NÎMES Rassemblement contre l'antisémitisme : 1 400 personnes ont répondu à l'appel de la Licra
Initié par la Licra, un rassemblement "contre l'antisémitisme et pour défendre les valeurs de la République" a réuni 1 400 personnes environ - chiffre communiqué par les forces de l'ordre - ce dimanche sur le parvis de la Maison carrée à Nîmes.
Un peu partout en France, la Licra - Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme - s'est faite le relai de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, et de Gérard Larcher, président du Sénat, lesquels appelaient dans une tribune publiée le 7 novembre dans Le Figaro, à l'organisation d'une grande marche civique à Paris, ce dimanche 12 novembre.
À Nîmes, c'est un rassemblement qui a eu lieu, devant le parvis de la Maison carrée, à partir de 11h45. "Nous le faisons pour la République, contre l'antisémitisme, pour la France des droits de l'Homme, pour dénoncer les porteurs de haine. Également pour dire notre soutien aux familles et notre mobilisation pour la libération de tous les otages", a indiqué Daniel Benfredj, le président de la Licra Nîmes, revenant sur l'attaque terroriste perpétrée par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier "qui a suscité un effroi sans frontière". Suivie de la riposte de l'armée israélienne sur la bande de Gaza.
Un contexte de tensions extrêmes au Proche Orient qui se traduit en France par "une recrudescence d'un antisémitisme débridé, avec une parole complètement décomplexée". "En l'espace d'un mois plus d'un millier d'actes antisémites ont été commis sur notre sol, a rappelé le président de la Licra Nîmes. Trois fois plus d'actes de haine contre des Français de confession juive en quelques semaines que pendant toute l'année passée. Cela se traduit par des injures, des menaces, des violences contre des compatriotes de confession juive qui éprouvent dès lors de légitimes angoisses, un sentiment de peur. Comme si les sentiments passés, transmis par leurs parents et leurs grand parents, ressurgissaient tout à coup."
Et le même de poursuivre dans son discours : "La République française ne laissera pas prospérer la bête immonde. Déjà des centaines d'arrestations ont été réalisées et des dizaines de procédures judiciaires sont ouvertes pour ramener l'antisémitisme à la seule place qui doit être la sienne : devant les tribunaux, derrière les barreaux."
"Sur les réseaux sociaux, des vagues de haine"
Environ 1 400 personnes ont répondu à l'appel de la Licra à Nîmes, parmi lesquels des élus nîmois mais aussi gardois ainsi que le préfet du Gard, Jérôme Bonet, et bon nombre d'anonymes parmi lesquels Élisabeth Rosello, qui met de côté ses engagements politiques car membre du MoDem du Gard, et parle "en tant que citoyenne du monde entier, je suis d'origine malienne. C'était important pour moi d'être là parce que nous sommes tous pareils, tous égaux, qu'on soit noir, jaune ou gris, quelle que soit notre religion. Ce massacre ne doit pas avoir lieu."
Jérémy, 27 ans, Carla, 24 ans et Hannah, 22 ans ont eux aussi participé au rassemblement de ce dimanche matin. "On se doit de se montrer solidaires, l'antisémitisme doit être combattu, lance le jeune homme. Je voulais aussi montrer mon unité dans la République, vis-à-vis de tout ce qui se passe actuellement et du climat de haine qui règne en France en ce moment."
S'il n'a pas été directement témoin d'actes antisémites, il observe "sur les réseaux sociaux, des vagues de haine, en nombre, en masse". Selon lui, "on a l'impression que la parole est maintenant complètement libérée vis-à-vis de l'antisémitisme". Hannah, étudiante à Montpellier, affirme quant à elle, "l'antisémitisme règne" et refuse que cela soit passé sous silence. "On ne veut pas reproduire ce qui s'est passé lors de la Seconde Guerre mondiale, ajoute Carla. À l'époque tout le monde se taisait. Aujourd'hui ce n'est pas le cas, bien au contraire."