON Venez chanter « La Flûte enchantée » à l’Opéra !
Samedi 20 et dimanche 21 janvier, l’Opéra du Grand Avignon propose un opéra participatif d’après la célèbre oeuvre de Mozart, « La Flûte enchantée ». Un événement ouvert au plus grand nombre.
« C’est une très belle expérience, un projet inclusif, qui intègre tous les publics, y compris un public empêché », avance le vice-président du Grand Avignon, délégué au Spectacle vivant, Claude Morel. Une expérience menée chaque année à l’Opéra du Grand Avignon, dans l’idée de démontrer que « l’opéra est accessible à tous sans pour autant en dégrader la qualité », reprend l’élu.
Le principe est simple : on prend un opéra connu de tous ou presque, ici « la Flûte enchantée » de Mozart, « dans un format raccourci, en Français, avec toutes les composantes de l’opéra, les décors, les costumes, l’orchestre dans la fosse. La particularité étant qu’à certains moments, le chef d’orchestre se tourne vers la salle, pour la faire chanter », présente le directeur de l’opéra du Grand Avignon, Frédéric Roels. Un principe venu d’Italie, proposé à Avignon avec les italiens du Teatro Sociale di Como, et coproduit avec l’Opéra de Rouen. Il est mis en scène par Caroline Leboutte, qui en a fait « une fable sur la guerre et la réconciliation », avance Frédéric Roels, et dirigé par Débora Waldmann, la directrice musicale de l’Orchestre national Avignon Provence.
L’idée étant donc d’ouvrir cet opéra participatif au plus grand nombre, donc à un certain nombre d’écoles, du territoire élargi (on y retrouvera des élèves de Rochefort-du-Gard ou encore de Pont-Saint-Esprit pour le Gard), et au public sous toutes ses formes, y compris en situation de handicap. « C’est un projet pour tous, nous avons tenu à faire un effort sur l’accessibilité », note le directeur. De fait, le spectacle sera ouvert aux personnes sourdes et malentendantes : l’Opéra a travaillé avec l’association Urapeda, spécialiste de la question, sur une chorégraphie en langue des signes française, un chant signé. Une chorégraphie à retrouver sur le site Internet de l’Opéra pour s’entraîner. « Nous avons également réalisé avec l’Unapei un livret facile à lire et à comprendre, pour les personnes en situation de handicap, dyslexiques ou qui ne parlent pas très bien le français », rajoute la responsable des actions culturelles de l’Opéra du Grand Avignon, Jessica Le Pape.
Les personnes malvoyantes et non-voyantes ne sont pas laissées de côté. « Nous avons réalisé des maquettes en relief et en braille des personnages et du décor, mais aussi de l’opéra et de la salle », présente-t-elle. L’Opéra a aussi travaillé avec l’Institut médico-éducatif Saint-Ange, à Avignon, pour faire fabriquer à ses élèves une maquette du décor. « On se sert de l’art comme levier d’inclusion, l’art et la culture permettent de dépasser beaucoup de choses », relève la cheffe de service à l’IME, Isabelle Beaugendre. « La déficience intellectuelle n’implique pas une déficience sensorielle, ils ont la même sensibilité à l’art », rajoute le directeur de l’IME Bruno Pradalet.
Cet opéra participatif est ouvert à tous les autres aussi, notamment au niveau tarifaire, les places démarrant à 5 euros. Et parce que participer à un opéra demande un minimum d’apprentissage, des ateliers dédiés gratuits sur inscription seront proposés les samedis 6, 13 et 20 janvier, et dimanche 21 janvier, ces deux derniers ateliers se produisant juste avant les représentations. Et, avec le soutien de Fedora-NextStage, l’Opéra proposera deux ateliers à destination des personnes malentendantes et malvoyantes le samedi 20 janvier. Quant aux scolaires, ils bénéficieront de quatre séances dédiées. 2 142 élèves en tout y participeront.
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