NÎMES Enfant tué à Pissevin : la classe politique sous le choc
Françoise Laurent-Perrigot, Franck Proust, Amal Couvreur, Julien Plantier, Vincent Bouget, Pierre Jaumain, Nicolas Nadal et Sibylle Jannekeyn s'expriment après le terrible drame de Pissevin.
Dans la nuit de lundi à mardi, un terrible drame s’est déroulé dans le quartier Pissevin à Nîmes. Sous fond de trafic de drogue avec une nouvelle fois, des tirs nombreux à la kalachnikov qui ont cette fois atteint un enfant de 10 ans, qui a perdu la vie quelques instants plus tard. La classe politique condamne ce nouveau meurtre et s'exprime face à cette situation.
Françoise Laurent-Perrigot, présidente du Conseil départemental du Gard : "Comme toutes et tous, je suis profondément choquée et attristée par ce drame qui frappe d’abord la famille, les proches, tout un quartier, la capitale gardoise et l’ensemble de notre département. Ce drame illustre une fois de plus, une fois de trop, le chemin qu’il nous reste à accomplir collectivement pour venir à bout des violences urbaines. L’Assemblée départementale gardoise a fait le choix depuis longtemps de mener des actions, dans les quartiers prioritaires du département comme celui de Pissevin à Nîmes, et en faveur de leurs habitants. Même si ce drame relève avant tout d’un point de vue sécuritaire, des missions de l’État, mes collègues élus et moi-même devons persévérer dans ce que nous avons déjà accompli. Notre engagement dans les quartiers dits prioritaires de la ville trouve son fondement dans les compétences mêmes du Conseil départemental du Gard en matière de solidarité sociale et territoriale. Cette politique a comme objectif principal d’apporter un soutien aux territoires dans lesquels sont observés des déséquilibres prégnants pour les populations qui y vivent. Nous devons y être encore et toujours plus présents. Au nom de l’Assemblée départementale, je présente toutes mes condoléances à la famille."
Franck Proust, président de Nîmes métropole : "Quelle horreur de voir un jeune de 10 ans mourir par arme à feu ! Victime du trafic de drogue, victime de ces délinquants qui pourrissent la vie des habitants de ces quartiers. La lutte contre le trafic de stupéfiants doit s’intensifier, être sans relâche, quotidienne, avec des moyens qui sont en adéquation avec l’urgence qu’impose cette situation intenable. Ce matin, mes pensées se tournent vers la famille de ce jeune garçon, vers ses proches, ses camarades d’école."
Amal Couvreur, vice-présidente au Département du Gard, conseillère régionale : "Profonde tristesse et le coeur lourd. Une nouvelle tragédie à Nimes avec le décès d un enfant de 10 ans. Aucun mot face à une telle perte ne pourra apporter de réconfort aux parents, grand parents,frères et soeurs, aux amis, aux voisins, aux habitants. Pour les responsables publics, c'est un échec collectif qui doit nous pousser à agir de concert pour nos quartiers et leurs habitants."
Julien Plantier, premier adjoint au maire de Nîmes : "Un nouveau cap dans l’horreur a été franchi hier soir. Un enfant de 10 ans est décédé, victime collatérale d'un affrontement entre bandes rivales dans le quartier de Pissevin. J’adresse mes plus sincères condoléances à sa famille ainsi qu’à ses proches. Ce n’est pas un fait divers. C’est un événement intolérable qui nous concerne tous. Ce drame inimaginable constitue le reflet de la triste situation de certains quartiers de notre pays. Ce crime ne peut rester impuni. Il est temps que la République mette définitivement fin à ce fléau qu’est le trafic de drogue. Il est indispensable que l’Etat reprenne pleinement sa place dans ces quartiers. Il n’y a pas de mots, il n’y a que des actes."
