Publié il y a 15 jours - Mise à jour le 05.11.2024 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 116 fois

NÎMES Un « Mois » à ne pas manquer !

Échappées (Photo Sarah Desteuque)

Echappées (Photo Sarah Desteuque)

Le « Mois du film documentaire 2024 » durera jusqu’au 31 décembre et a pour thème « Les Formes de la nature » 

Échappées (Photo Sarah Desteuque)
Echappées (Photo Sarah Desteuque)

Le rapport que nous entretenons avec la nature depuis des siècles est surplombant, c’est un rapport de domination, d’exploitation. Aujourd’hui, il s’agit de reposer les enjeux et de repenser nos actions sur notre environnement, proche ou lointain.

« La crise écologique systémique qui est la nôtre est plus qu’une crise des sociétés humaines d’un côté, plus qu’une crise des vivants de l’autre, c’est une crise de nos relations au vivant » (Baptiste Morizot, L’Inexploré, 2023). L’humanité ne peut s’extraire de la nature.

Pour cette 25e édition du « Mois du film documentaire », le but sera d’interroger cette relation que nous entretenons avec « Les Formes de la nature » à travers le regard et la sensibilité de cinéastes.

Cette année encore davantage que les précédentes, l’organisation propose de vous faire découvrir des formes cinématographiques très variées et contrastées, des immersions visuelles et sonores.

Cette programmation a pour point de départ l’ouvrage codirigé par Rodolphe Olcèse et Vincent Deville (L’Art et les formes de la nature éd. Hermann, 2023). Chaque séance sera l’occasion de rencontrer des cinéastes, des chercheurs, des compositeurs, des auteurs de BD, des poètes, des preneurs de son, des paysagistes, des photographes.

Pour tous les goûts !

Deux ateliers de création sont organisés par les bibliothèques de Serre Cavalier et de Marc Bernard, une exposition de photographies à la bibliothèque de Serre Cavalier, des avant-premières, des grands classiques, des films rares.

« Comme chaque année, nous sommes accompagnés de nos partenaires et amis : le Sémaphore, l’association Anima, l’école des Beaux-arts de Nîmes, l’association NegPos, Occitanie Films, le CAUE du Gard, le Centre social Simone Veil, la Cinémathèque du documentaire, Tënk et radio Rayvox. »

Pour la troisième année, la radio Rayvox illustrera cette édition par une playlist concoctée par Aurore Denis Croze et Julie-Anne Barbe. D’une durée d’environ une heure, elle sera disponible en podcast dès début novembre (Rayvox - home).

Radio indépendante nîmoise à haute valeur patrimoniale et créative, elle diffuse des émissions très éclectiques sur le web à partir de l’ancienne radio de l’ORTF basée à Nîmes dans les années 50.

En écho au « Mois du film documentaire », c’est une programmation de six films qui a été construite avec Vincent Deville et qui est intitulée « A l’écoute du monde » qui sera également proposée du jusqu’au 31 décembre 2024, sur la plateforme documentaire Tënk.

L'homme qui plantait des arbres (Photo Les Films du Paradoxe)
L'homme qui plantait des arbres (Photo Les Films du Paradoxe)

Plusieurs rendez-vous sont d’ores et déjà organisés cette semaine !

Ce vendredi 8 novembre à Carré d’art (Grand auditorium), « Un après-midi avec Vincent Deville ».

Vincent Deville est Maître de conférences en Études cinématographiques à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, où il co-dirige depuis 2014 le Master 2 Métiers de la production avec le producteur Serge Lalou. Il a publié Les Formes du montage dans le cinéma d’avant-garde (Presses universitaires de Rennes, 2014) et co-dirigé trois ouvrages collectifs : avec Rodolphe Olcèse, L’Art et les formes de la nature (Hermann, 2023) et L’Art tout contre la machine (Hermann, 2021) ; avec Loig le Bihan, Penser les formes filmiques contemporaines (UGA Éditions, 2023). Ses recherches portent sur les représentations de la nature au cinéma et sur la contribution des formes du montage à l’écriture de l’Histoire.

Une conférence sera illustrée par des extraits de films entre 16h et 18h et sera nommée

« Changements d’échelle : pour une approche environnementale des films ».

