OCCITANIE Ceinture serrée, le budget soutient l’habitat et la vigne
À la veille de la dernière Assemblée plénière de l’année, prévue ce jeudi 19 décembre, la présidente Carole Delga a tenu une conférence de presse.
Les 158 conseillers régionaux de la Région Occitanie se réuniront en Assemblée plénière sous la présidence de Carole Delga.
À cette occasion, la présidente Delga est revenue sur la situation politique et budgétaire nationale et les conséquences pour la Région, à l’heure de la tenue du Débat d’Orientations Budgétaires (DOB) 2025 et des choix à faire pour répondre aux besoins des habitants et garantir à l’Occitanie un avenir durable.
Elle a présenté, aux côtés d’Agnès Langevine, vice-présidente en charge du Climat, du Pacte Vert et de l’Habitat durable et de Jean-Louis Cazaubon, vice-président en charge de la Souveraineté Alimentaire, de la Viticulture et de la Montagne, deux dispositifs majeurs qui doivent permettre de répondre aux grands enjeux climatiques et sociaux actuels et à venir.
La Région a déjà subi près de 210 millions d’euros de baisses imposées et non compensées en 2023 et 2024. 73 millions d’euros de recettes en moins en 2023 auxquels s’ajoutent 106 millions d’euros en 2024 ainsi que 30 millions d’euros de non-compensation des surcoûts énergétiques contrairement aux autres collectivités.
Carole Delga débute. « La situation budgétaire en France est extrêmement dégradée dans l’attente du vote du projet de loi de finances. On va reprendre le travail mais il y aura des baisses de dotations… Mais dans quelles proportions ? Nous avons pris cela en compte dans notre budget comme l’ont fait tous les présidents de régions, de départements ou d’agglos. »
Pour 2025, l’Occitanie devrait subir une nouvelle perte estimée de 187 millions d’euros. 47 millions d’euros d’impact des décisions antérieures de l’État et 140 millions d’euros concernant la précédente version du PLF. Cet effort est disproportionné, alors que la Région Occitanie connaît une forte dynamique démographique et un réel enclavement impliquant de nécessaires investissements (lycées, formations, transports routiers et ferroviaires) ainsi qu’un revenu par habitant plus faible que la moyenne.
« En Occitanie, le budget est bâti en donnant l’exemple. Nos dépenses de fonctionnement diminuent, tout comme l’investissement pour éviter un endettement qui dépasserait les neuf ans. Mais, 94 % de nos recettes viennent de l’État ! »
Rationaliser, voilà ce que la Région va tenter de faire l’année prochaine. Rationaliser tout, partout. Mais la Région ne se désengage même si l’État se dérobe bien souvent quant aux financements de ses compétences.
Mais, la Région Occitanie restera en 2025 la première Région française en termes d’investissement par habitant avec 177 euros. Il s’agira aussi et malgré tout de poursuivre la réouverture des petites lignes (Montréjeau-Luchon, Alès-Bessège et Rive Droite du Rhône) et les deux projets de LGV (GPSO et LNMP). 25 000 emplois par an doivent être créés en Occitanie pour que le chômage ne progresse pas, ça peut aider.
Plan Habitat Durable
Mais pour l’heure, Carole Delga a voulu appuyer sur deux actions. La première est l’acte 2 du Plan habitat durable qui doit servir à amplifier les efforts en faveur d’un habitat plus juste et solidaire.
« Le Plan habitat durable n’est vraiment pas dans nos compétences, mais nous allons intervenir de manière prioritaire dans le logement social, étudiants et dans les petites communes pour un rééquilibrage territorial afin d’éviter la métropolisation tout en promouvant la construction durable. C’est dons l’acte 2 avec 50 millions d’euros de plus jusqu’en 2028, fin du mandat. »
Au total, à travers l’Acte I et II de son Plan Habitat Durable, 200 millions d’euros seront mobilisés par la Région Occitanie et ses partenaires en faveur du logement et de l’habitat avec pour objectifs 350 bâtiments publics réhabilités d’ici trois ans et 30 000 logements supplémentaires construits ou rénovés d'ici 2028.
