Publié il y a 1 an - Mise à jour le 25.10.2023 - Yannick Pons - 5 min  - vu 2499 fois

NÎMES Palais des Congrès : le dernier grand projet de Jean-Paul Fournier

Photo Yannick Pons

Ce samedi 21 octobre, à l'angle de la rue Porte de France et de la rue Jean-Reboul, Jean-Paul Fournier a posé symboliquement la première pierre du futur Palais des Congrès nîmois, un atout de plus pour l’attractivité de la ville.

La pose de cette première pierre marque une avancée significative pour le futur Palais des Congrès de Nîmes, s'inscrivant ainsi dans la réhabilitation du centre-ville, entreprise il y a deux décennies par le maire de Nîmes. Après les travaux d'envergure sur l'avenue Jean-Jaurès, Feuchères, l'Esplanade (...), Jean-Paul Fournier a mis en chantier un nouveau projet de développement de la cité nîmoise. Les partenaires institutionnels, tous présents ce samedi, croient fermement en ce projet, à l'image de Franck Proust : « Il y a toujours eu la concurrence entre les modernes et les anciens mais c'était d'un autre niveau. Aujourd'hui c'est plutôt entre les visionnaires et les aboyeurs », a indiqué le président de Nîmes métropole qui participe au projet à hauteur de 10 millions d'euros.

Conception bioclimatique

Au cœur de l’édifice, les façades vitrées et courbes du bâtiment vont se rejoindre au-dessus de la rue Jean-Reboul qui sera devenue piétonne. « À cet endroit nous créons un moment architectural captivant et nous avons appelé entre nous, le Kiss (le baiser), surnom repris par un peu toutes les équipes sur le projet, qui sera une expérience pour l'ensemble des passants et des visiteurs. C'est un endroit où se créeront des jeux de réflexion sur la passerelle qui connectera les deux bâtiments et qui sera revêtue d'un revêtement réfléchissant », indique Thomas Hervé, 3XN, architecte associé. Avec Lionel Devaux, directeur de l'agence Chabanne, les deux architectes annoncent une haute qualité architecturale, une haute qualité environnementale,  ainsi qu'un très haut niveau de services.

Le futur Palais des Congrès  • Photo 3xn

Les fondations abritent des sondes de géothermie à 150 mètres de profondeur afin de subvenir à hauteur de 90 % aux besoins de chaleur et de rafraîchissement de l'édifice. Les architectes ont prévu un accès au jardin archéologique qui sera augmenté de 25 %.  C'est la Pierre de Lens, extraite de la carrière de Moulézan, à vingt kilomètres de Nîmes, qui enveloppera l'édifice. La même pierre utilisée par les Romains pour construire la Maison Carrée il y a 2 000 ans. 3 500 pierres seront posées sur les façades du bâtiment. Ces pierres comportent un veinage particulier et un bel éclat à la lumière. Des reliefs et inclinaisons sur la façade permettront des jeux d’ombre et de lumières qui changeront au fil de la journée et au fil des saisons. Peu de fenêtres seront installées afin de limiter l’exposition au soleil et limiter la surchauffe à l’intérieur. 

Chantier pharaonique à 56,3 millions d’euros

« En posant cette première pierre aujourd’hui, nous lançons officiellement le compte à rebours jusqu’à l’inauguration de ce Palais des Congrès, donnant rendez-vous à la fin de l’année 2025. Nous attendons avec impatience le jour de son ouverture », a lancé Jean-Paul Fournier. La construction de l'équipement du futur Palais des Congrès de Nîmes représente un investissement considérable, chiffré à 56,3 millions d'euros. Ce montant englobe divers éléments, dont 35 millions d'euros hors taxes spécifiquement dédiés aux travaux. Une fois achevé, ce complexe offrira une superficie totale de 10 000 mètres carrés, comprenant un auditorium pouvant accueillir jusqu'à 700 personnes ainsi que 18 salles de commission. Le projet vise une livraison complète du bâtiment d'ici 2025. En termes de financement, divers acteurs sont impliqués. Actuellement, l'État est en cours d'instruction pour une subvention.

