Fort de ses deux facettes, pas de quoi perdre la boule. Olivier Dubourd, 25 ans, est à la fois chef d'entreprises (une société de nettoyage et une agence immobilière co-fondée avec son frère, Eugène), mais aussi rappeur. Un art musical qu'il embrasse depuis le plus jeune âge, sans même s'en rendre compte, alors qu'il griffonnait sur le papier des poèmes. Il écrivait aussi des histoires, plus particulièrement des fictions inspirées de la série Chair de poule, qu'il lisait à sa classe à l'école élémentaire. 

Un rap, un défouloir

Le rap a déboulé dans sa vie d'adolescent emmené à l'époque par des figures emblématiques du genre Booba, Lunatic, Akhenaton, Shurik'n, etc. À 15 ans, il écrit un texte avec un ami lors d'un séjour au ski. "Ce n'était rien de sérieux, un jeu entre copains, sans ambition particulière", se souvient le Nîmois.

Fier de ses racines au point de les lier à son nom d'artiste, lequel fait également référence à la déesse de la mythologie grecque, Nemesis, fille de la Nuit, personnification de la juste colère : Nemausîs. Lancé dans le rap à la suite d'une rupture amoureuse douloureuse, le jeune homme alors âgé de 19 ans, étudiant en troisième année de droit, se défoule à grands coups de mots et de gestuelles influencées par ses maîtres inspirateurs. 

Confiné seul - de sa propre volonté - au Grau-du-Roi, Olivier Dubourd se laisse porter par l'ambiance du moment, on n'y revient pas, pour noircir les feuilles. Une poésie fièvreuse et furieuse poussée certainement par la volonté de prouver - à lui-même peut-être aussi - son savoir-faire en tant que kickeur.

Entre "egotrip" et regard porté sur la société, Nemausîs déverse un rap bien chiadé aux sons bien ficelés issu d'une collaboration avec Life on Mars Production. Les titres tels que Feu, Machine, Je reviens de loin, etc., figurent dans un premier EP sorti au mois de juin.

"Un clip artisanal mais bien produit" 

Le finaliste de la bourse Jeunes talents 2023 a organisé, l'été dernier, un sondage sur les réseaux sociaux pour le tournage d'un clip en fonction du titre choisi par son public. Sondage qui a recueilli plus de 500 votes, plaçant le titre Feu en tête des suffrages. Le tournage a eu lieu à la mi-octobre à Nîmes, la vidéo est visible sur la plateforme Youtube depuis ce jeudi 16 novembre.

"J'en suis très fier, c'est un clip artisanal mais bien produit", commente le jeune homme qui annonce d'ores et déjà la diffusion "d'autres clips dans les mois à venir". Quant à l'écriture, l'aventure se poursuit dans un style différent "avec plus de respirations" mais toujours avec cette envie de faire vibrer les auditeurs aux sons des musiques du monde, tout en restant bel et bien ancré dans la cité des Antonins qu'il chérit tant.