FAIT DU JOUR Les Romains seront prêts à bouffer du Germain !
Les 3, 4 et 5 mai, « Les Journées Romaines de Nîmes » se tiennent partout en ville avec en point d’orgue le spectacle Germanicus et la colère barbare qui se tiendra à trois reprises dans l’amphithéâtre.
Si vous n’êtes jamais entré dans un amphithéâtre romain, le meilleur moment pour le visiter est sans nul doute lors d’un spectacle antique. En effet, chaque année depuis plus de dix ans, les arènes de Nîmes accueillent une reconstitution historique, une fresque humaine réunissant plus de 500 passionnés costumés et non déguisés.
Cette année, on parle de Germanicus et de la colère barbare. Nous sommes à la charnière de notre ère. Ce qui s’appellera empire vient d’être créé par Auguste mais ses frontières sont encore balbutiantes.
Au Nord, les Germains jouent avec le Rhin et avec les nerfs impériaux. Peuplades variées mais unies sous la bannière d’une certaine idée de l’indépendance, les Germains ne se laissent pas faire et s’opposent au rouleau compresseur italien. Après la bataille de Teutobourg, lourde défaite des légions romaines, les troupes impériales partent en chasse des dissidents et les corrigent sévèrement. Et c’est Germanicus qui s’en charge.
Lucie Schnoebelen, directrice d’Edeis Romanité, société qui gère les monuments antiques de Nîmes et qui produit le spectacle, présente : « Dans un mois tout le monde sera en piste et l’idée était de vous faire découvrir le spectacle et le travail réalisé dans le sprint final ! »
Un sprint qui finit un marathon entamé il y a quelques mois. « C’est Éric Dars, co-scénariste, qui réfléchit au thème d’une année sur l’autre et qui écrit le spectacle. Il faut qu’il visualise la mise en scène et n’oublions pas qu’il joue le rôle du praeco ! » Éric Dars, scénariste (avec Michael Grenat) et historien, est en effet et aussi le narrateur du spectacle, le praeco comme on dit ou plutôt comme disaient les Romains.
Ce dernier explique : « Tout ce dont on parle cette année en 1h45 s’est déroulé en deux ans ! » Concision, clarté et lisibilité doivent être les outils du scénariste qui donne les clés de compréhension aux spectateurs. Nous sommes ici dans le cadre d’une reconstitution historique basée sur des jeux sans doute proposés par l’empereur Hadrien lors de son passage à Nîmes au début du deuxième siècle de notre ère pour honorer sa mère adoptive Plotine.
Et Éric Dars de reprendre : « Quand on pense un spectacle, nous sommes obligés de travailler en fonction du lieu, les arènes. Pour les spectacles, nous nous basons sur les sources mais nous ne sommes pas dans un cours de faculté ! L’objectif est de donner envie aux gens d’en savoir plus et d’aller plus loin. Comme nous nous mettons dans la peau de Romains, nous évoquons des faits qui leur sont favorables. Il faut aussi qu’ils soient peu contraignants pour nous entre le décor, les costumes et la logistique. En tout cas, nous sommes tout de même très proches de la réalité avec des batailles, de l’émotion et quelques surprises comme Yggdrasil par exemple. »
Quand on se met à parler de l’arbre vénéré on pense forcément à la force des décors. Morgan, à la décoration, est à nouveau dans la boucle : « On essaie de s’approprier la vision qu’ont eu les scénaristes et une fois que tout le monde a compris ce que chacun coulait, on s’adapte au lieu et aux contraintes techniques qui vont avec. On a fait quelques dessins, on regarde les connaissances historiques, les déplacements qui doivent avoir lieu et on arrive à un consensus. Actuellement, nous avons les squelettes des décors et nous allons y apporter les finitions et les petits plus ! »
Le public devrait voir la vie d’un camp romain mais aussi celle d’un camp germain. Le balteus, le mur qui sépare la piste du premier rang des gradins, sera plus décoré qu’habituellement et fera partie intégrante du spectacle.
Plus de 500 personnes sur scène, des décors et… des costumes ! Oui, on le répète mais ici on ne se déguise pas, on se costume. Camille Laffuitte, cheffe costumière, est heureuse. Huit comédiens à habiller, 12 cascadeurs à dorloter et en tout 130 costumes dont elle gère l’entrée et la sortie de scène.
« On ne peut pas faire n’importe quoi ! On discute avec les scénaristes et la mise en scène, c’est un spectacle alors on peut se permettre quelques libertés artistiques en faisant attention aux contraintes, notamment à celle des cascadeurs. L’intérêt est que le public, quand il voit entrer un personnage en piste, sache rapidement qui il est ! »
Les Journées romaines
Le vendredi 3 mai à 17h30 et les samedi et dimanche 4 et 5 mai à 15h30.
Aux Jardins de la Fontaine, plusieurs spectacles. Un panorama littéraire autour d’Arminius, les âges de la vie à Rome, que et qui sont les Barbares ou encore Le déclin de Rome ! D’autres animations seront accessibles gratuitement comme la magie et divination chez les Germains ou encore le retour des aigles.
La visite guidée de Nemoz à Nemausus sera elle aussi accessible vendredi, samedi et dimanche à 14h30.
Pour le jeune public, sont prévus la fabrication d’un médaillon en argile à l’effigie d’Arminius, la création des enseignes perdues, les couronnes végétales et le puzzle des monuments antiques.
Quand on parle des incontournables, on pense au fort des légionnaires, aux visites aux flambeaux, le banquet romain, le grand défilé et cérémonie nocturne, les conférences historiques et bien sûr les déambulations !
Sur l’Esplanade, le marché antique à deux pas des arènes viendra agrémenter la balade. Il y aura aussi les ateliers de démonstrations tourneront autour de la céramique, alimentation, fabrication de cordage, bronze, atelier cuir, fortifications gauloises et lieux de cultes mais on parlera aussi décoration, maison gauloise, tour, menhir… Une démonstration de fauconnerie avec trois buses, un faucon, un hibou, un aigle, un vautour et quatre chouettes sera organisée non loin de l’espace consacré aux jeux en bois et au banquet avec menu unique inspiration gallo-romaine (restauration pour 100 par service - deux services midi et soir envisagés).
Les gladiateurs, la danse et le théâtre seront place Gabriel-Péri.
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