FAIT DU JOUR À Garons, la future usine n’est pas en odeur de sainteté
Des Garonnais inquiets de l’implantation d’une usine de production de nutrition animale ont lancé une pétition pour s’opposer à sa venue à proximité des logements. Ils craignent les mauvaises odeurs. Mais l'entreprise Virbac et Nîmes métropole assurent que le site n’incommodera pas les habitants de Garons.
C’est en octobre dernier que l’entreprise Virbac, basée à Vauvert, a annoncé son déménagement dans la zone Mitra. Cette dernière, bien que située sur le territoire de Saint-Gilles, est géographiquement proche de la commune de Garons. Depuis le début du mois de mai, des Garonnais ont créé une pétition pour s’opposer à l’implantation de cette usine de production de nutrition animale. « On ne veut pas vivre un Royal Canin volume II comme à Aimargues. Là-bas, les odeurs sont insoutenables par moment », s’inquiète Nicolas Mathurin, qui est à l’origine de la pétition.
« Je réfléchis fortement à partir »
Le Garonnais estime ne pas avoir été informé de l’arrivé de Virbac : « Il n’y a pas eu de concertation. J’en veux au maire de Garons et à l’Agglo qui ne nous ont pas prévenus. Ils ont fait ça dans notre dos et maintenant on se retrouve devant le fait accompli. Mais on ne va pas se laisser faire ! » Nicolas, propriétaire de son logement, n’exclut pas de quitter Garons : « Je vais voir mon bien dévalué à cause des odeurs. Je réfléchis fortement à partir. Je compte offrir un avenir à mes enfants et je ne veux pas qu’ils restent calfeutrés à cause des odeurs insupportables. »
Partir de Garons, c’est aussi une idée qui germe dans l’esprit de Morgan Lauer Chapelin, dont la maison est située à 400 mètres de la future usine : des odeurs seront directement rejetées par les cheminées de l’usine. « On craint de subir des odeurs nauséabondes. Pour d’autres sites équivalent au projet de Virbac, les gens se plaignent énormément des fortes odeurs. On souhaite une réunion publique avec les municipalités de Garons et Saint-Gilles, ainsi que les représentants de Nîmes métropole et de Virbac. Nous aimerions savoir ce qu’ils veulent mettre en œuvre pour réduire les odeurs sur le site. » Dans ce combat, les Garonnais s’organisent et un collectif vient d’être créé à travers une page Facebook baptisée « Collectif Garons sans odeurs »
« Des filtres à charbon ou des bio filtres qui nous permettront de traiter 96 % de la charge olfactive de l’usine »
À Garons, Michel Kayser, le chef doublement étoilé du restaurant « Alexandre » ne cache pas sa colère au sujet de l’installation de cette usine : « On a l’impression que Garons est la poubelle de Nîmes métropole », avait-il lancé dans nos colonnes. Du côté de Virbac, on assure qu’il n’y aura pas de mauvaises odeurs dégagées par la production d’aliments pour chiens et chats. « L’usine sera adaptée au traitement des odeurs. L’air, à l’intérieur de l’usine, sera filtré et désodorisé avec des installations de lavage d’air. Ensuite, on utilisera des filtres à charbon ou des bio filtres qui nous permettront de traiter 96 % de la charge olfactive de l’usine. Nous répondons à la réglementation », explique Philippe Domptail, le directeur général de Virbac nutrition.
Nîmes métropole se veut elle aussi rassurante : « Je comprends les préoccupations des Garonnais, mais je tiens à dire que l’on a tenu compte du problème d’odeur dès le départ. On s’est assuré que les nuisances n’existeraient pas et nous sommes prêts à organiser une rencontre entre les propriétaires de l’usine et les riverains », propose Olivier Fabregoul, vice-président de Nîmes métropole, délégué au Développement économique, au marketing territorial, aux relations extérieures et par ailleurs maire de Caissargues.
Virbac prévoit la création de 90 emplois
Une rencontre pourrait donc bien avoir lieu entre les défenseurs et les opposants à l’installation de l’usine Virbac dont le premier coup de pioche est prévu pour avril 2024 et la mise en service pour le quatrième trimestre de la même année. Selon les estimations de l’entreprise, 90 emplois (70 emplois actuellement sur Vauvert + 90 emplois supplémentaires au minimum liés à l’augmentation de la capacité de production) pourraient être créés par l'installation de cette usine.