Même lieu, même heure, même configuration que mercredi dernier pour le débat d’orientations budgétaires, donc une majorité réduite, sans opposition pour présenter le budget : ce jeudi soir encore, la séance du conseil municipal a permis à la maire de dérouler, sans interruption, ce qui ressemble fort à un programme. C’est le jeu, puisque les budgets primitifs dans les communes doivent être votés avant le 15 avril, même lorsqu’une élection doit intervenir.

Alors Claire Lapeyronie a pu évoquer le résultat de clôture de l’exercice budgétaire 2023, à 4,6 millions d’euros, tout en le tempérant : « On pourrait croire que ce résultat est très important par rapport à 2022, mais il inclut les 2,6 millions de la vente de l’Hôtel-Dieu. » En ôtant cette rentrée exceptionnelle, on est autour des 2 millions d’euros d’excédent, un résultat stable. « C’est le signe d’une bonne gestion », commente la maire. De quoi « dégager des marges importantes pour rénover la piscine municipale », un projet qui n’était pas vraiment prévu initialement, sur lequel la municipalité va mettre 344 000 euros en 2024, et 255 000 euros en 2025. « Il y a un enjeu environnemental, 70 mètres cubes d’eau partent chaque jour dans la nature, et un enjeu d’éducation, car on pourra l’ouvrir plus longtemps, du 1er juin au 30 septembre pour les scolaires », développe Claire Lapeyronie.

L’occasion aussi, puisque les taux de fiscalité locale se votent à l’occasion du budget, d’indiquer qu’ils ne bougeront pas en 2024, en tout cas sur la part communale. Le taux de taxe sur le foncier bâti va donc rester à 59,15 %, celui sur le foncier non-bâti à 99 %, et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires à 23,24 %.

Concernant le budget primitif en lui-même, il monte à 19,96 millions d’euros en fonctionnement et 9,36 millions en investissement, « un total jamais égalé », souligne Claire Lapeyronie. Côté fonctionnement, les charges à caractère général sont en baisse, de 3,27 millions d’euros en 2023 à 3,25 millions en 2024, « ce qui est essentiel pour dégager des marges de manoeuvre pour investir », commente la maire. De fait, le virement à la section d’investissement passe de 3,2 millions en 2023 à 5,6 millions cette année.

Sur l’investissement, le gros de la somme, 7,7 millions d'euros, sera consacré à des travaux. 3,3 millions serviront à acheter le terrain du futur collège, 173 000 euros seront mis sur la Cazerne, 139 000 sur l’église Saint-Saturnin, 128 000 sur le prieuré Saint-Pierre, notamment pour rénover sa porte, 281 000 euros dans de la voirie et du foncier, 98 000 euros dans les équipements sportifs ou encore 92 000 euros dans les écoles. 504 000 euros seront alloués aux moyens des services, une somme en forte augmentation (elle était de 314 000 euros l’année dernière), notamment pour acheter la fameuse balayeuse attendue de longue date. Enfin, 1,4 million d’euros ira au remboursement de la dette, ce qui n’empêchera pas la municipalité d’emprunter 900 000 euros cette année, « un emprunt qui ne dégrade pas la capacité à emprunter et arrive à faire baisser le poids de la dette », affirme la maire.

Claire Lapeyronie conclura en affirmant que son budget était « solide, sérieux et engagé pour les Spiripontains » et en annonçant que « Pont-Saint-Esprit est sortie du gouffre financier. » Reste à voir le poids qu’aura cet argument dans la campagne en cours.