FAIT DU SOIR Diamant noir pour trésor brut
La fête de la truffe à Nîmes, sur la place du Marché, est maintenant un rendez-vous incontournable du paysage culturel local en février.
Le diamant noir suscite encore quelques questionnements et avec lui une pléiade de mystères quasi mystiques. Au cul du camion, à voix basse, avec les mains dans les poches jusqu’au dernier moment et avec deux importances premières que sont le poids et l’odeur, la truffe fait parler les gens.
Dans le Gard, c’est surtout à Uzès qu’elle a fait son trou, mais Nîmes étant la préfecture du territoire, ici aussi on la célèbre en grande pompe. Même si la place du Marché a perdu son emblématique palmier, elle se prête à cette festivité.
Tout en longueur, abritée des rafales par les immeubles urbains, la place pavée est une sorte de cocon à ripaille. Pour la 16e édition de la fête de la truffe, on prend les mêmes et on recommence depuis hier et jusqu’à demain.
Un passant, qui semble bien connaître les lieux, commente : « Ça tourne un peu en rond mais, au-delà des truffes, on vient aussi chercher ça ! Nous ne sommes pas déstabilisés… Ici on mange les beignets d’oignons doux, l’aligot-saucisse ou la truffade. Bruno Dupuis, l’organisateur historique, fait à nouveau ses omelettes à la truffe. Il y a du fromage, des gourmandises et bien entendu de quoi faire passer tout ça avec du bon vin ! »
Six tentes sont ainsi en place et accueillent un complément aux truffes que le visiteur peut acheter directement sur le stand des trufficulteurs, gage de qualité et de sérieux. Il faut dire que le prix, cette année, est bien plus élevé qu’habituellement. L’an dernier, on tablait entre 800 et 900 euros le kilo. Normalement, c’est aux alentours de 1 000 euros mais en 2024 on est passé à 1 100, voire 1 200 euros.
Donc, une quinzaine de produits régionaux sur les stands avec de l’aligot, des truffades, de la brandade truffée, des beignets oignons frits, de l’huile d'olive, du miel, de la charcuterie, des omelettes à la truffe, des fromages, des coquillages, des crustacés, des nougats, des pains d'épices, des vins... La tente plus particulièrement réservée aux trufficulteurs propose également à la vente des tartines beurrées truffées !
« La truffe, c’est un luxe qu’on ne peut pas se payer cette année mais nous venons tout de même sentir les bonnes odeurs et participer à la fête. Vous savez tout a augmenté, les temps sont durs, il ne nous reste plus que le rire et les copains ! », lance Joël à l’heure de l’apéro.
Apéro qui se veut, et qui est, franchement sympa. Pour animer ces journées, ont lieu des démonstrations de cavage avec un chien qui fouille quelques mètres carrés de sable ainsi qu'une animation musicale avec la participation de la fanfare « les Tambourinaïres ».
« Ici c’est très convivial, plus qu’à Uzès où on a l’impression de ne pas être les bienvenus si on n’achète pas de truffe. C’est un jeu, qui prendra la plus grosse ? Nous, on mange, on boit, on sent la truffe et on croit qu’on en mange ! », rigole Joël.
Les horaires d'ouverture au public sont de 9h à 14h ce dimanche. Si, après le moment festif, l’envie vous prend de vouloir déjeuner assis et à table, treize restaurateurs se sont engagés à réaliser des mets à base de truffe noire du Gard appelée tuber melanosporum.