PONT-SAINT-ESPRIT Au Festival des arts, le handicap se fait oublier
L’institut médico-éducatif de la Barandonne, à Pont-Saint-Esprit, accueillait ce mardi la première édition du Festival des arts. L’idée de l’événement est résumée par le directeur de l’IME Pascal Chaume : « montrer que les enfants de ces établissements sont eux aussi capables de produire de l’art et de bénéficier d’un festival de ce type. »
Au programme : démonstrations de Zumba, théâtre, chant, chorale, expositions des différents ateliers et pour finir un concert du groupe Pakalo. « Le but est de restituer toutes les pratiques artistiques des établissements », note Marion Kesler, professeure spécialisée à l’IME, à l’initiative de l’événement mené en partenariat avec la Moba, l’IME des Violettes, celui des Hamelines, les collèges George-Ville et Notre-Dame, le lycée professionnel privé Sainte-Marie de Bagnols ou encore l’ITEP d’Alès.
Autant d’enfants et d’adolescents qui créent au quotidien lors de leurs ateliers, « mais qui souvent n’ont pas accès au monde artistique, aux musées, aux festivals », note Pascal Chaume. L'événement est donc l'occasion, aussi, de « marquer le coup », rajoute-t-il, car « pour ces enfants qui ne sont pas dans l’école ordinaire, il n’y a pas de remise de diplôme. »
L’IME de la Barandonne, qui fêtera ses 50 ans à la rentrée, compte 55 places et 20 places à domicile pour des jeunes atteints de déficience intellectuelle âgés de 10 à 20 ans. « Mais déficience intellectuelle, ça veut tout et rien dire, ce sont pour la plupart des enfants qui, s’ils avaient été éduqués dans de bonnes conditions, ne seraient pas ici », affirme Pascal Chaume. Et ici, ils suivent cinq ateliers de préparation professionnelle, comme maçonnerie, multi services, espaces verts et hygiène alimentaire et service, car « à 95 % ils partent en ESAT pour travailler, nous les accompagnons jusqu’à ce qu’ils trouvent un boulot, et même ensuite », rajoute-t-il.
Et côté artistique, les élèves de l’IME suivent plusieurs ateliers, dont un atelier théâtre avec l’auteur et comédien bagnolais Nicolas Maury. Le festival était donc l’occasion de mettre tout ce travail à l’honneur. En tout cas au premier plan, reléguant de ce fait le handicap au second. L’occasion aussi de constater ce que martèle Pascal Chaume : « ces enfants sont brillants. »