NÎMES Les arènes se visitent en prenant de la hauteur
Les visites théâtralisées des arènes de Nîmes ont pris leur place dans le paysage culturel. En juillet et août, deux sessions quotidiennes seront organisées.
Cet été, du 1er juillet au 31 août, six jeunes nîmois vont vous faire vivre l’histoire du monument le plus emblématique de la cité des Antonin, l’amphithéâtre.
C’est par la porte 33 que le visiteur sera convié à pénétrer dans l’édifice antique. Pour cinq euros de plus (sur l’entrée payante des arènes), chacun pourra bénéficier, deux fois par jour en fin de matinée, d’une visite spéciale.
Cette visite diffère par rapport aux années précédentes et fait voyager le visiteur dans le temps, certes, mais aussi dans l’espace en occupant les diverses élévations des arènes. On démarre au niveau du sol, on monte au premier étage dans les gradins puis on termine dans la galerie supérieure.
D’emblée, c’est Lucius Pompeius, un gladiateur rétiaire (filet et trident), qui explique pas mal de choses… Comme la visite accueille un maximum de 50 personnes et que les comédiens amateurs sont jeunes et à la voix qui porte, aucun souci à se faire, vous entendrez tout !
Lucius Pompeius évoque l’architecture extérieure, intérieure, cachée mais aussi la couverture avec le velum et bien sûr parle de l’accès du public antique à la cavea, les gradins. Il parle aussi des 60 portes des vomitoires qui permettent alors aux 24 000 spectateurs de quitter les lieux en dix minutes maximum.
Vient le temps de parler du spectacle. Ce sport de combat est détaillé, on parle des agents de divertissement que sont les gladiateurs, mais aussi de l’argent qu’ils génèrent, du surentraînement qu’il faut pour arriver à être parmi les meilleurs et des techniques de combat propre à chaque duo de combattants. Dans l’empire romain, la gladiature est un spectacle gratuit, payé par les édiles et auquel les esclaves et les femmes peuvent également se rendre en toute liberté.
Après Lucius Pompeius, place à Bernard Aton V Trencavel. Vicomte du XIIe siècle faisant suite à son papa le quatrième du nom, détaille quant à lui le château, le castrum, son merveilleux castrum et de son entretien.
Un plan du moyen-âge est prêté au public. En période estivale et avec la scène du festival de musique et le goudron sur le sable de la piste, difficile de reconnaître les lieux mais c’est l’usage du monument qui en a assuré sa préservation.
Dans ce fameux château, Bernard Aton dévoile son ascendance mais révèle aussi que ce castrum médiéval inclus dans un édifice antique a incorporé dans ses murs deux chapelles, un clocher, des ateliers, environ 200 maisons, trois tours, quatre portes et était isolé par un fossé qui l’entourait.
Au oui… On allait presque oublier que le castrum abritait des chevaliers et leur famille. Au nombre de 31 au début, ils furent plus d’une centaine au total. Ils étaient tous vassaux de Bernard.
Troisième intervenant, une intervenante en la personne de Lucie Mazauric, fille de Félix, femme d’André Chamson. Nous sommes en 1906 et le visiteur est dans la galerie supérieure qui domine le parvis des arènes. Lucie a étudié au lycée Feuchères mais son père avait pour passion l’histoire, l’architecture et l’archéologie.
Il sera d’ailleurs directeur du musée archéologique mais c’est bel et bien Lucie qui a sauvé son travail des nimbes de l’histoire. Elle balaie à nouveau le passé du monument pour aborder enfin les XVIIIe et XIXe siècles avant de terminer par le bâtiment que l’on visite aujourd’hui et qui a traversé les âges.
C’est maintenant à vous d’être le gardien de la mémoire de ce lieu pour la transmettre à votre tour à quelqu’un d’autre, c’est l’héritage des arènes !