Vincent Bouget, secrétaire départemental du PCF, vice-président au Département du Gard : "INTOLÉRABLE Un enfant de 10 ans est mort cette nuit à Nîmes. À sa famille et à ses proches, j’adresse mes condoléances les plus attristées. C’est un événement épouvantable. La police enquête, et aura à déterminer précisément les origines de ce crime. Les responsables de cet acte terrible devront être traduit en justice. Ce décès intervient dans un contexte de violences au long cours dans les quartiers Ouest de la ville. Le trafic de drogue a durablement marqué plusieurs quartiers périphériques et centraux de notre ville, en particulier le quartier de Pissevin. Aujourd’hui, la mort d’un enfant de 10 ans plonge notre ville dans le deuil et la tristesse. En ces instants, nous pensons à cet enfant, fauché au printemps de sa vie. Ce matin, nous pensons à sa famille, à ses proches, à ses amis. La lutte contre la violence et les trafics nécessitent des actions réelles, dans la durée, dans différents champs, sans quoi nous ferons inévitablement face à de nouveaux drames, à Pissevin et dans d’autres quartiers de notre ville. Il s’agit d’une question d’égalité et de justice pour les habitants exposés depuis trop d’années à la violence. Force est de constater également que la situation n’a cessé de se dégrader depuis plusieurs dizaines d’années. Les fermeture de commerces, la multiplication des difficultés pour les services publics ont dégradé les conditions de vie des habitants ce quartier de plus de 10 000 habitants, laissé en proie à l’économie parallèle. Imagine-t-on une commune de cette taille dans une telle situation ? Les réponses à cette situation de crise ne se construiront pas sans les habitants, sans le réseau associatif, sans les acteurs impliqués dans le quartier, sans les femmes et les hommes qui y vivent et travaillent et qui se démènent déjà avec trop de peu de moyens. À l’injustice s’ajoute trop souvent le sentiment d’abandon. Il y a un besoin de moyens humains et financiers nouveaux, déployés dans la durée, afin de pouvoir considérer de façon égale tous les habitants de la ville, et que toutes et tous puissent vivre en paix. Un tel drame ne doit plus se reproduire."
Pierre Jaumain, premier fédéral du Parti socialiste dans le Gard : "Nos premières pensées vont aux parents et aux proches de cet enfants de 10 ans, victime innocente du crime organisé qui ne cesse de progresser à Nimes. C’est une immense colère ensuite ! Combien faudra-t-il de morts pour faire taire les armes et les trafics à Nîmes. L’État, et le nouveau préfet en particulier, doivent s’interroger sérieusement sur l’efficacité de l’action de protection des populations qui se sentent abandonnées. Quid d’une police de proximité au contact constructif des habitants ? Et parce que la répression ne suffira jamais, nous vous demandons solennellement M. le Maire : avez-vous su créer les conditions d’un soutien actif du tissus associatif et citoyens pour faire reculer les zones de non-droits ?"
Nicolas Nadal, secrétaire de la section PS de Nîmes : "La mort violente par balles d'un enfant de 10 ans à bord d'un véhicule sur le quartier de Pissevin est inacceptable. Avant tout, nos pensées à sa famille et aux habitants du quartier Pissevin qui subissent depuis 4 jours des tirs d'armes à feu. Le résultat de l'abandon de la présence des forces de sécurité et de police par l'État qui estime que ce quartier et ses habitants ne méritent la présence des CRS que quelques jours pour apaiser les tensions portées par le trafic de drogue. Il importe aujourd'hui de penser à cette famille marquée par un deuil insupportable."
Sibylle Jannekeyn, secrétaire d’EELV Nîmes : "De nouvelles fusillades dans les quartiers de Valdegour et de Pissevin à Nîmes, cette nuit. Mort d'un enfant. EELV Nîmes présente ses sincères condoléances à la famille et exprime son entière solidarité avec les habitantes et les habitants de ces quartiers qui vivent depuis si longtemps un quotidien très dur. EELV Nîmes condamne ces violences. L'heure est au deuil et au recueillement. Viendra le temps du bilan municipal, en lien avec les habitantes et les habitants, les services sociaux et éducatifs, les associations qui œuvrent et aident tous les jours, sans beaucoup de moyens. Ces quartiers nîmois doivent retrouver la paix."