« C’est toujours un peu la merde, mais c’est joli ! Ce lieu a toujours été un lieu de vie. Je me rappelle, il y a une cinquantaine d’années, tout le monde passait par ici. On voyait les copains, on parlait, on jouait au foot. Puis tout cela a changé, et pas pour le bien du quartier… » explique discrètement un habitant du Chemin-Bas d’Avignon, quartier prioritaire de la ville.

« L’ancien stade devenait vraiment dangereux et il fallait plus de possibilités de sports à pratiquer pour que les jeunes restent et y viennent sinon la drogue s’installe et les choses empirent. Maintenant, au moins, on retrouve un peu de vie, mais le quartier n’est vraiment plus comme avant… Les années 1980 me manquent ! » avoue un autre habitant qui a joué sur cet espace alors qu’il était âgé d’une dizaine d’années.

Retour en arrière. L’inauguration avait lieu en mai dernier, deux mois avant la date prévue car les travaux sont allés plus vite qu’imaginé. Rareté ! L’été étant passé depuis, la Mairie de Nîmes a remis un coup de Com’ pour parler de ce réaménagement.

Mais quel réaménagement ? Pour le péquin lambda, le stade Pelatan est aussi vieux que le quartier et cet endroit du secteur avait bien besoin d’un coup de jeune… Ainsi a vu le jour un nouveau revêtement pour le city-stade.

« On peut, en sécurité et en plus c’est bien foutu, aller jusqu’à la place pour le marché. Parfois, quand mes petits-enfants veulent sortir avec moi, je vais au marché et ils préfèrent venir ici pour faire du sport ou discuter entre eux. J’ai l’impression que cet endroit, oublié pendant des décennies, est en train de revivre » espère Mohammed.

Un mail relie maintenant la rue Jean-Moulin à la place du Marché. De plus, un demi-stade de football synthétique de plus de 6 mètres long par moins de 50 mètres de large a été purement et simplement créé. Il en va de même pour le demi-terrain de basketball, sur un plateau modulable et polyvalent, qui est proche de tables de tennis de table, d’un terrain de pétanque ou encore d’agrès gymniques.

« Une bonne nouvelle car c’est un équipement qui était très attendu », se réjouissait Olivier Bonné, adjoint délégué au suivi de la rénovation urbaine avant de reprendre, « Ce n’est pas seulement un espace sportif mais un véritable lieu de vie et de rencontre du quotidien, ouvert, familial et multigénérationnel, qui s’intègre dans le futur parc urbain pensé à l’échelle du quartier, dans le cadre du Nouveau programme de renouvellement urbain. »

Dans l’opération, les jeux pour enfants n’ont pas été omis et des tables de pique-nique, un espace détente et des fontaines à eau agrémentent les lieux. Pour Samira, maman de trois enfants, « Ça, c’est super ! Nous y sommes déjà venus cet été, c'était plutôt bien. Les dimanches d’hiver, s’il fait beau et bon, je suis sûre que les gens viendront discuter et passer du temps. Nous sommes mieux là que dans nos immeubles. »

Cet espace d’environ 10 000 m2 a été imaginé par la Ville en concertation avec les habitants du quartier et les associations utilisatrices. Les pins parasols existants ont heureusement été intégrés au projet et conservés. Autre belle option verte, les procédés innovants de traitement des sols du plateau sportif comme du cheminement piétons et même du parking en partie engazonné, laissent l’eau pénétrer la terre. Chose que l’on oubliait souvent…

Avec ce nouvel espace réaménagé, le Chemin-Bas poursuit sa cure de jouvence et, petit à petit, les constructions neuves deviennent majoritaires dans un quartier qui doit encore subir une bonne décennie de chantiers. Coût de l’opération ? Un million d’euros de travaux dont 700 000 euros pris en charge par l’État.