ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les indiscrétions politiques de la semaine !
Nîmes Municipal Olympique ? Les Nîmois attachés à leur club de foot n’ont plus qu’une obsession depuis des mois : le rachat du club par de nouveaux repreneurs. La relation entre les supporters et le président actuel est au point mort et rien ne semble en capacité de changer la donne. Peut-être que le projet dantesque de futur stade aurait pu permettre à chacun de retrouver ses esprits. Et la volonté de faire un pas vers l’autre. Mais tout a capoté quand la Ville a refusé le permis de construire du complexe immobilier, se rangeant derrière la décision de la Commission nationale d’aménagement commercial (CNAC). Et désormais, chacun veut tourner cette mauvaise page. Empêtré en National, Nîmes Olympique n’a pas encore dit son dernier mot et pourrait sportivement se sauver. Ensuite ? C’est la vente du club qui doit s’enclencher. Et vite. Les repreneurs, en coulisse, sont prêts à regarder le dossier nîmois. Jean-Jacques Bourdin, le président d’honneur, a activé ses réseaux. Les élus nîmois Nicolas Rainville et Julien Plantier aussi. Mais Rani Assaf est-il disposé à vendre ? Et surtout à quel prix ? Personne ne le sait, mais tout le monde suppute… Une alternative est pourtant possible. Pour le moment, elle germe dans quelques esprits. Celle du rachat par la ville de Nîmes du club via une société d’économie mixte. C’est d’ailleurs tout à fait possible. Une ville voisine l’a déjà fait en 2021 : Béziers. Son maire Robert Ménard, a décidé, par le biais d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), de racheter 68,89 % des actions du Rugby AS Béziers Hérault, détenues jusqu’alors par la société Passion Ovalie. À Nîmes, comme l’a expliqué à de nombreuses reprises Jean-Paul Fournier, Nîmes Olympique fait partie du patrimoine. En sus, la Ville est propriétaire du stade des Costières. Et veut axer sa politique sportive sur la formation des jeunes, à l’arrêt chez les Crocos depuis la fin du centre de formation. Tout le monde le sait par ailleurs, des Crocos en forme c’est aussi des retombées positives pour la Ville, en termes de notoriété, d’activité économique locale, mais aussi de renforcement du lien social. Et une belle côte politique pour le maire au plus proche de sportifs victorieux… Enfin, ne soyons pas dupes : les clubs sportifs professionnels ont toujours bénéficié de subventions de la part des collectivités territoriales. Il suffit de regarder les budgets du foot, du hand et du rugby pour en avoir le cœur net. Ici à Nîmes mais aussi dans toutes les villes de France. Qui pour certaines sortent un bien plus gros chèque… Alors, si demain Nîmes Olympique repassait sous giron public ? Même pour quelques années, le temps de redonner du sens au club et quelques perspectives heureuses. Avant de trouver des repreneurs ambitieux… Et puis, la Mairie n’est pas forcément contrainte de faire cela seule avec l’Agglo. La région Occitanie, mobilisée sur la formation sportive, ou encore le Conseil départemental du Gard pourraient parfaitement intégrer l’actionnariat de cette hypothétique société d’économie mixte. Il suffit d’un peu de volonté politique si l’attachement au patrimoine local sportif est aussi réel qu’on le dit. Il faut aussi, reconnaissons-le, faire entendre raison au président actuel. Ce qui n’est pas une mince affaire. Mais en quatre mandats, Jean-Paul Fournier a déjà eu affaire à des contextes difficiles ou des personnalités résistantes. Il a toujours su trouver des solutions. Dans la dernière ligne droite de son mandat, il a une occasion en or de rassembler une dernière fois les Nîmois derrière lui. Comme un grand capitaine.
