NÎMES MÉTROPOLE Pourquoi Véolia gérera l’eau et l’assainissement en 2020
Le prix de la prestation équivaut à celui de sa concurrente et actuelle gestionnaire, La Saur. Toutefois, Véolia aurait remporté le marché grâce aux services qu'elle propose. Décryptage en cinq points.
1. Le contexte
C’est une petite révolution qui se joue à l’Agglo. Depuis un demi-siècle, la distribution de l’eau et l’assainissement sont gérés principalement par La Saur. Aujourd’hui, via un nouvel appel d’offres, le président centriste de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, vient de choisir un autre prestataire : Véolia.
À partir de 2020 et pour une durée de huit ans, la multinationale s’occupera des réseaux de l'Agglo. « Un marché innovant, insiste Jacques Bollègue, délégué à l’eau. La majorité de nos communes seront gérées par le même délégataire, contre 18 contrats actuellement ! »
2. Des économies
D’un montant de 185 millions d’euros, le contrat est alléchant. Si la volonté de faire des économies est l’un des objectifs de la collectivité, ce n’est pas le seul. Les techniciens et élus communautaires ont privilégié les investissements pour améliorer le taux de rendement et la qualité du service rendu aux 95 000 abonnés.
À l'aide d'un système de notation, Véolia est arrivée en tête avec 88,5 points contre 84,2 pour La Saur et 79,3 pour Suez. « Véolia propose moins de 1% de bénéfices. Nous allons donc réaliser une économie totale de 80 M€. Cette compétition acharnée a permis d’aller au-delà de nos espérances ! », commente Yvan Lachaud. Le président promet même d’essayer de baisser le prix de l’eau de 15%. Le mètre cube d’eau (distribution et assainissement) coûtant actuellement 3,70 €.
3. De nouveaux services
Si Véolia arrive en tête, « c’est qu’elle propose aussi de meilleurs services. » À cet égard, le - vraisemblable - futur opérateur affiche les objectifs d'atteindre 82% de taux de rendement en 2028 (contre 71% aujourd’hui), de construire pour 17 M€ une station de méthanisation alimentant les bus de l’Agglo, de mettre en place la télé-relève des compteurs d’eau pour 95% des abonnés d’ici trois ans, et de créer un accueil permanent à Nîmes ainsi que dans quatre communes de Nîmes métropole.
4. Une société de contrôle
Si une collectivité délègue ses services publics, elle doit toutefois s’assurer de leur bonne exécution. Ça n’a pas toujours été le cas pour les transports et l’eau. Un autre point fort de Véolia a été de proposer la création d’une société anonyme permettant de suivre la réalisation des investissements. Sur les dix membres du conseil de surveillance, quatre seront issus de l’Agglo, « mais ce ne sera pas des élus », annonce Yvan Lachaud.
5. Quid des salariés ?
Actuellement, une centaine d’employés s'occupe des réseaux. Quand Véolia compte embaucher 100 personnes en fin de contrat, La Saur, elle, en prévoit 81. « Vous voyez, le critère seul des économies n’a pas été retenu », appuie Yvan Lachaud. Un président qui tente de répondre aux inquiétudes des salariés de La Saur, mobilisés ce matin devant le Colisée : « La centaine d'employés qui s’occupe des réseaux sera reprise par Véolia mais pas les autres salariés qui appartiennent à la direction régionale SUD France. »
Toutefois, « des négociations seront menés avec La Saur et le nouveau délégataire » pour qu’il y ait le moins de casse sociale possible. Reste « qu’on ne réglera pas tout. » Réunis le 23 janvier, les conseillers communautaires seront appelés à valider le choix de l’exécutif.
Coralie Mollaret