La ville de Nîmes s'engage également de manière significative avec une contribution de 30,7 millions d'euros. La métropole de Nîmes contribue au projet avec 10 millions d'euros, suivie par la région Occitanie avec une somme de 9 millions d'euros. Le département du Gard apporte également un soutien financier significatif de 6,5 millions d'euros. Enfin, l'ADEME participe au financement avec une somme de 136 000 euros. « Le futur Palais des Congrès est un équipement à haute qualité architecturale, environnementale et à haut niveau de service. Son implantation en cœur de ville, dans un quartier qui concentre plusieurs monuments historiques emblématiques et le musée de la Romanité, contribuera au développement économique et touristique du territoire, dont les retombées vont bénéficier à l’ensemble du territoire nîmois. Comme une prolongation de l’Écusson où 3 500 m2 seront piétonnisés, ce secteur apaisé permettra aux commerces de capter une nouvelle clientèle », a ajouté le maire de Nîmes.

La première des 3 500 pierres de Lens qui envelopperont la façade du bâtiment • Yannick Pons

Attraction économique

D'ici la fin de l'année, le Palais des Congrès recevra une identité distinctive et un nom. Ces éléments vont permettre de décliner et développer les outils de promotion et de commercialisation essentiels à la phase de préfiguration du lieu. Il deviendra un symbole emblématique pour Nîmes et son agglomération, rehaussant leur notoriété nationale. Ses nouvelles capacités d'accueil permettront d'élargir le tourisme d'affaires, une offre qui était jusqu'à présent inexistante. « Nîmes métropole voit dans ce palais des congrès un atout de plus pour l'attractivité et un muscle de plus pour le monde économique », a ajouté Franck Proust. L'objectif affiché est de briser les saisons pour attirer un public tout au long de l'année, engendrant ainsi des retombées économiques supplémentaires en faveur des habitants et du territoire dans son ensemble, notamment pendant les périodes moins fréquentées (en dehors de l'été et des week-ends). Cela encouragera également l’augmentation de la durée de séjours des touristes à Nîmes.

Requalification du quartier

Le futur Palais des Congrès de Nîmes s’inscrira dans la politique de revitalisation du centre-ville menée par Jean-Paul Fournier depuis deux décennies. En harmonie avec les installations publiques et les sites patrimoniaux existants, il redessinera le quartier avec un nouveau périmètre piétonnier de 3 500 m², faisant écho à l'Écusson. La Porte de France, vestige de la romanité, subira des travaux de restauration et de mise en valeur, conformément aux directives de préservation de la DRAC. Pour ce faire, la circulation automobile sous le monument a été interdite. Un projet privé de Tissot immobilier prendra forme rue Hôtel Dieu, incluant la création de logements et d'un parking souterrain de 150 places accessibles au public. « La Région est aux côtés des collectivités du territoire pour soutenir les investissements publics locaux, comme c’est le cas ici à Nîmes avec le futur Palais des Congrès, pour lequel nous avons mobilisé une enveloppe de 9 M€. Je me réjouis de poser la première pierre de ce futur équipement structurant qui manquait à la ville de Nîmes et qui va permettre de concourir au rayonnement et à l’attractivité du territoire », a martelé Carole Delga, présidente de la région Occitanie.

Ambition culturelle

L’édifice, axé principalement sur le tourisme d’affaires, accueillera divers événements professionnels tout au long de l’année, tels que rencontres, conventions, séminaires, salons et colloques. Cependant, il aspire également à être un élément quotidien de la vie des Nîmois. À certains moments, il se métamorphosera en un lieu vibrant de spectacles, grâce à ses installations modernes, s'associant ainsi aux manifestations et festivals bien établis dans la ville. De plus, il jouera un rôle essentiel en tant que lieu de partage du savoir et de transmission. Plus que deux ans de patience. 

Yannick Pons

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