Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 13.01.2024 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 573 fois

NÎMES Il faut ressusciter Bernard Lazare !

Lazare Bernard.

L’association collectif histoire et mémoire lance le projet de la réédification d’un monument en hommage à cet homme épris de liberté.

Projet Bernard Lazare 2025 (Photo Anthony Maurin)IMG_6166
Le "Projet Bernard Lazare 2025" est lancé  (Photo Anthony Maurin). • Projet Bernard Lazare 2025 (Photo Anthony Maurin)IMG_6166

Lazare Bernard, dit Bernard Lazare, né à Nîmes le 14 juin 1865 et mort à Paris en septembre 1903, était un écrivain, critique littéraire, journaliste politique, anarchiste et polémiste français juif, et « très sincèrement athée ». Il fut l'un des premiers dreyfusards et a théorisé le sionisme libertaire.

C’est l’histoire d’une renaissance. Pour un Lazare, pas étonnant. Mais c’est aussi l’histoire de Nîmes et de ses poètes libres. Jean Reboul, un catholique et monarchiste qui écrit en provençal. Antoine Bigot, un protestant républicain qui écrit en occitan et, Lazare Bernard ou le contraire, un journaliste, juif et anarchiste, écrivant en bon français.

Une plaque à Bernard Lazare rue de Bernis à Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Le président de l’association, David Storper, est heureux : « C’est un moment important voire majeur pour la ville et le département. C’est ici que tout a commencé il a dix ans et cette année nous lançons le projet Bernard Lazare 2025. »

Bon tout avait commencé bien plus tôt par les prises de conscience et de parole de Bernard Lazare, mais c’est un juste retour des choses. « Nous sommes une association laïque et à but non lucratif, nous sommes des citoyens qui ont pour leitmotiv de ne pas oublier. »

Dans le passé Bernard Lazare avait, à Nîmes, son monument. « La statue, édifiée en 1908 aux Jardins de la fontaine, était en la mémoire du citoyen juif, de l’anarchiste et du Nîmois ayant pris la défense de Dreyfus. Cette statue composait une triade des poètes nîmois car elle était proche de celles de Bigot et Reboul. Le monument de Bernard Lazare a été vandalisé, puis oublié et réutilisé en réemploi après la Seconde Guerre mondiale. »

L'ancien emplacement du monument aux Jardins de la Fontaine (Photo Archives Anthony Maurin).

Le projet, chiffré dont le devis affiche la création du monument pour plus de 182 000 euros, nécessite quelques fonds. « Un projet de nouveau monument, contemporain, a failli voir le jour dans les années 1980 sous Jack Lang mais il a été abandonné… En juin dernier, nous nous sommes rassemblés à l’endroit où était la statue aux Jardins de la fontaine et nous voulons, pour les 160 ans de la naissance de Bernard Lazare, en juin 2025, le même monument au même endroit. Après six mois de travail, nous lançons un projet dont nous avons de quoi être fier ! »

Le monument.

Six mètres de haut et sculptée dans la pierre des carrières antiques du bois de Lens. Elle sera située au même endroit que l’ancienne, à l’entrée est des Jardins de la fontaine, ce monument va imposer sa stature. « C’est un projet fédérateur et républicain. Nous attendons un accord des politiques et le financement du projet mais c’est la priorité de notre association cette année. »

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Le monument 

La statue sera réalisée par Jean-Loup Bouvier (Les Angles) et Henri Aram Hairabedian en supervisera le caractère artistique. L’association a donc présenté ce projet de reconstruction « à l'identique à Nîmes de la statue en l'honneur de Bernard Lazare, à son emplacement d’origine, aux Jardins de la Fontaine », à la Direction régionale des affaires culturelles de la région Occitanie qui a l’accueilli de manière favorable.

Lazare Bernard.

Pour Daniel Jean Valade, conseiller municipal et grand homme de culture s’il en est, « Bernard Lazare était un homme de liberté, d’exigence et sans concessions. Ce monument était, à l’époque, le témoignage de cette liberté comme on pouvait trouver d’autres libertés telles que celle du Rabaut-Saint-Etienne, Crémieux, ou Peguy qui a écrit de très belles choses sur Lazare. La ville de Nîmes accorde son soutien à cette initiative qui est une belle chose pour pérenniser ce message. Depuis toujours cette ville a été une ville de respect, de pensée, d’écriture et de liberté ! »

Christian Bastid, élu de l’opposition mais aussi conseiller départemental, était lui aussi présent et a confirmé la prise de conscience de ce que représentait hier mais encore aujourd’hui Bernard Lazare pour Nîmes et le Gard.

Les soutiens :

Patrick Bloche, Boris Cyrulnik, Patrick Cabanel, Simon Casas, Alain Clary, Charles et Michel Dreyfus, Georgina Dufoix, Yves Duteil, François Heilbronn, Carol Iancu, Haïm Korsia, Martine Le Blond-Zola, Edgar Morin, Philippe Oriol, Patrick Pribile, Joël Rochard, Carole Sandrel, Michel Vauzelle et tant d’autres…

Anthony Maurin

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