NÎMES Procès fictif : des professionnels se mobilisent auprès des étudiants en Droit
Dans le cadre de la Nuit du Droit le 4 octobre, 17 étudiants en Droit de l'université de Nîmes vont participer à un faux procès en assises devant plus de 350 personnes qui feront office de jurés. Pour préparer au mieux ce rendez-vous, les étudiants peuvent compter sur le soutien de différents acteurs juridiques locaux et notamment le procureur de la République de Nîmes, Éric Maurel.
Pour célébrer le 63e anniversaire de la Constitution française, de nombreuses institutions ont décidé de participer à un évènement fédérateur avec la Nuit du Droit qui se tiendra le 4 octobre prochain. Une première à Nîmes. La première Nuit du Droit a été inaugurée en 2017 à l’initiative de Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel. Elle poursuit depuis un double objectif. D'une part célébrer la Constitution de la Ve République et d'autre part que les Français se familiarisent avec le Droit.
À Nîmes, sous la houlette de l'association du Master droit public des affaires locales de Nîmes, la soirée débutera par une conférence-débat sur "les nouvelles parentalités" (18h30 à 20h30) au cinéma CGR (Triangle de la gare Avenue de la Méditerranée). Après une pause, à partir de 21h15 c'est "Leroy des Bois" qui sera à la barre d'un procès fictif réalisé par les étudiants. Un accusé interprété par Nicolas Leroy, vice-président Administration et Relations internationales à Unîmes mais avant tout professeur d'Histoire du Droit. Il lui est reproché d'avoir volé un trésor à la Maison Carrée. En s'enfuyant, il aurait porté un coup à l'arme blanche à une dame, il s'agit probablement de la pointe d'une flèche. La victime plus un autre témoin l'ont clairement identifié. Une pièce d'or, un arc et une flèche ont été retrouvés sur les lieux du vol mais l'individu nie tout.
Pour ce procès fictif de grande ampleur, 17 étudiants en Droit, de tous niveaux en Licence et Master à l'université de Nîmes, ont décidé de participer à l'aventure pour endosser tous les rôles d'un procès classique d'une cour d'assises avec les avocats de la défense, ceux de la partie civile, l'avocat général et évidemment celui de juge. Ces deux dernières fonctions seront respectivement occupées par Mathilde (en 3e année de Droit public) et Iliana. Pour se préparer au mieux, elles peuvent compter sur l'aide précieuse du procureur de la République de Nîmes, Éric Maurel, qui a participé à près de 250 procès en assises. Vendredi dernier, c'est dans son bureau qu'il a reçu quatre étudiantes en compagnie de Bérangère Le Boedec, juge d'application des peines au tribunal judiciaire d'Alès.
"On est dans le factuel et l'émotionnel"
Sur les 17 étudiants présents le 4 octobre, un seul garçon s'est porté candidat. "Ça représente bien la tendance actuelle avec 66% de femmes dans la magistrature", constate Éric Maurel. L'occasion pour ces étudiants de comprendre le rôle de chacun et d'obtenir des conseils avant le jour J. "Un procès d'assises, c'est de l'oralité. On est dans le factuel et l'émotionnel", explique le procureur. Les apprentis magistrats pourront aussi compter sur le soutien de d'autres professionnels comme l'avocate Maître Sylvie Josserand. Une préparation importante pour ces jeunes qui devront tenir leur rôle devant plus de 350 personnes, qui feront office de jurés dans la salle de cinéma du CGR. "En convaincre une ou 350 c'est pareil", rassure Éric Maurel.
"Je n'ai pas eu cette chance là quand j'étais étudiant. C'est une chance extraordinaire pour ces étudiants et ça permet d'ouvrir nos portes, de découvrir des ficelles secrètes et leur donner envie de faire le plus beau métier du monde. Ça fait aussi partie du job de former des avocats et des magistrats pour passer le témoin", précise ce dernier qui avait déjà apporté son aide à la préparation d'un procès fictif à Nîmes. Les étudiants ont encore une semaine pour peaufiner leur rôle afin d'être prêt pour le grand jour.
Corentin Corger