ÉDITORIAL Nîmes Olympique : la fine affaire
Il reste quatre matches aux crocodiles du Nîmes Olympique pour espérer se sauver en Ligue 2. Une tâche si difficile quand on regarde les statistiques de la saison. Le 3 juin prochain, dans tous les cas de figure, c'est une nouvelle page de l'histoire du club qu'il faudra écrire...
Qu'est-ce qui pourrait modifier le cours de l'histoire ? Tout et rien à la fois. Le film arrive à sa conclusion et personne ne veut que la fin soit écrite à l'avance. Cette équipe nîmoise qui a fait tant rêver toute une ville est en passe de retrouver l'anonymat de la troisième division. Pourquoi ? Parce que le football est une science inexacte mais quelques recettes appliquées efficacement auraient peut-être permis d'obtenir un résultat bien différent que celui que nous connaissons aujourd'hui. La faute à qui ? À un seul homme ? À la mairie qui a vendu les Costières ? Au conflit permanent entre les supporteurs et la direction du club qui gangrène tout depuis des mois ? À l'inflation financière du football ? Au choix de la LFP de faire descendre quatre clubs de Ligue 2 ? Un peu de tout cela. Maintenant que le mal est fait, comment rebondir ? Difficile à dire. Il faudrait d'abord commencer par mettre en oeuvre un mode de fonctionnement classique. En football, une première chose est primordiale : faire confiance aux hommes qui composent son organisation. Un président et toute une équipe à ses côtés. Puis, il faut miser sur un staff technique qui connaît le ballon. Quand tout ce petit monde est opérationnel, on bâtit un projet. Sportif, avec des objectifs ambitieux. Mais cohérent. Cohérent sur la durée et réaliste en fonction de ses moyens. C'est à ce moment-là qu'entre en scène la cellule recrutement qui regarde, près de chez elle, les petites pépites disponibles. Et engage des moyens pour trouver quelques autres perles un peu plus loin, pour verrouiller chacun des postes. Ensuite ? C'est tout le club qui se tourne vers une seule chose : faire adhérer le plus grand nombre à son projet avec des arguments structurés et crédibles. Sans ostracisme. D'abord des partenaires financiers. Des entreprises, bien sûr, qui voudront associer leur marque avec de futurs champions. Et des supporteurs qui se retrouvent dans l'ADN de leur club, de leur ville, qui voudront vibrer pour leurs joueurs favoris, qui pousseront à chaque instant d'un match même face à Sedan ou Bourg-Péronnas comme un 12e homme. Parce qu'ils auront le sentiment d'être dans le stade comme à la maison. Ils s'engageront encore davantage s'ils se sentent respectés, soutenus, encouragés dans toutes les initiatives qu'ils entreprennent. Et s'ils bénéficient d'un regard bienveillant sur la place centrale qu'ils occupent dans une entreprise organisatrice de spectacles sportifs. Ce club normal existe. Regardez nos voisins. Ce n'est pas encore tout à fait le cas à Nîmes. Mais ça viendra. Probablement après le 2 juin prochain sur les coups de 22 heures. À cet instant-là, il ne sera plus possible de faire la fine bouche...