FAIT DU SOIR Wesley Pardin (USAM) : « Les cages, c'est chez moi et personne ne doit y entrer »
Wesley Pardin (34 ans), le gardien international français (18 sélections) qui évoluait à Aix-en-Provence depuis 2017, est le nouveau portier de l’USAM. Le Martiniquais compte bien apporter son expérience pour permettre à Nîmes de retrouver une coupe d’Europe à la fin de la saison.
Objectif Gard : Pourquoi avoir choisi de signer à Nîmes ?
Wesley Pardin : C’est un club qui me plaît bien car sa mentalité se rapproche de la mienne. C’est-à-dire la combativité, l’agressivité et la gagne. Ici, on ne craint personne et la victoire à Paris en est l’illustration (NDLR, 33-32, le 19 mai dernier). L’USAM est un club historique du championnat. L’atout majeur du club, c’est la ferveur de ses supporters. C’est rare de voir ça en France. C’est comme à Nantes, le public est le huitième homme. Ça peut nous porter bien au-delà de nos capacités. C’est un club que je suivais à la télévision. Il y a toujours eu des grands gardiens de but à Nîmes comme Martini, Desbonnet et Baznik. Cela m'a conforté à apporter ma pierre à l’édifice.
Peut-on comparer Aix-en-Provence, votre ancien club, avec l’USAM ?
C’est un peu la même chose, mais on ne peut pas comparer les deux publics. Le Nîmois est beaucoup plus fan de handball. Il peut porter l’équipe dans des moments de doute.
« La préparation est une des plus dures à laquelle j’ai participé »
Le club vous avez approché dans le passé, pourquoi cela ne s’était pas concrétisé ?
J’étais à Aix-en-Provence et je m’y sentais bien. Je suis du style à rester là où je me sens bien. Avant Nîmes, je suis passé par deux clubs dans lesquels je suis resté sept et huit ans (Toulouse et Aix).
Vous avez souvent affronté l’USAM en championnat de France, quels souvenirs gardez-vous de ces rencontres ?
Pour l’anecdote, mon premier match en professionnel était contre Nîmes au Parnasse. L’USAM est une équipe qui m’a fréquemment réussi, je faisais toujours de bonnes performances dans ces rencontres.
Comment se passent vos premières semaines dans le Gard ?
C’est tout frais car j’ai signé le 12 juillet. La préparation est une des plus dures à laquelle j’ai participé mais je fais le dos rond et je sais que cela sera bénéfique pour la suite.
« J’ai de la détermination et la rage de vaincre »
Avez-vous suivi les résultats de l’USAM, la saison dernière ?
Oui, Jean-Jacques Aquevillo est un de mes meilleurs amis et je venais habituellement regarder les matchs au Parnasse pour encourager Nîmes. J’étais là pour le match contre Limoges qui était important pour la qualification européenne.
Que pouvez-vous apporter à l’USAM pour décrocher une place européenne à la fin de la saison ?
J’ai beaucoup d’envie et, en restant humble, j’ai de l’expérience depuis que je suis dans le milieu. J’ai de la détermination et la rage de vaincre. Tout ça lié avec le potentiel de l'équipe, je sais que l’on va faire un très bon parcours en championnat et nous allons viser une place en coupe d’Europe.
Quelle est votre expérience en coupe d’Europe ?
Je l’ai légèrement connu avec Toulouse et beaucoup plus avec Aix-en-Provence. Pour un handballeur, c’est une expérience vraiment importante. De voyager tous les trois jours, d’avoir une autre culture et de jouer au handball à un autre niveau. C’est là où l’on progresse le plus.
Lors des huit premières journées de Starligue, Nîmes se déplacera cinq fois et affrontera les trois poids lourds (PSG, Nantes et Montpellier). Comment analysez-vous ce calendrier ?
Nous savons que le début sera très compliqué, mais pas impossible. On peut battre Paris. La préparation a été pensée pour être prêt dès le début du championnat. Je ne suis pas très inquiet car nous savons de quoi nous sommes capables.
Comment qualifieriez-vous votre caractère ?
Dans la vie de tous les jours, je suis calme et apathique. Je suis posé et j’ai la tête sur les épaules. Mais sur le terrain, je deviens un autre homme. Ça se voit dans mes yeux et ma gestuelle. Je rentre dans mon personnage. Les cages, c'est chez moi et personne ne doit y entrer. J’ai un caractère assez fort, entier, mais honnête et sincère. Je n’arrive pas à faire semblant et je dis ce que je pense. Quand je suis dans un club, j’estime que c'est ma famille.
« Je plante des légumes et cela m’apaise »
Comment organisez-vous votre vie familiale depuis votre transfert à Nîmes ?
J’ai des triplées. Trois filles âgées de 12 ans : Slaena, Slaïly et Leyssy. Elles sont restées à Aix-en-Provence pour la première année et je ferais les allers-retours car il n’y a qu’une heure de route. Pour ma part, je suis installé avec ma mère à 400 mètres du Parnasse.
Qu’aimez-vous faire dans la vie à part du handball ?
Je suis quelqu’un d’assez casanier. J’aime écouter du reggae et du jazz. Cela me détend après les matchs ou les entrainements. Mais surtout, je plante des légumes et cela m’apaise. Et cela me fait penser à autre chose que le handball. Ce qui m’intéresse, c’est de voir qu’en plantant une graine, on peut récolter des fruits ou des légumes. J’ai des tomates, des concombres, des pastèques, un peu de tout en fait. Avec l’inflation, je vais faire des économies (rires). C’est aussi la satisfaction de savoir d’où provient ce que je mange et je sais qu’il n’y a pas de produits chimiques.
Cuisinez-vous le fruit de vos récoltes ?
Non, je laisse ça à ma mère. C’est elle qui fait les repas antillais et haïtiens. C’est parfois épicé et je n’aime pas trop ça mais je m’adapte !