Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 17.01.2024 - Stéphanie Marin - 2 min  - vu 209 fois

NÎMES Paula Comitre et David Coria : la fougue du flamenco

Paula Comitre était sur la scène de l'Odéon à Nîmes. Elle présentera ce mercredi soir au théâtre Bernadette-Lafont, "Alegorías" à 20h.

- Sandy Korzekwa

Paula Comitre et David Coria ont déjà partagé la même scène à l'occasion du spectacle "¡Fandango!". Cette fois-ci, hier, mardi 16 janvier, ces deux artistes présentaient leur oeuvre, chacun de leur côté. La première dans la salle de l'Odéon, le second au théâtre Bernadette-Lafont. 

L'un et l'autre sont deux figures emblématiques du flamenco contemporain. L'un et l'autre avaient déjà collaboré ensemble - Paula Comitre rejoignant la compagnie de David Coria en 2017 - pour le spectacle ¡Fandango!. Un travail en commun qui se poursuit puisque la danseuse âgée de 29 ans, née à Séville, présentera ce mercredi 17 janvier(*) la pièce Alegorías, el límite y sus mapas, co-créée avec le chorégraphe incontournable de l'avant-garde flamenca du XXIe siècle. 

Mais hier, mardi 16 janvier, ces deux artistes se produisaient chacun de leur côté dans le cadre du festival flamenco de Nîmes. Elle, pour une première mondiale à la salle de l'Odéon, lui au théâtre Bernadette-Lafont. Deux spectacles différents, plus intimiste pour Paula Comitre, plus spectaculaire dans la mise en scène pour David Coria, qui ont conquis leur public. 

"Après vous, Madame" de et par Paula Comitre.   • Sandy Korzekwa

Après un long travail d'études, Après vous, Madame, rend hommage à la danseuse et chorégraphe Antonia Mercé dite « La Argentina » (1890-1936), concentré sur sa période parisienne. Elle n'avait que 20 ans. Dans ses gestes, dans sa scénographie jusque dans sa robe rouge bouffante, Paula Comitre retranscrit la fougue, le coeur battant d'une jeune bailaora, qui cherche, approfondit, franchit consciemment les limites, d'ailleurs où sont-elles dans l'art, si ce n'est celles que l'on se fixe soi-même ? Paula Comitre a imaginé cette pièce à Paris lors d’une résidence à l’Académie des Beaux-Arts, lors de laquelle elle a rencontré le compositeur et pianiste français Orlando Basset ainsi que l’artiste plastique chercheuse Maria Alcaide. 

David Coria. • Sandy Korzekwa

David Coria explore quant à lui les limites du corps dans une création chorale d’une puissance rare, Los bailes robados. Entouré de quatre danseurs, Aitana Rousseau, Florencia Oz, Ivan Orellana et Marta Gálvez, du cantaor David Lagos et de la chanteuse et violoncelliste Isidora O'Ryan, l'artiste espagnol a présenté l'aboutissement de son oeuvre - après le "work in progress" l'an passé - inspirée d'une légende du XVIe siècle, l'étrange épidémie dansante de Strasbourg.

La création de David Coria, Los bailes robados, a été présentée hier, au théâtre Bernadette-Lafont à Nîmes. • Sandy Korzekwa

"La danse est interdite", clame l'une des bailaoras. Elle s'impose pourtant, frénétique, intense, puissante, avec force et engagement comme une lutte. David Coria éclaboussant le plateau de ses gouttes de sueur à chaque tour sur lui-même. Et il y en a eu des tours, des sauts aussi, des portés, un "pas de deux", une véritable ode à la liberté de danser saluée avec enthousiasme par le public.  

*À 20h au théâtre Bernadette-Lafont.

Stéphanie Marin

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