FAIT DU JOUR Près de 11 millions d'euros pour moderniser la ligne Nîmes / Le Grau-du-Roi
Mardi 22 octobre, Catherine Trevet, directrice territoriale SNCF et Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie en charge des mobilités pour tous et des infrastructures de transports, ont présenté les travaux de modernisation de la ligne Nîmes / Le Grau-du-Roi.
Les travaux de modernisation de la ligne SNCF qui relie Nîmes et le Grau-du-Roi ont débuté le 15 septembre dernier, entraînant l'interruption du trafic ferrovière jusqu'au 29 septembre entre Vauvert et Le Grau-du-Roi, et du 22 au 31 octobre entre Nîmes et Le Grau-du-Roi. 11 km de voies renouvelés, 13km de ballasts* remplacés, 5 aiguillages obsolètes supprimés, 6 ouvrages hydrauliques confortés, 19 passages à niveau renouvelés, modification de la signalisation, réaménagement des quais à Aimargues, Aigues-Mortes et au Grau-du-Roi permettant de répondre aux normes d'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, etc... Une visite de ce chantier était organisée ce mardi 22 octobre en présence de Catherine Trevet, directrice territoriale SNCF Réseau Occitanie et de Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie en charge des mobilités pour tous et des infrastructures de transports. Ces travaux d'un montant de 10,8 millions d'euros sont cofinancés à 25 % par l'Union Européenne et l’État, 66,5 % par la Région Occitanie, et 8,5 % par SNCF Réseau. Ils sont menés dans le cadre du plan rail Occitanie par la SNCF avec l'entreprise Azurail.
"Il y a quelques années, on n’aurait jamais imaginé se retrouver ici, ce qui était envisagé c’était la fermeture de la ligne", a rappelé Jean Denat, le maire de Vauvert au début de la visite, estimant que cette voie ferrée a désormais de l'avenir. Concrètement, en plus de rassurer quant à la pérennité de cette liaison ferroviaire, ces travaux permettront aux usagers d'avoir un meilleur confort, assure la SNCF. "Il y a par exemple une limitation permanente de la vitesse à 30 km/h à Aimargues, qui sera supprimée à l'issue des travaux", note le chef des opérations SNCF Réseau.
Inquiétude à la Région Occitanie
S'il se réjouit du lancement du chantier, Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie, a tenu à faire part de son inquiétude suite à l'annonce du projet de loi de finance. "Si le plan Barnier se concrétise, cela va se traduire par des coupes très importantes pour les collectivités territoriales, et notamment les Régions. Cela veut dire que des travaux comme celui-là ne pourront plus être cofinancés par la Région...", a-t-il prévenu alors que la Région est le principal financeur de ce projet.
Un chantier écoconçu
"La particularité de ce chantier est qu'il est écoconçu, vante Catherine Trevet. Cela signifie que nous privilégions au maximum le réemploi. 100 % des rails et des traverses sont ainsi réutilisés." L'intérêt est double : "Optimiser le coût du projet, et réduire les émissions carbone de nos chantiers", explique-t-elle, précisant que dans ce cas précis, cela permet d'éviter l'équivalent d'une année d'émission carbone d'une ville de 300 000 habitants. Autre particularité de ce chantier, le passage à niveau qui traverse la 2x2 voies située sur la commune d'Aimargues est remplacé par une technique Édilon. "Il s'agit d'une première dans la Région", souligne celui qui chapeaute les opérations. Le rail est ainsi positionné grâce à de la résine dans des dalles en béton préfabriquées. Cela permet de limiter la durée des travaux sur la route, et de garantir une durée de vie "d'environ 50 ans", assure l'entreprie Edilon Sidra.
SNCF Réseau justifie également son choix de fermer la ligne le temps des travaux car cela permet "une meilleure sécurité du personnel, une réduction des coûts, et une meilleure lisibilité de la grille pour les voyageurs." Les travaux devraient prendre fin le 15 décembre prochain. "Cela se fait en un temps record car un chantier classique prendrait entre 6 et 7 mois", note Hamdi Argoub d'Azurail. La Région pourra ensuite se concentrer sur son projet de train à batteries pour sortir les TER du diesel. "Nous voulons en faire une ligne expérimentale. Ce train circulera en Occitanie, mais d'abord sur ce tronçon", espère Jean-Luc Gibelin, qui assure qu'un cycle d'auditions a déjà été lancé avec des constructeurs.
* couche de pierres ou de graviers sur laquelle repose une voie de chemin de fer.