FAIT DU JOUR Caissargues veut mettre le frelon asiatique en boîte
Pour lutter contre le Vespa velutina nigrithorax (aussi appelé frelon asiatique), qui s’attaque aux abeilles, la municipalité de Caissargues a investi dans des pièges, qui sont dispersés à plusieurs endroits de la commune, pour capturer l’indésirable insecte.
Il est arrivé dans le sud-ouest de la France en 2004. La légende dit qu’il aurait fait le voyage jusqu’à l’Hexagone avec la livraison d’une poterie chinoise. Près de vingt ans plus tard, l’insecte est devenu un nuisible et même un fléau. Plus qu’un prédateur, c’est une véritable menace pour les abeilles européennes, qu’il massacre minutieusement.
Le danger est tel que c’est une authentique guerre qui est livrée pour exterminer le frelon asiatique. Dans ce combat, Sébastien Thomas, un apiculteur installé à Caissargues, a alerté sa municipalité. « On en trouve partout. Autour de Caissargues, il doit y en avoir une dizaine. Plus tous ceux que l’on ne voit pas. Bientôt, tout le pays sera envahi. »
Un frelon asiatique peut tuer 70 abeilles par jour
Il faut dire qu’un frelon asiatique peut tuer 70 abeilles par jour. Sachant qu’un nid peut comporter plus de 500 individus, il est potentiellement mortel pour 35 000 abeilles. Sébastien Thomas rappelle que le temps presse : « C’est maintenant qu’il faut intervenir, jusqu’au mois de mai, car les reines n’ont pas encore constitué leur colonie. À partir de juin, les nids seront pleins de frelons. »
L'apiculteur invite tout un chacun à lutter contre ce fléau avec des pièges de fortune : « On peut faire des pièges avec une bouteille en plastique. Vous faites une petite ouverture en pliant les ailettes à l’intérieur et un fond. Vous mettez un mélange de vin blanc, bière ambrée et grenadine. Quand il sera temps de piéger le frelon, il faudra mettre des appâts carnés comme de la pâtée pour chat, des crevettes ou des anchois. »
Si la méthode est artisanale, elle permettrait de limiter la prolifération de l’espèce. À l’appel de l’apiculteur, la ville de Caissargues a répondu avec l’achat de six pièges à frelons qui sont placés à des endroits stratégiques, mais gardés secrets, de la commune. Il faut dire, qu'elle a fait ses comptes : « L’année dernière, l’intervention d’une nacelle pour déloger un nid de frelons asiatiques installé à proximité d’une école avait coûté 1 038€ contre 130€ pour l’achat de six boîtes-piège », explique Stéphane Paironneau, le responsable du service technique.
« Les municipalités du Gard commencent à prendre le problème au sérieux »
La Mairie de Caissargues s’est fournie chez ICKO, le spécialiste du matériel d’apiculture. Joël Ferrer, le responsable du magasin de Garons connaît bien son nouvel ennemi : « Contrairement au frelon européen, qui est un comme un gros airbus toujours en mouvement, l’asiatique maîtrise le vol stationnaire comme l’hélicoptère. Il se place devant la ruche et fait un carnage. »
Le commerçant propose depuis quelques années des produits pour attirer et piéger l’insecte avec les fameuses boîtes adoptées par Caissargues : « Les municipalités du Gard et de l’Hérault commencent à prendre le problème au sérieux », constate Joël Ferrer.
Il faut bien trouver le moyen de stopper la prolifération de ce fléau qui, en France, étend son territoire de 80 kilomètres par an. La boîte-piège, qui coûte environ 30€, est rouge, car, comme le taureau, le frelon serait attiré par cette couleur. Les spécialistes ont aussi constaté qu’une fois que spécimen est piégé dans la boîte, il attire ses semblables. Si vous découvrez un nid de frelons, il est fortement conseillé de se tenir éloigné. Les piqûres de l’insecte sont extrêmement douloureuses et dangereuses. Il faut appeler la mairie de sa commune pour qu'elle contacte un apiculteur.
Depuis 2012, le frelon asiatique Vespa velutina nigrithorax est classé au niveau national dans la liste des dangers sanitaires de deuxième catégorie pour l'abeille domestique sur tout le territoire français et il a été reconnu et classé comme nuisible par l'Union européenne en 2016.