Définitivement ancrée dans le paysage des festivals du Gard, la fête du pois chiche est un événement culturel incontournable des amateurs de musique et de spectacle vivant en général. « L’édition 2022 a été une super édition, le public était au rendez-vous. Ce fut intense, joyeux et lumineux sauf au niveau économique car nous avons constaté un gros trou dans nos finances », entame la présidente du KPCM (Kollectif du pois chiche masqué) qui organise cet événement, Emma Ansaldi. Vous êtes donc prié, mais nous ne devrions pas vous le rappeler, de participer aux frais. C'est la spécificité de ce festival, c'est le spectateur qui décide combien il met de sa poche pour vivre une expérience quasi unique.

« Il a fallu rattraper ce retard économique alors nous avons fait le choix d’enlever la grande scène qui coûtait cher au profit de plusieurs plus petites avec des artistes tout aussi intéressants. L’association Les Ravis de la Carcarie, qui était à l’origine de la fête, nous a prêté de l’argent, mais nous devons rembourser nos dettes en construisant une nouvelle édition. »

Le pois chiche a son festival tout public à prix libre qui se déroule à Montaren-et-Saint-Médiers, capitale de la légumineuse, petite bourgade de 1 500 habitants. Un sacré remue-ménage quand déboulent 8 500 festivaliers pour trois jours de fête. « Pour la 16e édition de la fête du Pois Chiche, et comme depuis plusieurs années maintenant, nous avons souhaité proposer une programmation aussi variée que qualitative, afin de faire découvrir à notre public des artistes venant de tout horizon, déroule Emma Ansaldi. Toujours pensé avec comme objectif que le public puisse déambuler sur les différentes places du village et découvrir de nouvelles propositions artistiques, nous avons souhaité conserver plusieurs espaces différents de programmation. »

Comme toujours, c'est sur trois sites que se développera ce festival : les petits jardins, le centre historique avec sa place to Chiche, et la guinguette accueilleront une grande partie de la programmation des journées avec notamment les siestes musicales, des ateliers pour les enfants, le musée international du pois chiche et beaucoup d'autres animations.

« La programmation est à 98 % composé de groupes Occitans, sauf les Japonnais de Paranoïd Void qui viennent parce qu'ils font leur première tournée en Europe et qu'ils se produisaient pas loin d'ici. Ce festival est intergénérationnel et on y parle parfois l'occitan. Le baletti du dimanche rassemblera d'ailleurs tous les artistes qui veulent bien nous aider et soutenir cette fête. »

Les soirées familiales prendront également place sur cet espace, avec l'orchestre syncopatique (Montpellier, jazz New Orleans), MAQX (Arles/Béarn, musique traditionnelle post-apocalyptique) le vendredi soir, avant l'explosion du samedi soir qui regroupera FÜLÜ (Toulouse, electrobass), et la Vespa Cougroudoun Ourchestra (Toulouse, fanfare organique de transe carnavalesque) qui viendra clôturer le désormais traditionnel Orgasmiche Poichivari, la déambulation nocturne qui ira de la place du plan jusqu'aux petits Jardins.

« Le temple de la fête du pois chiche sera par ailleurs investi le dimanche, avec le concours de recette Mireille Dumas, les peigneurs de girafe qui viendront animer le repas du midi, les animations en continu durant la fête et la criée du mythique crieur public de la Croix rousse. Nouveauté pour cette année, un grand bal collectif de soutien au collectif du pois chiche masqué est organisé et tous les artistes souhaitant y participer sont les bienvenus, afin de soutenir la fête et l'association. »

« Nous réalisons tous ensemble, le bureau, l'équipe, le CA, le CO, les bénévoles, partenaires et les festivaliers ce moment hors du temps, explique la présidente Emma Ansaldi. Ici, on a une histoire. On est en perpétuel mouvement, rien n'est figé. On fait exister le pois chiche, on le rend vivant et il vit vraiment ! Il nous prend au corps et l'âme, c'est bien plus qu'une simple fête de village. Ça va au-delà même du festival. »

Depuis 2009, les énergies de plusieurs associations de Montaren-et-Saint-Médiers se sont unies pour organiser cette fête. C'est ainsi que le KPCM est né. Ce collectif avait pour objectif de promouvoir la fête populaire, les musiques actuelles et traditionnelles et de développer la culture. Le collectif regroupe une vingtaine d’associations, plus de 50 membres individuels et elle fédère plus de 200 bénévoles.

La Fête du pois chiche ne cesse de s’ouvrir à de nouvelles perspectives ! Un exemple ? Maintenir l’équilibre environnemental malgré le succès grandissant de la fête n’est pas chose facile. C’est pourquoi le KPCM ne s’est pas privé de bonnes intentions. Depuis la première édition, sont mises en place des actions pour limiter l’impact du festival sur l’environnement.

Le KPCM est ainsi devenu référent en bonnes pratiques écologiques au sein de la fédération des musiques actuelles du Gard (FEMAG) et de la fédération régionale. Il forme et conseille d’autres structures régionales qui veulent suivre cette voie dans leurs événements ou leurs actions.

Et cela n’empêche pas d’avoir une bonification économique. Favoriser les modes de production et de consommations locales permet de renforcer la prospérité économique de ce territoire. « Nous valorisons la production artisanale locale pour générer de réelles retombées économiques sur le territoire. Nous créons autant que possible une relation de proximité avec les prestataires de services et fournisseurs. Ainsi, 85 % des recettes du festival sont directement reversées sur le territoire. Nous faisons découvrir notre territoire en collaborant avec les offices de tourisme locaux. Chaque année, quelques festivaliers découvrent notre territoire et décident d'y revenir. Nous valorisons également la production artistique à des artistes locaux. »

C'est dans cette ambiance de fête et de musique que les organisateurs se sont entourés de spécialistes de la prévention et de la réduction des risques en milieu festif pour accompagner au mieux les festivaliers tout au long du weekend. La fête du pois chiche opte ainsi pour une signalétique homogène et nationale afin de localiser les espaces clés d’un événement avec « Label et la fête ».

En plus de l'éco responsabilité qui est menée, le festival a su également prévenir et réduire les risques lors de leur événement. Un événement entièrement gratuit avec un budget prévention qui s'élève à 8 000 euros, c’est rare ! Des associations de prévention/réduction des risques présentes, des navettes gratuites, des éthylotests, de préservatifs, des casques pour enfant, des bouchons d'oreilles, de la documentation, de l'eau fraiche gratuite ainsi que de l'orange coupée en morceau, des cendriers de poches, une signalétique très visible pour indiquer les espaces de préventions, des bracelets pour reconnaître les SAM, des éthylomètres, des sous-bocks à message préventif.

L’ouverture du festival se tiendra le 2 juin à 19h30 à la Guinguette, la Poichichade aura lieu quant à elle le 3 juin à 11h30 sur la Place to Chiche, juste avant le Chich’Rémorial avec un échauffement à 12h30 aux petits jardins. En soirée, place à l’Orgasmiche poivrichari à partir de 23h. Le dimanche à 11h30, dans le village, c’est l’heure du réveil en fanfare avec, une heure plus tard, le concours de recettes Mireille Dumas aux petits jardins. La criée aura lieu ce même dimanche à 16h30, avant le fantastik embrasement du pois chiche.

Plus d'infos ici. Comment aider l'association et/ou le festival en faisant un don ? Pour devenir bénévole, c'est ici.