L’INTERVIEW Ronny Labonne (Nîmes Olympique) : « J’avais envie de changer d’air »
Après une saison très compliquée, de multiples blessures et des envies de départ, Ronny Labonne a fait son retour à la compétition face à Versailles, vendredi dernier. Heureux de retrouver la compétition, le latéral droit revient sur les mois de galères qu'il vient de traverser.
Objectif Gard : comment avez-vous vécu votre retour à la compétition face à Versailles, après cinq mois d’absence due à une blessure ?
Ronny Labonne : J’avais hâte de rejouer. Le week-end, je participais aux matchs de la réserve ou aux oppositions internes. Je voulais retrouver l’adrénaline d’avant match, cette pression et cet enjeu.
Avez-vous retrouvé des bonnes sensations ?
Je suis bien revenu, mais je peux mieux faire. Il me faut maintenant enchaîner.
Pensez-vous que le mauvais état de la pelouse du stade des Antonins vous a coûté des points cette saison ?
C’est certain, et pas seulement cette saison. Le nouveau coach veut que l’on joue beaucoup, mais avec cette pelouse, c'est vraiment dur. Cela étant, je ne cherche pas d’excuses, le plus important, c'est de tout donner.
Regrettez-vous le stade des Costières ?
J’ai adoré jouer aux Costières, parce que les supporters étaient proches de nous. La première fois que je suis venu, c’était pour voir un copain qui jouait avec Nice. Le stade était plein, je me suis dit : c'est un grand club. Même s’ils ne vont pas au stade des Antonins, je vois les supporters dans la ville. C’est un plaisir de jouer pour ce club.
Dès fois, je rentrais chez moi et je n’avais plus envie de sortir
2023-2024 est-ce une saison en enfer pour vous ?
J’ai eu une fracture de deux orteils, qui m’a tenu éloigné pendant trois mois. Ensuite, j’ai été suspendu sept matchs. Et, à la dernière minute de la rencontre à Sochaux, je me suis blessé aux quadriceps. Cette saison a été compliquée, d’autant que l’on venait d’être relégué en National. Ça n’a pas été une période facile. C’est la première fois que cela m’arrivait. C’est dur, on se met tout le temps en question. Dès fois, je rentrais chez moi et je n’avais plus envie de sortir. Ce n’était pas évident, mais je suis bien entouré et c’est ce qui m’a permis de faire face.
On se sent parfois un peu seul ?
J’ai quitté la Martinique et ma famille à l’âge de 14 ans. Quand on fait ce sacrifice, on ne peut pas abandonner. En métropole, je n’ai que ma copine. Mon cercle familial est resté là-bas.
J’aime Collias, le Pont du Gard et les balades dans les Jardins de la Fontaine
Comment occupiez-vous votre temps libre ?
Avec ma copine, nous en avons profité pour visiter la région. J’aime Collias, le Pont du Gard et les balades dans les Jardins de la Fontaine.
Êtes vous de temps en temps interpellé par les supporters ?
Oui, surtout quand je fais les courses au supermarché de Caissargues. Ils nous suivent et ils ont toujours un petit message de soutien.
Pour ne rien arranger, vous avez perdu votre place dans la sélection de la Martinique.
Comme je n’enchaînais pas les matchs, je ne pouvais pas postuler. En plus, en National, le championnat ne s’arrête pas pendant les trêves internationales. Les clubs ne nous libèrent pas. Mais je regarde toujours les matchs de la Martinique et ce serait un plaisir de rejouer pour elle.
Coach Usaï est exceptionnel
Avec Lucas Dias et Léon Delpech, vous êtes un des plus anciens au club et vous avez connu trois entraîneurs à Nîmes. Que vous ont-ils apporté ?
Coach Usaï est exceptionnel. Avec son discours d’avant-match, tu peux laisser ton âme sur le terrain. Il te transmet sa rage. Quand on ratait une passe, tout le monde l’entendait crier. J’ai beaucoup aimé travailler avec lui et nous échangeons toujours. Après, coach Bompard, c’était professionnel, car il avait connu le haut niveau. Quant à coach Adil, c’est un ancien joueur qui a arrêté sa carrière il n’y a pas si longtemps et il est plus en phase avec notre génération. Il sait à quoi nous sommes confrontés. Il est vraiment Nîmois à fond et il nous dit « J’aime plus le club que vous ! ». Ça veut tout dire (rires).
Cet été, votre nom a été cité dans les départs possibles. Aviez-vous la volonté d’aller voir ailleurs ?
J’avais envie de changer d’air, d’essayer autre chose et peut-être de retrouver la Ligue 2. Mais avec la saison que j’ai faite, c'était compliqué. J’ai eu des touches en Ligue 2, mais ça ne s’est pas fait.
Adil Hermach me donne la chance de revenir et de faire partie du projet
Et finalement, vous honorez votre dernière année de contrat...
C’est grâce aux joueurs comme Formose Mendy qui m’ont beaucoup parlé, mais aussi au coach. Parce que quand tu annonces que tu veux partir, tu finis à la cave. Mais Adil Hermach me donne la chance de revenir et de faire partie du projet. C’est aussi pour cela que je suis content de rejouer. Je leur rends ce qu’ils m’ont donné à ma façon.
Avez-vous toujours des envies d’ailleurs ?
J’ai surtout envie de faire une bonne saison. En juin, je serai libre de partir ou de rester.