PONT-SAINT-ESPRIT Vers une hausse de la taxe foncière
À huit jours du vote du budget primitif 2023 de la commune, le conseil municipal de Pont-Saint-Esprit s’est réuni mercredi soir pour le débat d’orientations budgétaires. Une information à en retenir : la taxe foncière sur le bâti va augmenter cette année, même si la mairie affirme que cette hausse sera indolore pour le contribuable.
C’est peu dire que le contexte actuel est morose pour les finances communales. L’adjoint aux finances Benjamin Desbrun l’évoquera longuement dans son rapport d’orientations budgétaires : 700 000 euros de dépenses supplémentaires sur l’énergie, 190 000 sur les intérêts d’emprunt, qui sont « pour une bonne partie à taux variables ou indexés sur le livret A », dans les deux cas à la hausse, précise l’adjoint, ou encore 200 000 euros d’imprévus pour refaire une partie de la toiture de l’Hôtel-Dieu, ça fait beaucoup. « Ça dépasse le million d’euros », souffle-t-il.
Résultat, « nous avons des arbitrages forts à prendre », avance Benjamin Desbrun. Ainsi, 300 000 euros d’économies sont prévus sur le fonctionnement, « sans impacter les services à la population. » La maire Claire Lapeyronie ira même jusqu’à dire que la majorité « s’est posé la question de la fermeture de la piscine municipale cet été » pour faire des économies. La section investissement n’est pas épargnée par les « arbitrages », avec 600 000 euros de moins. Cette section reste élevée, avec 8 millions d’euros de prévus (voir plus bas).
« Pour autant, malgré ces arbitrages forts, les projections sur le budget primitif laissent apparaître une épargne nette négative », d’un peu plus de 340 000 euros, explique l’adjoint aux finances. Pas soutenable pour la commune, surtout à l’orée de grands projets comme l’Hôtel-Dieu ou le nouveau collège. Alors il est question de se livrer à « un rééquilibrage » entre la fiscalité perçue par la ville et celle perçue par l’Agglo. Ainsi, le taux de la taxe sur le foncier bâti va augmenter de 3 points, pour passer de 56,15 à 59,15 %, et celui de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères, collectée par l’Agglo, va faire le chemin inverse, de 18 à 15 %, pour sa dernière année avant la mise en place de la redevance incitative.
De ce fait, cette hausse sera « sans impact pour le contribuable », affirme Benjamin Desbrun, longue démonstration à la clé. Mais pas sans impact pour les finances communales, de quoi lui permettre de mener ses projets, avec 8 millions d’investissements cette année. On y retrouve 913 000 euros pour l’Escalier Saint-Pierre, 372 000 euros pour les travaux de rénovation de l’église Saint-Saturnin, 700 000 sur celle de l’éclairage public, 789 000 euros sur l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat et l’aide aux façades, mais le plus gros sera les 3,3 millions d’euros mis sur le nouveau collège. S’il sera construit par le Département, c’est à la commune de trouver le foncier et de le mettre à disposition, ce qui fut fait par le truchement de l’Établissement public foncier, qu’il faut désormais rembourser.
« L’effort doit être collectif, on le demande aux Spiripontains et ici on sait à quel point c’est sensible », affirmera la maire en faisant référence aux turbulences de la fin de l’ère Baumet, lorsqu’une hausse brutale des impôts avait provoqué la chute de l’ancien ministre et maire depuis alors près de quarante ans.
Reste que « nous constatons que les promesses de campagne ne sont pas tenues », relèvera la nouvelle élue d’opposition Océane Augustin, en évoquant entre autres feu le budget participatif. « On agit en responsabilité », lui répondra Benjamin Desbrun, « on aurait aimé tenir les promesses de 2020, mais il y a un principe de réalité », appuiera la maire. Le budget primitif sera voté jeudi prochain.