Depuis septembre 2024, la fréquentation des bus a largement augmenté à Nîmes et son agglomération. C’est une très bonne nouvelle, mais certains redoutent la suite. “Nous nous réjouissons de l’augmentation de la fréquentation depuis la rentrée, mais nous déplorons que cette affluence croissante conduise à une incapacité de répondre aux besoins des usagers”, soutient Nasser Mohamedi, secrétaire du SNTU-CFDT de Nîmes. En effet, sur certaines lignes, des conducteurs doivent refuser des voyageurs sur le quai, car certains bus sont trop-plein aux heures de pointe. “Ce sont les conducteurs qui sont en première ligne. Donc quand un passager est refusé, il s’énerve sur nos collègues. Nos conditions de travail vont empirer”, reprend le secrétaire.

Ce problème a été signalé à la direction, mais il semblerait que la communication ait du mal à passer, donc aucune solution n’a été mise en place. “Moins de six mois après le début de l'exploitation, nous observons un durcissement dans la relation avec la direction, accompagner de tentatives d'imposer des mesures qui s'éloignent des engagements demandés par Franck Proust, le président de Nîmes Métropole. Ce dernier avait promis aux usagers un transport choisi et non un transport subi”, affirme Nasser Mohamedi.

Ces derniers mois, deux alarmes sociales ont été déclenchées par le syndicat chez l’opérateur de transport Keolis. “On les sent gênés de cette réussite du réseau, car face à la demande, ils vont devoir éventuellement ajouter des passages de bus en plus et c’est de l’argent à insérer en plus”, assure Emmanuel Fève, élu CFDT. Face à cette incompréhension, les élus du syndicat menacent de faire grève début janvier si la situation ne s’améliore pas.

Des passages en moins sur la ligne 10 et 14

Depuis des années, il y a des problèmes de temps de parcours sur les lignes 10 et 14, ce qui provoque des retards de bus. De plus, les chauffeurs n’avaient pas le temps de prendre convenablement leurs pauses, et finissaient leur journée après l’heure convenue. Alors, à travers le syndicat SNTU-CFDT, les conducteurs ont demandé à la nouvelle direction un changement et une amélioration de temps de parcours. Ayant pris en compte cette demande, Keolis s’est entretenu avec Nîmes Métropole pour régler ces difficultés. Une solution a été trouvée : plus de temps sera attribué aux conducteurs, mais le nombre d'aller-retour diminuera.

“À partir du 6 janvier, les conducteurs auront plus de temps pour faire le parcours certes, mais la clientèle aura moins de bus. Il y aura huit aller-retour en moins sur la ligne 10 et cinq en moins sur la ligne 14. Ils ont choisi cette solution à la place d’augmenter le nombre de passages de bus pour permettre à chaque conducteur de gagner du temps et de ne plus être en retard”, soutient Emmanuel Fève. Les membres de ce syndicat sont inquiets, car les deux lignes touchées sont très empruntées, mais ils craignent surtout que d’autres lignes soient affectées plus tard.

Contacté, Nîmes Métropole s’en remet à l'opérateur de transport Keolis. Ce dernier a annoncé dans un communiqué : “Au 6 janvier 2025, nous proposerons des temps de parcours de cinq minutes supplémentaires par course, permettant une amélioration de la ponctualité des 2 lignes 10 et 14. Les horaires seront adaptés aux besoins et aux contraintes horaires des voyageurs (arrivées aux différents établissements scolaires de Nîmes, correspondances avec les autres lignes du réseau en gare,..) avec une amélioration de la fréquence de 15 à 10 minutes en hyper pointe et une fréquence de 15 à 20 minutes sur le reste de l’heure de pointe. Keolis Nîmes Métropole assure les voyageurs sur le fait que les modifications apportées le 6 janvier 2025 apporteront une meilleure qualité de service avec une amélioration de la ponctualité et fiabilité des lignes”.