Les honneurs pour Max. Alors que l’annonce avait été faite au Journal officiel l’été dernier, le maire historique d’Alès, Max Roustan, a reçu par courrier l’officialisation de la venue du président du Sénat, Gérard Larcher, pour la remise des insignes de chevalier de la Légion d'honneur. Cette cérémonie se déroulera le 15 mars prochain au Pôle Mécanique d’Alès. Elle vient récompenser la longévité de l’élu, en activité politique depuis près de 60 ans et maire de la deuxième ville du Gard depuis près de 40 ans. Vice-président à la Région, député à deux reprises, ironie de l’histoire, il a été aussi élu sénateur du Gard en 2017. Mais fidèle à Alès, il a préféré démissionner. Le 15 mars prochain, de nombreux élus et amis seront à ses côtés pour ce moment de sacre républicain. Qui marque aussi la dernière année à la tête de la Ville pour Max Roustan. Il devrait remettre son écharpe en 2025 pour ses 30 ans de règne et donner tous les pouvoirs à son plus proche ami politique qui ne lui a jamais fait défaut : Christophe Rivenq…
Quelle doublure pour Lucchini ? Et non, on ne parle pas de l’acteur Fabrice Luchini, mais de son quasi-homonyme gardois, Pierre Lucchini, le maire de Moulézan. Ce dernier, présumé innocent et qui a certainement le sentiment de se retrouver dans un film dramatique, est soupçonné d'avoir produit des faux avis pour influer une enquête publique dans sa commune, concernant l’installation d'éoliennes. Alors que son président à l’agglomération, Franck Proust, a décidé de lui retirer ses délégations et sa vice-présidence, même s’il n’a pas été condamné, la question à l’Agglo porte depuis plusieurs jours sur son remplacement. Selon nos informations, il s’agira de Michel Verdier, maire de Saint-Côme-et-Maruéjols. Actuellement membre du Bureau communautaire, délégué à l’Agrotourisme, l’édile va prendre du galon en devenant vice-président en charge de l’Agriculture. Un choix qui fait grincer les dents de certains maires et un en particulier, Jean-Jacques Granat, le maire de Manduel. Le Républicain, fidèle de Jean-Paul Fournier, espérait depuis des lustres un retour d’ascenseur de ses amis. Malgré son insistance, le conseil communautaire du 26 février devrait toutefois entériner le choix de Michel Verdier. L’amitié en politique, ce n’est bon que pour les naïfs... Ce serait d’ailleurs un bon scénario de film… avec Luchini évidemment.
Ciao Gérardo ? Les jours se suivent et ne ressemblent pas pour Gérardo Marzo, l’homme qui à la mairie est le plus proche de Jean-Paul Fournier. Alors que plusieurs élus ont souvent souhaité son départ, demandant au maire de calmer ses ardeurs, il a aussi subi le pire de ses ennemis qui ont fait courir les rumeurs les plus folles sur lui il y a quelques mois. Droit dans ses bottes, il a toujours gardé le cap et la confiance de son patron. Aujourd’hui, pourtant, il se pose légitimement des questions. Des propositions pour rejoindre la future liste et prendre la direction de la sécurité à Nîmes après 2026 ? Pourquoi pas ? Mais pour cela, il faut démissionner plusieurs mois avant. Et se faire rembourser près de deux ans de congés payés… Sans avoir la certitude d’une victoire prochaine. Il faut aussi avoir l’énergie et la volonté d’accompagner le successeur de Jean-Paul Fournier. Ce n’est pas, pour le moment, à l’ordre du jour…
Le fantôme. Il y a quelques semaines, on vous parlait de François Courdil. L’adjoint au maire de Nîmes est en effet absent des radars médiatiques et politiques depuis plusieurs mois. Alors que tout le monde avait jusque-là accepté son silence volontaire, désormais des élus à la Ville commencent à demander des comptes. « Il va rester en congés de son mandat politique pendant combien de temps ? Il est adjoint et bénéficie de la rémunération publique qui va avec. Absent de tous les évènements, de toutes les réunions, à un moment, soit vous démissionnez, soit vous reprenez vos activités », dénonce un conseiller municipal. La politique est cruelle, mais elle a aussi sa part de vérité…
Rani a soif. Alors que le président de Nîmes métropole, Franck Proust, a décidé de prendre à bras-le-corps le dossier Nîmes Olympique, il a reçu cette semaine l’association « Sauvons Nîmes Olympique » pour faire un point sur la situation du club. Un rachat probable en fin de saison ? Tout le monde a cela en tête sauf… le principal intéressé, le président des Crocos ! C’est embêtant quand même. À la Ville, c’est la consternation. « Rani Assaf ne respecte pas Jean-Paul Fournier et n’a pas daigné le voir. Nous avons décidé en solidarité, et par respect pour le maire, de refuser tout échange avec lui. C’est incroyable de voir la Métropole agir ainsi », dénonce un élu municipal. À l’Agglo, on a une autre vision : le président du Nîmes Olympique est la clé de la solution. « Rompre tout dialogue, c’est perdre un temps précieux », argumente-t-on. Balle au centre. Et Rani, lui, boit du petit lait.
