LE PORTRAIT Christophe Clauzel, le nouveau visage du PS alésien
Alésien de cœur et de sang, Christophe Clauzel, 47 ans, vient d'être élu à la tête d'unique section PS de la capitale cévenole, réunifiée en juin dernier. Après des années de querelles politiques, ce chef d'entreprise engagé dans l'insertion sociale souhaite faire table rase du passé, faire renaître le débat et le militantisme de terrain.
20 ans que la section PS d'Alès, à l'image de son parti, est divisée. La scission a lieu à l'élection du dissident PS Alain Fabre à la mairie de la ville. C'est au début des années 90. Depuis, les socialistes alésiens sont représentés par deux visions, deux discours, deux manières différentes de gérer la politique. L'une étant aussi "moderne" que l'autre est traditionnelle. Mais les militants et le parti souhaitent un rassemblement.
Il y a un an, un visage commence à sortir de l'ombre. Christophe Clauzel, militant depuis 20 ans sur la circonscription et candidat sur les listes de Fabre en 1995, Malavieille en 2001 et Mathéaud en 2014, est élu secrétaire de la section Louise Michel. Il succède à Gérard Baroni, maire des Plans. Pour le professeur et dirigeant d'une école de danse, il s'agit du premier acte du changement. "J'ai choisi le PS à 25 ans pour que mon travail ait un impact. Pour servir dans un parti qui est déjà installé dans la vie de la cité", précise le quadragénaire dont le premier souvenir militant remonte à la fermeture des mines. "J'étais ado, ça m'a donné envie de m'investir", commente-t-il.
Puis les événements se succèdent. Le PS gardois pénètre dans un grave tourbillon politique et financier et les rivalités personnelles explosent. Tandis que le secrétaire de la seconde section alésienne, Benjamin Mathéaud, essuie une défaite inattendue aux élections municipales, son ami et soutien Stéphane Tortajada, premier secrétaire départemental, est - en juillet 2014 - écarté de son poste après la mise sous tutelle de la fédération du Gard. Benjamin Mathéaud ne trouvant plus sa place, il se met en retrait, et se fait progressivement oublier. Il n'aurait d'ailleurs plus sa carte au PS.
Le changement, c'est maintenant ?
En juin dernier, un seul candidat se présente alors à la tête de la section unique d'Alès, Christophe Clauzel. Las des dissensions, ce dernier souhaite repartir sur des bases saines et reconstruire un noyau unifié, mené par un bureau composé de deux anciens membres de chaque section. "Je veux apporter une sérénité à Alès, une action basée sur la réflexion et le travail de terrain, qui ne doit pas être réservé aux campagnes électorales", annonce-t-il, soutenu par Jean Denat, nouveau premier secrétaire de la fédération, et Fabrice Verdier, député PS. Egalement président de l'Aspi (Association de Soutien pour l'Insertion) et d'un groupement d'employeurs du secteur social et solidaire, Christophe Clauzel souhaite organiser des réunions thématiques bi-mensuelles pour débattre des sujets qui agitent l'actualité. Première rencontre le 23 septembre sur l'assistanat en France.
Le climat semble donc être apaisé, même si la reconstruction est loin d'être acquise. Reste une énigme : seule une vingtaine de militants étaient présents cette semaine à la réunion de rentrée de la section. Comment convaincre de nouveaux sympathisants de s'engager alors que le parti vit un véritable désaveu au niveau national ? "On va utiliser nos réseaux et nos contacts pour inciter tout un chacun à venir nous rencontrer et discuter avec nous. Notre objectif est d'expliquer la politique gouvernementale, d'être son VRP. Ce que propose François Hollande est la seule solution que l'on peut apporter dans la société d'aujourd'hui", assure-t-il, tout en gardant un œil critique. "Il faut soutenir le privé. C'est le premier employeur de France. Sur le pacte de responsabilité, l'intention a été bonne. Même s'il est vrai que le calibrage a été mauvais pour les petites entreprises. Mais quelle serait l'alternative ? Aucune autre instance ne m'a donné envie de changer", conclut-il.
Eloïse Levesque