On revient aux chiffres de construction que l’on connaissait… Dans les années 1960 ! Cela aura des conséquences dans l’emploi notamment et donc, par définition, dans la manière d’aborder l’immobilier et le BTP.
Pour , « Il y a un an, nous engagions cette grande cause du mandat pour un habitat plus durable et plus inclusif. L’urgence était la filière de construction et la rénovation énergétique. Le logement est une part importante dans le budget des ménages et nous avons voulu, avec nos 80 partenaires, dégager des dispositifs qui correspondent aux besoins. »
300 000 logements sont pourtant vacants en Occitanie. Ils sont souvent dégradés, régulièrement situés en bourg-centre et cela contribue à la perte d’habitants dans de nombreux territoires ruraux…
Comment passer de l’étalement urbain à un modèle composé d’habitat partagé, inclusif, raisonné avec en tête les changements climatiques et environnementaux ?
Amplifier la rénovation des immeubles en copropriété et des logements sociaux ; aider les ménages à accéder à des logements de qualité, à loyer modéré, ou à devenir propriétaires de leur logement, à des prix inférieurs au marché ; accompagner l’émergence et la création d’habitats partagés pour toutes les générations ; répondre aux besoins des villages et des quartiers prioritaires de la ville en accompagnant l’émergence de nouveaux modes d’habitation ; et, pour finir, accompagner l’émergence et l’attractivité de nouveaux « métiers verts », tels seront les objectifs.
À cela viennent s’ajouter d’autres comme : encourager la remise de biens privés sur le marché de la location, en se portant garant auprès des propriétaires ; promouvoir le bois des forêts d’Occitanie pour les travaux de construction et de rénovation ; encourager le recyclage des matériaux pour construire et rénover de manière plus économique et durable ; transformer et embellir nos lieux de vie ; exploiter les bâtiments appartenant à la Région en les utilisant pour conduire des programmes d’économies d’énergie, de renforcement de l’accessibilité des bâtiments et de production d’énergies renouvelables.
Filière viticole soutenue
Deuxième axe de travail, l’acte 2 du contrat de filière viticole, élaboré avec l’ensemble des professionnels de la viticulture, pour notamment préparer l’avenir et adapter les modes de productions. Carole Delga attaque le lourd et brûlant dossier viticulture.
« Le premier secteur pourvoyeur d’emploi en Occitanie, c’est l’agriculture ! Après un premier dispositif, nous devons relever trois grands défis. L’eau, les pratiques culturales et une politique adaptée aux nouveaux modes de consommations en France comme dans le monde. »
Pour Jean-Louis Cazaubon, « Le constat posé est de dire que le vin de soif est terminé. Comment rentrer dans les nouveaux marchés ? » La baisse de consommation est claire. « Les consommations en terrasse, les femmes qui se mettent à boire, ça change. Il y a des pistes, ne sombrons pas dans le pessimisme profond ! »
La viticulture en Occitanie ? C’est 126 000 emplois, un chiffre d’affaires de 2,9 milliards, 51 bouteilles qui partent à la seconde !
« Nous devons préparer l’avenir de la filière en plaçant l’innovation au cœur du contrat de filière avec, comme enjeu, l’eau. Nous devons aussi faire face à l’urgence climatique en donnant les moyens aux acteurs économiques d’adapter leurs moyens de production. »
L’acte 2, devrait permettre la mise en œuvre de 15 nouvelles actions ambitieuses pour apporter des solutions.
« Il faudra aussi mutualiser, acquérir et diffuser auprès des opérateurs de la filière des données analysées dans une démarche prospective de conquête des marchés. Rien n’est figé dans le marbre, l’État pourrait encore abonder sur quelques mesures. » Et tout cela, il faut le faire vite et le faire savoir.