Publié il y a 10 h - Mise à jour le 13.10.2024 - Propos recueillis par Louise Gal - 4 min  - vu 115 fois

L'INTERVIEW Jérôme Alquié : "2019 Albator, 2021 Les Chevaliers du Zodiaque… Voilà, je pense que je peux mourir"

Jérôme Alquié Festival de la BD Saint-Gilles

Jérôme Alquié au festival de la BD de Saint-Gilles. 

- Louise Gal

Jérôme Alquié était le parrain de la 23e édition des Rendez-vous de la BD de Saint-Gilles du 11 au 12 octobre. Rencontre avec le dessinateur qui a collaboré avec Leiji Matsumoto pour sa trilogie sur Albator sortie en 2019. 

Objectif Gard : Vous êtes le parrain de cette 23e édition du Festival de la BD de Saint-Gilles, y étiez-vous déjà venu ? 

Jérôme Alquié : C’est la première fois que je viens dans ce festival, cela fait plusieurs années que pour des raisons de calendrier je n’arrivais pas à me libérer. Les organisateurs m'ont dit qu'ils avaient eu les auteurs de Goldorak et qu'ils souhaitaient mettre l'accent sur Albator cette année. L’accueil est super, la médiathèque est magnifique et le public est présent. C’est tout ce qu’on veut quand on est auteur.  

Jérôme Alquié au festival de la BD de Saint-Gilles.
Jérôme Alquié au festival de la BD de Saint-Gilles. • Louise Gal

Vous avez sorti une trilogie entre 2019 et 2020 à partir du dessin animé Albator. Comment s'est passée l'écriture de ces albums ? C'est vous qui avez à la fois imaginé et écrit le scénario ainsi que dessiné ? 

Oui, je me suis occupé du scénario, des dessins et de la couleur. Mais c‘est sur un univers existant donc je ne suis pas parti de zéro. Mais l’idée était de faire une aventure inédite, que les gens qui achètent l’album ne retrouvent pas ce qu’ils ont déjà en dvd sur la série télé. Leiji Matsumoto m’avait dit qu'il n'y avait pas de problème pour que je fasse cela, que je pouvais inventer ce que je voulais, mais qu'il ne fallait pas que je change les caractères des personnages et que je respecte les relations qu'ils ont entre eux. Je suis donc reparti de son univers et j'ai essayé de l'agrandir encore un petit peu. 

Vous avez donc travaillé avec Leiji Matsumoto ?

Oui, nous avons travaillé durant quatre ans ensemble sur ce projet. Tout s'est fait avec son aval. Je suis le seul à être considéré comme étant l'auteur puisque c'est moi qui ai écrit et dessiné mais par contre, c’est basé sur son univers donc il était absolument inenvisageable de ne pas mettre son nom sur la couverture. Ce projet lui a beaucoup plu je pense parce que, d’abord, il a une grande passion pour la France, il avait collaboré avec les Daft Punk en 1999 pour faire Interstella, le disque de Discovery, et puis il était tellement heureux de partager ce projet avec nous. Non seulement il est sur la couverture pour indiquer que c'est basé sur son univers, mais en plus il nous a fait la quatrième de couverture.

Ce projet était une première pour vous car vous n'aviez jamais écrit de scénario ? 

Non pas du tout (rires). Mais c’est Albator quoi ! Je suis fan. J’ai 49 ans mais quand j’étais petit je jouais à Albator et aux Chevaliers du Zodiaque dans ma chambre, j’imaginais ce qu’il allait se passer dans l’épisode d’après donc je m’entraînais déjà à l'époque à faire un jour une futur BD et à créer du scénario. J’espère en tout cas que cela n’a pas déçu les gens et que tout le monde a un petit peu retrouvé sa madeleine de Proust dans les deux séries que j’ai faites.

L'écriture de cette trilogie doit être une sorte d'aboutissemet pour le grand fan que vous êtes d'Albator. Comment l'avez-vous vécu ?

C’était en effet une super aventure parce que c’est un dessin animé que je regardais quand j’étais gamin, je suis un fan absolu. Quand tu es un fan, que tu as les yeux qui brillent quand tu vois ce qu’il fait, que tu aimes son univers, c'est juste génial d'avoir la possibilité de travailler en collaboration avec l'auteur original au Japon, sur son univers. C'est un cadeau que je savoure à chaque minute. Je dis tout le temps cela, sans prétention de comparaison, mais quand Matsumoto a dit ok pour Albator, j’étais Peter Jackson à qui on dit ok, tu fais le Seigneur des anneaux. C’était mon trip ultime de bosser sur Albator et sur les Chevaliers du Zodiaque. 2019 Albator, 2021 Les Chevaliers du Zodiaque… Voilà, je pense que je peux mourir, ça va. Ce qui m'émeut d'autant plus c'est que, malheureusement, il nous a quitté l’an dernier, et c’est donc quasiment le dernier projet qu’il ait mené en collaboration, et je suis content d’avoir été celui-là.

Qu'allez-vous faire désormais, avez-vous d'autres rêves en tête ? 

D’autres séries me plaisent beaucoup, j’aimerais bien faire quelque chose sur Ulysse 31. Je voudrais également faire un petit crossover entre Cat's Eye et CityHunter, Nicky Larson en français quoi. Cela fait partie des projets qui sont proposés aujourd’hui en collaboration avec le Japon et nous attendons de voir s'ils sont d'accord. Mais j'ai le temps car j'ai encore deux albums des Chevaliers du Zodiaque à faire donc je suis encore un petit peu occupé.

Il y a des personnes de tous les âges dans la salle. C'est important pour vous de venir présenter votre travail dans des festivals ?

Quand ils sont arrivés en france, ces dessins animés ont ouvert la voie du manga dans le pays et aujourd’hui, si nous sommes les plus gros consommateurs de manga au monde après le Japon, c’est parce qu’il y a eu toutes ces séries des années 80. C’est donc important de leur rendre hommage, de ne pas les oublier. C'est encore mieux si on peut les faire découvrir à un plus jeune public, c’est vrai que c’est très sympa de voir des enfant s’y intéresser.

Propos recueillis par Louise Gal

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