Le président américain a annoncé, mercredi soir, des nouveaux droits de douane à toute la planète. L'Europe et notre pays ne sont pas épargnés. 20 % pour nous, 34 % pour la Chine, 10 % pour le Royaume-Uni. Des taxes qui viennent s'ajouter à celles sur les produits étrangers qui entrent sur le sol américain. Ou encore les voitures importées aux États-Unis désormais imposées à 25 % supplémentaires. Mais la Maison-Blanche ne semble pas décidée à s'arrêter en si bon chemin. D'autres taxes pourraient suivre. Pourquoi Donald Trump fait-il cela ? Et quelles sont les conséquences pour la France et le Gard ? D'abord, il paraît évident que l'économie américaine n'est pas dans une forme exceptionnelle et la dette abyssale du pays nécessite probablement de la part du champion de l'immobilier un moyen de protection du marché US. Pour renflouer les caisses, il déclare la guerre commerciale à tout le monde. Branle-bas de combat en Chine qui vit des exportations mondiales. Des contre-mesures pourraient arriver pour calmer les ardeurs des Américains. Pour le moment, Trump n'est pas inquiet, bien au contraire. Du côté de la France, ces nouveaux droits de douane américains toucheront particulièrement le secteur des vins et des spiritueux. Et cela risque de faire mal. Les States sont le premier marché étranger pour les vins et les spiritueux français. Il pèse un quart de la valeur totale des exportations françaises en 2024, selon les chiffres annuels de la Fédération française de la filière. Malheureusement, notre département du Gard est directement concerné. Et pourrait subir les impacts les plus forts avec les autres régions dont la viticulture est au cœur de son économie. La Chambre d'agriculture Occitanie rappelle que le bassin du Languedoc-Roussillon est le premier vignoble de France pour la production de raisins de cuves, principalement dans l’Hérault (37 % de la surface), l’Aude (30 %), mais aussi le Gard (24 %) et les Pyrénées-Orientales (9 %). 23 % du vin français en volume (40 % pour les vins rouges et rosés) en 2023 ont été produits sur nos terres. Mais le chiffre probablement le plus parlant ce matin est celui-là : 865 millions d’euros de vins exportés en 2023 ! Il ne s'agit plus de transactions boursières, mais d'hommes et de femmes qui vont se retrouver en très grande difficulté si, de l'autre côté de l'Atlantique, on va au bout de cette logique purement économique. Devrait-on dire exclusivement cynique.