Pétition électorale ? Le député Yoann Gillet a pris l'habitude de commenter sur les réseaux sociaux ou de réagir à l'actualité nîmoise, surtout quand il s'agit de faits divers ou d'insécurité. Un peu dans le logiciel de son parti, nous direz-vous. Cette fois, il a décidé d'aller plus loin et de lancer une pétition pour exiger du Gouvernement « qu’il agisse enfin pour de nombreux quartiers Nîmois devenus des zones de non-droit ». Selon lui, c’est « toute une ville qui se retrouve touchée. (…) Lâche, le Gouvernement ne semble pas décidé à régler les problèmes », assure le député Rassemblement national. Et d'égrainer les propositions de sa championne, Marine Le Pen : rétablissement des peines planchers, perpétuité réelle, retour au pays des étrangers condamnés ou encore présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre. Un bon programme d’extrême-Droite. Cette pétition, disponible en ligne, renvoie étonnamment directement sur le site Internet du député. Pourquoi s’embêter ? Et quitte à joindre l'utile à l'agréable, les internautes pourront aussi en profiter pour surfer sur les pages de l'intéressé. À y être, pour signer la pétition, il faut aussi renseigner quelques informations comme le nom, prénom, adresse électronique et téléphone. Non, on n’ose pas y croire, le député Rassemblement national n'aurait quand même pas l'intention de se constituer une base de données pour de futures communications ? Pas lui. Pas Yoann Gillet toujours prompt à redresser les torts. Non, on ne peut pas y croire.
Le facteur va passer à Pont-Saint-Esprit. L’annonce de la démission de six des sept élus de la liste d'opposition Union citoyenne spiripontaine, mardi, deux semaines après celle de huit élus dissidents de la majorité, a sonné comme un coup de tonnerre à Pont-Saint-Esprit. Il faut dire que l’éventualité d’une élection municipale partielle intégrale est désormais plus que probable, car si les élus démissionnaires de l’opposition ne sont pas remplacés par leurs suivants de liste, plus du tiers de l’assemblée aura démissionné. D’après nos informations, la maire Claire Lapeyronie a fait partir à ces suivants de liste un courrier leur demandant de siéger, comme le veut la procédure. Une fois qu’elle aura reçu leurs refus, ce qui ne fait guère de doute, une nouvelle élection devra être organisée dans un délai de trois mois, probablement avant l’été. D'ici là, le conseil municipal pourra, puisque le nombre d'élus restant permet d’atteindre le quorum, passer son budget. Quant à la maire Claire Lapeyronie, elle nous a confié qu’elle n’envisageait pas de démissionner, et compte bien repartir. Reste à voir contre qui.