Pour Vincent Deville, « En variant les échelles de plan, du microcosme au macrocosme, le cinéma relativise fréquemment la taille et donc la place de l’humain dans l’univers. Il développe des formes d’attention pour d’autres histoires que les nôtres, produisant alors des décadrages et des décentrements de la figure humaine. Une approche environnementale du cinéma peut consister d’une part à développer une pratique de l’analyse filmique qui prendrait en considération les autres qu’humains, si longtemps délaissés par l’histoire du cinéma, et d’autre part à interroger les gestes des cinéastes qui travaillent sur ces décentrements et contribuent à élaborer de nouvelles écologies du sensible. »

À 18h30 la séance est en partenariat avec Occitanie films et propose le documentaire dans le cadre du projet « Composer le réel » Méandres ou la rivière inventée de Marie Lusson et Emilien de Bortoli 2023 / 73 min.

Au milieu de l’été, une bande d’amis décide de descendre une rivière dans un radeau de fortune. Les obstacles, physiques et vivants, qu’ils rencontrent témoignent des transformations comme des altérations des cours d’eau par les humains. Mêlant road trip et parole scientifique, le film tisse des liens entre les mondes immergés et submergés dont les prismes multiples engagent une rencontre réparatrice entre humains et non-humains.

En présence de Vincent Deville et Emilien de Bortoli, réalisateur et compositeur de la musique du film.

C'est au Carré d'art que cela se passe (Photo Anthony Maurin).

Le samedi 9 novembre, toujours à Carré d’art et toujours au Grand auditorium, « Passages argentiques ». Sélection de films argentiques projetés en numérique ET une performance en Super8, en présence de Catherine Bareau, cinéaste ;

Catherine Bareau commence à faire des films à la fin des années 80. Depuis 1988, elle projette ses films dans différents lieux et festivals à Paris et en région : la Cinémathèque française, Light Cone, l'Association Braquage, le Collectif Jeune Cinéma, Dérives autour du cinéma. Installée avec ses projecteurs parmi les spectateurs, elle projette elle-même ses films originaux en cinéma élargi.

Le son, la projection in vivo, l'espace de la salle et les spectateurs sont les constituants cinématographiques où se révèle la présence. Elle est membre de l'Etna, atelier de cinéma expérimental. Elle est aussi programmatrice et anime des ateliers de cinéma argentique.

À 16h30, Ofranda de Claudio Caldini, 1978 / Super8 / couleur / sonore / 2 min.23. Un moment de dévotion exprimé par une vitesse de variation intense qui contraste avec la fragilité du motif, des pâquerettes. La continuité des formes et de la lumière produit une illusion chorégraphique.

Brouillard passage #14 d’Alexandre Larose, 2013 / 35mm / couleur / silencieux / 10 min. Surimpressions de passages au travers d'un sentier menant à un lac.

Terre rouge, terre noire d’Agnès Perrais, 2024 / 16mm / coul-n&b / sonore / 7 min. Quatre motifs d’un paysage insulaire : dunes, herbes, ciel d’orage, mer. Ces motifs sont déclinés et entremêlés par plusieurs opérations de laboratoire qui font vaciller les plans fixes et désertés pour créer un paysage imaginaire où les éléments et les matières se rejoignent.

Chemins de Martine Rousset (Photo Martine Rousset)
Chemins de Martine Rousset (Photo Martine Rousset)

Aspect d’Emily Richardson, 2004 / 16mm / couleur / sonore / 9 min. Couleur, lumière et ombre changent sur la surface de la forêt alors qu'une année est condensée en minutes.

Les Ombres aquatiques de Philippe Cote, 2016 / Super 8mm / coul-n&b / silencieux / 11 min. Entre ombre et lumière, féérie autour des abîmes et de son peuple, retour au cinéma et performance cinématographique double écran / sonore.

Chambre zéro de Catherine Bareau, 2023 / Super 8mm et diapositives / couleur / sonore / 15 min. Une image est venue se poser. Elle reste là, campée. Elle attend depuis longtemps. C’est comme une implosion minuscule, mais qui dure.

À 18h30, place à Chemins de  2006-2014 / 16mm / coul-n&b / sonore / 80 min. En présence de Catherine Bareau et Martine Rousset. « L’écrit inachevé de Julien Gracq, La Route écrit en 1970, une forêt de bord de mer, l’énigme d’une trajectoire, par cet écrit en ce paysage, et ce paysage en cet écrit, elle creuse, à contre-courant, depuis un double écho vers une même racine, profonde, invisible, d’une absolue présence, un feu de pierres, texte et paysage sont alors ramures de même langage », explique Light Cone qui distribue du cinéma expérimental.

Anthony Maurin

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