FAIT DU JOUR À Nîmes, cette « bombe à retardement » qui inquiète les riverains
À l’Est de Nîmes, des Nîmois vivent dans la crainte d’un incendie à cause d’un terrain où sont entreposés des déchets depuis des années. Les riverains attendent des actes des pouvoirs publics qui sont prévenus depuis 2020.
Cela pourrait être un vrai petit paradis. Au calme des voies étroites, les logements aux jardins bien entretenus profitent de la fraîcheur salvatrice produite par l’ombre des grands arbres. Mais dans ce quartier proche du stade Jean-Bouin, sur les rudes pentes de l’impasse du caporal Alliot, un terrain cristallise les colères et les inquiétudes de certains riverains. Depuis une dizaine d’années, la parcelle d’environ 4 000 m2 est recouverte de déchets, gravats et végétaux morts.
Mairie et préfecture alertées en 2020
« C’est une bombe à retardement », craint Hervé Brioval, qui habite la résidence Les Terrasses sous les Pins depuis 2018. Cet ancien officier de la marine pointe du doigt le risque que constitue cette décharge improvisée. Alors il interpelle les pouvoirs publics. À travers des lettres recommandées, Hervé contacte le maire de Nîmes (en mai 2020, NDLR), la préfecture du Gard (en septembre 2020, NDLR) et même le Sdis 30. L’administration française est alors fidèle à sa réputation.
« Il a été constaté la présence de nombreux déchets sur les parcelles. Cet élément ne peut-être en revanche retenu comme critère suffisant pour procéder à une mise en demeure du propriétaire », estime la mairie, en juillet 2020, qui transmet le dossier à la DREAL (Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement). Quant à la préfecture, elle répond : « Une intervention de l’inspection de l’environnement n’est pas fondée », avant de renvoyer la patate chaude à... la mairie !
Le dépotoir est mitoyen de l'école Notre-Dame
Les échanges débouchent sur quelques constatations sans suite. Rien ne change et le dépotoir, mitoyen de l’école Notre-Dame, est toujours recouvert de déchets et de végétaux. Hervé et d’autres riverains vivent constamment dans la crainte d’un incendie. Le propriétaire de la parcelle, qui habite également dans la résidence Les Terrasses sous les Pins, ne semble pas ouvert au dialogue.
« Il est dans le déni », regrette Éric. Les relations entre voisins paraissent compliquées et dans le quartier certains affirment que le propriétaire peu soigneux serait atteint du syndrome de Diogène, un trouble qui se caractérise par l’accumulation excessive d’objets inutiles. « Cet homme a besoin d’aide. Mais en attendant, avec une étincelle, tout pourrait s’enflammer », estime Magali qui a déjà interpellé la mairie il y a plusieurs années.
« Si rien ne bouge, j’alerterai des médias nationaux »
« Cela fait dix à quinze ans que le problème perdure », assure Hervé. Mais l’ancien officier de marine ne compte pas baisser les bras : « La résignation ne fait pas partie de mon vocabulaire et le renoncement est un mot que je n’écris jamais. Si rien ne bouge, cet été j’alerterai des médias nationaux comme Cnews et TF1 et je ne doute pas qu’ils seront intéressés par un petit reportage dans une période où il y aura immanquablement des incendies. » Les pouvoirs publics ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas prévenus.