Deaux à dos. La signature d’un compromis pour l’aérodrome de Deaux est imminente. Alors que la CCI Gard avait engagé un accord avec une entreprise de photovoltaïque pour la somme de 2,2 millions d’euros, ce sont finalement les communes de Deaux et de Vézénobres qui se sont manifestées. Cette dernière a décidé de préempter le terrain où se trouve l’équipement. Elle versera donc à la Chambre consulaire cette belle somme d’argent non sans avoir en tête la réalisation d’un projet de… photovoltaïque ! Ce qui va à l’encontre des souhaits du président d’Alès Agglomération, Christophe Rivenq, qui avait plutôt l’espérance de redonner un coup de jeune à cette zone aéronautique.
Les bijoux de famille. Alors que la CCI Gard vient de signer un compris avec la ville de Nîmes pour le rachat du Parc des expositions de Nîmes pour la somme de 3,9 millions d’euros, la question se pose légitimement de savoir l’argent dont dispose vraiment la Chambre consulaire gardoise pour investir autant après l’achat de la future Maison de l’entreprise ? Il y a quelques décennies, la CCI de Nîmes était l’une des plus riches de France avec le port de l’Ardoise, l’aéroport de Nîmes, etc. Seulement, depuis, elle a vendu de nombreux bijoux de famille pour faire rentrer du cash. Dans la même veine, la majorité actuelle a décidé d’auditer son parc immobilier et de lancer la grande braderie. Ainsi, pour financer le rachat du Parc des expositions, et réhabiliter l’équipement, la CCI vient de faire rentrer la bagatelle de 3 millions d’euros en se libérant des parts historiques qu’elle détenait d’Un toit pour tous. Pour rénover le lycée de la CCI, derrière la gare centre de Nîmes, elle est aussi en passe de vendre le parking routier au kilomètre Delta, anciennement en concession avec Edeis. C’est le groupe FAL qui s’est manifesté et propose 2 millions d’euros. Il reste encore à la Chambre, une station-service, des terrains dans Nîmes, etc. « Avec toutes ces ventes, on aurait presque pu financer entièrement la future Maison de l’entreprise », explique un élu de la CCI. Cela aurait évité tout ce pataquès…
Nouveau palmier bis. Ce n'est un secret pour personne, la ville de Nîmes va remplacer le palmier historique de la place du Marché, abattu il y a quelques mois après le passage dévastateur d'un charançon. L’entreprise Palmiers Prestige, pépinière productrice de palmiers basée à Livron-sur-Drôme, a offert gracieusement à la ville romaine, un palmier d'une valeur de 7 787 euros. Cette installation en amènera une autre, puisque celui de l'avenue Carnot, mort depuis quelques années, sera aussi remplacé. Une information révélée par l'adjointe déléguée à la Végétalisation, Chantal May. "Tout le monde m'en parle !", confie-t-elle. "J'ai poussé les services pour que l'on active la procédure entre la fin du printemps et le début de l'automne". Choisi il y a quelques semaines, ce nouveau palmier provient du centre horticole de la Ville. Un projet nîmo-nîmois.
Aurélien Rousseau, retour à la case départ. Professeur d’histoire, passé par de nombreux cabinets politiques à la ville de Paris, à Matignon sous l’autorité de Manuel Valls ou encore auprès de Bernard Cazeneuve, avant de rejoindre l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile de France, le Gardois avait choisi la Macronie ces dernières années. Au cabinet de la Première ministre Élisabeth Borne tout d’abord, il a ensuite été ministre de la Santé quelques mois avant de démissionner après le vote de la loi Immigration. De retour à Saint-Hilaire-de-Brethmas où il est élu municipal, Aurélien Rousseau a décidé de revenir à ses premières amours. Demain lundi, c’est au sein de la plus haute juridiction administrative, le Conseil d’État, qu’il siègera à nouveau. « Une institution où il y a des gens de Droite, de Gauche et même d’autres un peu des deux. L’ennemi, avouons-le, est multiforme. Mais l’État de droit est sa valeur commune. Cela agace certains. Ces attaques ne sont pas du folklore mais un programme », explique-t-il.
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