PONT-SAINT-ESPRIT Vers « un niveau d’investissement qui n’a jamais été aussi élevé » en 2024
Pas d’opposition, pas de débat : les élus qui siègent toujours au sein du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit, tous membres de la majorité après les démissions de l’opposition et des dissidents de la majorité, ont présenté les orientations budgétaires pour 2024 mercredi soir.
Dans les autres communes, on parle d’un débat d’orientations budgétaires. À Pont-Saint-Esprit aussi, officiellement tout du moins. Pour être plus juste, dnas le contexte actuel on parlera plutôt d’une présentation, au sein d’une salle des fêtes où on comptait moins d’élus que de public. Public dans lequel on apercevait les huit dissidents démissionnaires, l’ancien maire Roger Castillon, mais aucune des deux têtes de liste déclarées face à la maire sortante pour l’élection municipale partielle intégrale des 28 avril et 5 mai prochains, Emmanuel Le Pargneux et Gérome Bouvier.
La maire Claire Lapeyronie a la main sur cet instrument fondamental qu’est le budget, que la loi l’oblige à le voter avant le 15 avril, soit avant l’élection, et a donc pu longuement développer. Elle démarrera en affirmant que les services des finances publiques « ont validé la trajectoire budgétaire de Pont-Saint-Esprit » et que les finances de la ville « n’ont jamais été aussi saines. » Et ce malgré une augmentation des dépenses de fonctionnement, due à la hausse des coûts de l’énergie et à l’inflation, à des intérêts de la dette « qui explosent entre 2023 et 2024, avec une augmentation de 175 000 euros », précise la maire, une augmentation des dépenses de personnel due « aux mesures gouvernementales de revalorisation des agents », même si ces dépenses de personnel représentent 65 % des dépenses de fonctionnement en 2024, contre 70 % en 2022. La preuve « que nous maîtrisons ces dépenses », souligne Claire Lapeyronie.
Un point sur la dette : la capacité de désendettement est passée de 6,2 années en 2020 à 3,5 en 2024, soit « loin des seuils d’alerte placés à 10 ans », glisse la maire, une dette constituée à 31 % d’emprunts à taux fixes, à 30 % indexés sur le livret A et à 37 % de taux variables. Quant à l’épargne brute, elle est à 6,3 millions d’euros, « un bon indicateur » de la santé financière de la ville, pour l’édile.
Claire Lapeyronie et ses adjoints sont ensuite revenus sur les projets à venir en 2024, avec un budget d’investissement de 7,7 millions d’euros. En tout, « près de 12 millions d’euros seront investis d’ici à 2027 », avance la maire, avec 471 000 euros pour finir l’escalier Saint-Pierre, 175 000 euros pour l’église Saint-Saturnin, 6,2 millions d’euros pour l’Hôtel-Dieu — « avec un reste à charge pour la commune de 275 000 euros » précise Claire Lapeyronie —, 162 000 euros pour les écoles, 4,1 millions d’euros pour le nouveau collège et 600 000 euros pour rénover la piscine municipale. En 2024, la municipalité va aussi acheter une balayeuse pour remplacer celle qui avait brûlé en 2022, ainsi qu’un nouveau camion-benne.
De quoi proposer en cette année d’élection « un niveau d’investissement qui n’a jamais été aussi élevé », souligne Claire Lapeyronie. Pour le soutenir, les partenaires que sont l’État, la Région, le Département et l’Agglomération seront sollicités, et un emprunt de 900 000 euros sera contracté, « ce qui est en dessous du capital de la dette », précise-t-elle, comprendre que le désendettement se poursuivra malgré le nouveau prêt. De quoi faire dire à Claire Lapeyronie, à l’aube de la campagne, que le budget qu’elle présentera au vote jeudi prochain est « sérieux, engagé, au service des Spiripontains. »